Justiniano Borgoño

Justiniano Borgoño Castañeda (Trujillo, - Lima, ) fut un militaire et homme d'État péruvien qui occupa la présidence de la République d'avril à août 1894. Pendant la Guerre du Pacifique contre le Chili, il lutta pour la défense de Lima. Il fut nommé ministre de la guerre et de la marine en le premier gouvernement cacériste (1886-1887). Durant le gouvernement de Remigio Morales Bermudez (1890-1894), il fut 2e vice-président, et président du Conseil des ministres du Pérou une courte période en 1891. À la mort soudaine du président Morales Bermudez et après de sombres manœuvres politiques, il prit la charge de président de la république à la place de Pedro Alejandrino del Solar, alors 1er vice-président. Il occupa la charge quatre mois avant l'élection de Caceres. Au cours de sa carrière politique, il fut également préfet du département de La Libertad, du département de Arequipa et député au Congrès du Pérou.

Justiniano Borgoño Castañeda

Portrait officiel du président Justiniano Borgoño.
Fonctions
Président de la République péruvienne

(4 mois et 9 jours)
Président du Conseil Baltasar García Urrutia Muro
Cesáreo Chacaltana Reyes
Prédécesseur Remigio Morales Bermúdez
Successeur Andrés Avelino Cáceres
Vice-président de la République péruvienne

(3 ans, 7 mois et 22 jours)
Président Remigio Morales Bermúdez
Prédécesseur Remigio Morales Bermúdez
Successeur Cesáreo Chacaltana Reyes
Président du Conseil des ministres du Pérou

(1 mois et 20 jours)
Président Remigio Morales Bermúdez
Prédécesseur Federico Herrera
Successeur Federico Herrera
Biographie
Nom de naissance Justiniano Borgoño Castañeda
Date de naissance
Lieu de naissance Trujillo (Pérou)
Date de décès
Lieu de décès Lima (Pérou)
Nationalité péruvienne
Parti politique Parti constitutionnel
Conjoint Jesús Salas de la Torre Urraca
Profession militaire

Présidents du Conseil des ministres du Pérou
Présidents de la République péruvienne

Jeunesse

Il fut le fils du général Pedro Antonio Borgoño et de Manuela Castañeda y Madalengoitia. Il fit ses études au séminaire de San Carlos et de San Marcelo dans sa ville natale de 1847 à 1852. Il assuma plus tard la gestion de l'hacienda Tulape que ses parents possédaient dans la vallée de Chicama.

Carrière militaire

En 1856, il incorpora l'armée avec le grade de sous-lieutenant, afin de défendre l'ordre légal menacé par la révolution menée par le général Manuel Ignacio de Vivanco à Arequipa. Il combattit sous les ordres du capitaine de frégate Manuel Antonio de la Haza lors d'une bataille livrée pour la possession du port de Islay et pour la prise de Iquique cette même année, puis en 1858 à Arica. Avec le grade de capitaine, il retourna aux travaux de ses champs. Il revint au sein de l'armée pour commencer la Guerre du Chili le . Il organisa le bataillon "Libres de Trujillo", dans lequel fut incorporés des jeunes de la haute société de Trujillo. Avec son nouveau grade de lieutenant-colonel, il arriva à La Punta, à Callao avec pour mission de forcer le blocus naval imposé par les Chiliens et un possible débarquement. Promu colonel, il fut envoyé au pied du Morro Solar. Il prit part à la bataille de San Juan et Chorrillos, le . Blessé à la jambe droite et sans munition, il fut fait prisonnier. Le général chilien Cornelio Saavedra Rodríguez, chef des forces chiliennes, le libéra le , car ami de la famille paternelle que Justiniano Borgoño avait au Chili, et après sa promesse de ne pas reprendre les armes. Libre, Borgoño retourna à Trujillo et reprit ses activités agricoles. Mais à la demande du contramiral Lizardo Montero Flores, chef politique et militaire des départements du Nord, il assuma les fonctions de préfet et commandant général du département de La Libertad, de juillet 1881 à juin 1882. Devant l'urgence de défense de la patrie, il organisa une petite force avec laquelle il prit part à la bataille victorieuse de San Pablo, avec l'armée du Nord, sur les forces chiliennes commandées par le sergent-major Luis A. Saldes, le . Il n'approuva pas le mouvement politique (Montan) initié par le général Miguel Iglesias. Il se rendit à Tarma, où il se mit sous les ordres du général Andrés Avelino Cáceres, chef politique et militaire de départements du Centre. Ce dernier lui confia le commandement du bataillon "Zepita" no 2, à la tête duquel il combattit à la bataille de Huamachuco, le . Il sortit du combat perdu gravement blessé, devant se réfugier à Conchucos. Il fut nommé commandant général des forces dans le département de La Libertad pour organiser la résistance. Il assuma la charge de préfet du département du au . Le pays ne reconnaissait pas le gouvernement de Iglesias soutenu par les chiliens. Borgoño se joignit à la campagne mené par Cáceres pour renverser le régime. Il retourna quelques mois ( au ) assurer sa charge de préfet et commandant général de La Libertad. En tête de ses troupes, il partit pour Cuzco, pour rejoindre celle de Caceres à Concepcion. Il participa à la bataille à Masma contre les forces du général Iglesias, le . Après quelques mouvements tactiques, ses troupes furent incorporées à celle que commandaient le colonel Remigio Morales Bermúdez et contribua à la prise de Canta, le . Après son rôle actif dans la bataille de Huaripampa, le , et la prise du village de Chicla, le 30, il revint à Lima. Il organisa le désarmement des forces opposantes qui agissaient encore près de Lambayeque, La Libertad et Cajamarca.

