Juvincourt-et-Damary

Juvincourt-et-Damary est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.

Cet article possède un paronyme, voir Juvancourt.

Juvincourt-et-Damary

La mairie.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Laon
Intercommunalité Communauté de communes de la Champagne Picarde
Maire
Mandat
Jean-Louis Ducatillon
2020-2026
Code postal 02190
Code commune 02399
Démographie
Gentilé Juvincourtois(es)
Population
municipale
607 hab. (2018 )
Densité 20 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 26′ 50″ nord, 3° 53′ 35″ est
Altitude Min. 52 m
Max. 101 m
Superficie 29,82 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Reims
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Villeneuve-sur-Aisne
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Juvincourt-et-Damary
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Juvincourt-et-Damary
Géolocalisation sur la carte : France
Juvincourt-et-Damary
Géolocalisation sur la carte : France
Juvincourt-et-Damary

    Géographie

    Localisation

    Le territoire communal est limité à l'est par l'Autoroute des Anglais et à l'ouest par l'ancienne RN 44 (actuelle RD 1044). L'ex RN 375 (actuelle RD 975) se trouve au sud de la commune.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    La Miette.

    La commune est drainée par la Miette, affluent droit de l'Aisne, c'est-à-dire un sous-affluent de la Seine, par l'Oise.

    Urbanisme

    Typologie

    Juvincourt-et-Damary est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Reims, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 295 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (88,5 %), forêts (5,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,6 %), zones urbanisées (1,1 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %), eaux continentales[Note 3] (0,6 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Dans une enclave avançant sur la Miette se trouve depuis fort longtemps un regroupement de feux appelé Dame-Marie. La mémoire locale fait remonter la renaissance du village à la donation faite par Elinand, évêque de Laon aux religieux du Mont-d'Hor, en 1087, qui était en désolation[8]. Le village est cité en 1218 dans un cartulaire de Laon par un aveux de Milon, chevalier de Sissone pour la forteresse Munitio et la ville de Dame-Marie, aussi en 1704 comme seigneur Julien Philippe de Billy. Les abbés de Saint-Thierry en étaient seigneurs et ceux de Saint-Remi des décimateurs.

    Le site du Gué de Mauchamp à Juvincourt-et-Damary est l'un des rares habitats mérovingiens qui aient fait l'objet d'une fouille presque complète, des tombes furent mises au jour en 1874 sur le petit tertre qui surplombe Damary à ce qui devait être le cimetière qui entourait l'église disparue. Le notaire de Juvincourt, M. Lermier, et son successeur Chemin en avaient décrit les fouilles.

    Un important chantier de reconstitution de ce site a été réalisé au musée des Temps Barbares à Marle, sous le nom de « village franc ». Il permet au public de découvrir la vie quotidienne des paysans mérovingiens[9]

    Juvincourt et Danemarie sont réunies le par l'assemblée provinciale de Soissons, ce est confirmé lors de la Révolution française, le , par l'arrêté du directoire du département de l'Aisne[10], formant la commune de Juvincourt-et-Damary

    Première Guerre mondiale
    Le monument aux morts

    La commune est occupée par l´ennemi pendant quatre ans et située, en 1917, en pleine ligne de bataille du Chemin des Dames.

    Le village est considéré comme détruit à la fin de la guerre[11] et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le [12].

    En 1920, Juvincourt-et-Damary est adopté par le Cantal dans le cadre de l'adoption des communes dévastées par les régions non sinistrées. Afin de reconstruire le village, la coopérative de reconstruction de Juvincourt-et-Damary, constituée le et dissoute le . Elle permit la réhabilitation notamment du lavoir en 1925[13]

    L'aérodrome

    Le terrain d'atterrissage photographié en 1944 par l'aviation américaine.

    Afin de défendre le territoire national dans le cadre de la montée des périls, l'armée française exproprie 120 ha de terrain en 1937 pour y aménager une plate-forme d'opérations, c'est-à-dire un terrain d’atterrissage sommaire pour l'aviation. Ce site, abandonné par l'armée française, est occupé par la Luftwaffe après l'occupation de la France.

