Kösem

Kösem (prononcé [kœ.sɛm], en turc ottoman : كوسم سلطان, née vers , morte le ) est la favorite puis la femme du sultan ottoman Ahmet Ier. Mère des sultans Mourad IV et Ibrahim Ier, elle est l'une des figures de premier plan durant le sultanat des femmes et est devenue l'une des femmes les plus puissantes de l'histoire ottomane.

Ne doit pas être confondu avec Sultan Kösen.

Biographie

Origines

D'après certains auteurs, Kösem Sultan est d'origine grecque[1], fille d'un prêtre de l'île de Tinos[2].

D'après l'Encyclopédie islamique, il n'existe aucune source précise sur les premières années de sa vie[3]. S'il est mentionné qu'elle serait la fille d'un pope bosniaque née en 1589, cette information n'est pas documentée[3].

Au harem d'Ahmet Ier

Au harem impérial, dont elle fait partie au moins depuis 1609 ou 1610, Kösem Sultan est connue sous le nom de Mahpeyker[3]. Elle y attire l'attention d'Ahmet Ier[3].

Kösem Sultan réside au Vieux sérail (tr) (en turc : Eski Saray) pendant neuf ans[3].

Règnes de Moustafa et d'Osman

À la mort d'Ahmed, elle favorise l'accession au trône de son beau-frère Moustafa Ier, réputé mentalement instable. Celui-ci est renversé par un coup d'État et Osman II, fils d'Ahmed, devient sultan. Kösem se retire alors du pouvoir[4].

Sultane validé

Après la mort d'Ahmet Ier, deux fils de Kösem règnent successivement jusqu'en 1648 : Mourad IV et Ibrahim Ier[5]. Elle se retire en 1632 après que Mourad IV ait décidé de mettre fin à sa régence. Ibrahim étant de santé fragile, sa mère conserve le pouvoir, qu'elle partage avec le grand vizir Kara Mustafa Pacha. Elle organise ensuite sa déposition et son exécution. Quand son petit-fils Mehmed IV monte sur le trône en 1648, elle écarte sa belle-fille Hatice Turhan pour conserver le titre de sultane validé (sultane mère). Alors qu'elle envisage de remplacer ce petit-fils par un autre, le futur Soliman II, pour éloigner Hatice Turhan du pouvoir, les eunuques gardiens du harem l'étouffent dans son sommeil[5].

L'annonce des conditions de sa mort entraîne des manifestations populaires pendant trois jours et des représailles ; sa mort elle-même signe le début d'une crise politique[6].

Références

  1. (en) Caroline Finkel, Osman's Dream : The Story of the Ottoman Empire, 1300-1923, New-York, Basic Books, , 660 p. (ISBN 978-0-465-02396-7).
  2. (en) A.H. de Groot, The Encyclopedia of Islam : s.v. Murad IV, vol. 7, Brill, (ISBN 90-04-07026-5).
  3. (tr) Mütcteba İlgürel, İslâm Ansiklopedisi, entrée Kösem Sultan, t. 26, Ankara, Türkiye Diyanet Vakfı, İslam Araştırmaları Merkezi, (lire en ligne), p. 273-275 [PDF] .
  4. (en) « The A to Z of the Ottoman Empire », sur Google Books (consulté le ).
  5. Vadim Ryjko, « Le sultanat des femmes », Courrier International, , traduction d'un article publié le 10 octobre 2019 dans Den à Kiev.
  6. Leslie P. Peirce, The Imperial Harem: Women and Sovereignty in the Ottoman Empire, Studies in Middle Eastern history, Oxford University Press, 1993, extrait p. 252.

Articles connexes

Liens externes

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