Présidence du Pérou

Député de Trujillo (1886-1889), il fut ministre de la guerre et de la marine, pendant le premier gouvernement du général Cáceres, du au et du au . Durant le gouvernement suivant du colonel puis général Remigio Morales Bermúdez, il fut élu député de Pataz (1890-1894) et second vice président de la république. Du au , il occupa le poste de président du Conseil des ministres et ministre de la guerre et de la marine. Il se vit propulsé à la présidence, après le décès soudain du président Remigio Morales Bermúdez, en écartant le premier vice-président Pedro Alejandrino del Solar. Il présida le pays pendant quatre mois. Après avoir suspendu les élections qui devaient se réaliser le , il prévit des élections non seulement pour élire un nouveau président mais également pour renouveler le Congrès, qu'il jugeait non représentative, sans autorité ni prestige. Seulement cette décision fut inconstitutionnelle, car le Congrès ne devait être renouvelé que par tiers. En réalité, Borgoño cherchait à préparer le terrain pour l'élection du général Cáceres. Caceres gagna le . Peu de temps après, Borgoño fut promu général de brigade. Le résultat de l'élection fut vivement contesté par les opposants (Parti Civil (Pérou), Parti Démocrate (Pérou)) qui formèrent une coalition nationale. Cette opposition fut le point de départ d'une violente guerre civile qui amena Nicolás de Piérola en 1895

Dernières années

Borgoño s'installa en Argentine où il se consacra pleinement à l'agriculture. Il revint au Pérou en 1901 pour intégrer le Conseil des Généraux. Atteint par la limite d'âge, il se retira dans la station balnéaire d'Ancón.

Notes et références

    Liens externes

    Bibliographie

    • Jorge Basadre: Historia de la República del Perú. 1822 - 1933, Octava Edición, corregida y aumentada. Tomos 8 y 9. Editada por el Diario "La República" de Lima y la Universidad "Ricardo Palma". Impreso en Santiago de Chile, 1998.
    • Enrique Chirinos Soto: Historia de la República (1821-1930). Tomo I. Lima, AFA Editores Importadores S.A., 1985.
    • Alberto Tauro del Pino: Enciclopedia Ilustrada del Perú. Tercera Edición. Tomo 3, BEI/CAN. Lima, PEISA, 2001. (ISBN 9972401499) (OCLC 48243862)
    • Rubén Vargas Ugarte: Historia General del Perú. Tomo XI. Primera Edición. Editor Carlos Milla Batres. Lima, Perú, 1971.
    • Varios autores: Grandes Forjadores del Perú. Lima, Lexus Editores, 2000. (ISBN 9972-625-50-8)
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