    La Luftwaffe construit, hors du site initial, un important Flugplätz qui devient l’aérodrome militaire le plus important de la France occupée, constitué de trois pistes d'environ 1 600 × 50 m, bétonnée pour celle située la plus au sud et en tarmacadam pour les deux autres, ensemble réuni par une voie de circulation empruntant elle-même une section de la R.N. 44. L’aérodrome est alors la base de plus de 300 avions de toutes natures. Parmi eux, certains y réalisent leurs premières missions opérationnelles (Messerschmitt 262, Arado Ar 234)

    Après la Libération, l’aérodrome de Juvincourt devient un important centre logistique utilisé pour le rapatriement des prisonniers de guerre vers leur pays d’origine, avant d’être restitué à l’armée Française le . L'équipement est réutilisé dans le cadre des accords interalliés comme base aérienne d'opérations de l'OTAN dotée :

    • d’une piste de 1 850 m utilisant au maximum la piste sud,
    • d’un taxiway parallèle,
    • de 12 aires de départ à chaque extrémité de la piste,
    • de 48 aires de dispersion.

    L'aérodrome de Juvincourt sera finalement déclassé du domaine public de l'État en [14],[15].

    Politique et administration

    Découpage territorial

    La commune de Juvincourt-et-Damary est membre de la communauté de communes de la Champagne Picarde, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[16].

    Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Laon, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[17]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Villeneuve-sur-Aisne pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[17], et de la première circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[18].

    Administration municipale

    Liste des maires successifs[19]
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mars 2008 Bernard Soudant    
    mars 2008[20] 2014 Denis Brillouet    
    2014 février 2016[21] Pierre Soudant DVD Retraité agricole
    Décédé en fonction
    avril 2016 En cours
    (au 12 juillet 2020)
    Jean-Louis Ducatillon   Retraité de l'enseignement
    Réélu pour le mandat 2020-2026

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[23].

    En 2018, la commune comptait 607 habitants[Note 4], en augmentation de 6,49 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,25 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    534578630690786808806820842
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    837788786677705666638640605
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    580641568301429463493433546
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    509467413412392370444454544
    2017 2018 - - - - - - -
    599607-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Rémi.
    • L'ancien terrain d'aviation de Juvincourt, créé par l'Armée de l'air un peu avant la dernière guerre (trois pistes d'envol en béton aménagées par les Allemands, qui en font l'une des principales plateformes de la Luftwaffe en France occupée)[26].
    • Monument aux morts[27].

    Personnalités liées à la commune

    Juvincourt dans les arts

    • Roman : Georges Thomas, Les chars d'assaut à Juvincourt, Paris, J. Rouff, coll. « Patrie », , 32 p. (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Abbé Poquet, Almanch...Matot-Braine de 1874, 16e année, Reims, P63
    9. Musée des Temps Barbares
    10. Archives départementales de l'Aisne, « Juvincourt-et-Damary - Archives » (consulté le ).
    11. Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
    12. Journal officiel du 21 octobre 1920, p. 16155.
    13. Inès Guérin, « Le village de Juvincourt-et-Damary », Aisne, Région Hauts-de-France - Inventaire général, (consulté le ).
    14. « Atlas DGAC – Berry-au-Bac – juvincourt », Atlas historique des terrains d'aviation de France métropolitaine 1919-1947, Anciens aérodromes (consulté le ).
    15. « Dates - clefs du site de Juvincourt », Actualités, sur https://www.bosch.fr, (consulté le ).
    16. « communauté de communes de la Champagne Picarde - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
    17. « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Juvincourt-et-Damary », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    18. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
    19. « Les maires de Juvincourt-et-Damary » (consulté le ) : « http://www.francegenweb.org ».
    20. Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
    21. « A la mémoire de Monsieur Pierre Soudant », sur http://memoire.lavoixdunord.fr (consulté le ).
    22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    26. « Juvincourt », Anciens aéroports (consulté le ).
    27. « Monument aux morts », notice no IA02001922, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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