Kalev Mutond

Kalev Mutond, né le 3 mars 1957, est l'administrateur général de l'Agence nationale de renseignements (ANR) congolaise entre 2011 et 2019. Mutond est un homme de confiance du président Joseph Kabila[1].

Biographie

Mutond est né le [2] dans la partie méridionale du Katanga, Kalev Mutond aurait commencé tout en bas de l'échelle en interne en étant « agent pointeur » devant les chancelleries occidentales à Kinshasa[1] dans le service qui a précédé l'ANR. Grimpant un à un les échelons, il s’est ensuite rallié à l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila, le père de l'actuel chef de l'État, vers 1997, avant de poursuivre son ascension[1].

Il devient administrateur principal du Département de la sécurité intérieure (DSI) de l’ANR en 2007[1] et enfin administrateur général (équivalent de directeur général) en [1].

En août 2016, Mutond est l'objet d'une plainte aux États-Unis pour torture de la part d'un conseiller américain de Moïse Katumbi[3].

En décembre 2016, Mutond fait partie des responsables congolais sanctionnés par le département du Trésor des États-Unis. Il lui est reproché des violences, arrestations et actes de tortures contre des membres de l'opposition qui manifestaient suite au report de l'élection présidentielle de 2016 par Joseph Kabila. Le département du Trésor le sanctionne aussi pour exportation illégale de minéraux[3].

En mai 2017, Mutond est sanctionné par l'Union européenne pour son rôle dans les violations graves et répétées des droits humains dans la répression suite au report de l'élection présidentielle[4]. Ces sanctions sont reconduites en décembre 2018, en décembre 2019 et en décembre 2020[5],[2].

En mars 2019, il est remplacé à la direction de l'ANR par Justin Inzun Kakiak mais reste très proche de Kabila après le départ de ce dernier de la présidence[6],[7].

En février 2020, Mutond est interpellé à l'aéroport Ndjili de Kinshasa pour usage illégal d'un passeport diplomatique. Il est relâché peu après mais il lui est interdit de quitter le pays. Il est aussi accusé de « tentative de destabilisation »[8],[9].

En février 2021, on apprend qu'une enquête est ouverte par le parquet général près la cour d'appel de Kinshasa-Gombe contre Mutond pour tortures, menaces de mort, arrestations arbitraires et tentative d’assassinat à l'époque où il était chef de l'ANR[10]. En mars 2021, dans le cadre de la même enquête, son domicile est perquisitionné et un avis de recherche est émis à son encontre[11].

Notes et références

  1. François Soudan, « RDC : la « pieuvre » ANR, dirigée par Kalev Mutond », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « DÉCISION (PESC) 2020/2033 DU CONSEIL du 10 décembre 2020 modifiant la décision 2010/788/PESC concernant l’adoption de mesures restrictives à l’encontre de la République démocratique du Congo », Conseil de l'Europe,
  3. « Kalev Mutond pourrait quitter l’ANR pour devenir Conseiller Spécial! », Politico,
  4. « Répression en RDC: l'Union européenne épingle de nouveau des noms d'officiels », Radio France internationale,
  5. Romain Gras, « RDC : l’UE maintient ses sanctions contre des proches de Joseph Kabila à l’exception de deux cas », Jeune Afrique,
  6. Romain Gras, « RDC : mis en cause par Augustin Kabuya, Kalev Mutond met en garde l’UDPS », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  7. Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : Kalev Mutond, droit dans ses bottes malgré les soupçons et les sanctions », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  8. Romain Gras et Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : Kalev Mutond, l’ancien patron de l’ANR, interpellé pour détention illégale d’un passeport diplomatique », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  9. « RDC : Kalev Mutond riposte après son audition par l’ANR », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  10. « RDC : Kalev Mutond, l’ex-patron de l’ANR, de nouveau dans le viseur de la justice », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  11. Pascal Mulegwa, « RDC: perquisition chez l'ex-chef des renseignements Kalev Mutond, recherché par la justice », Radio France internationale,
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