John Milne

John Milne, né le à Liverpool et décédé de la maladie de Bright le [1],[2] à Shide, est un ingénieur des mines et géologue britannique qui fut conseiller étranger au Japon pendant l'ère Meiji.

John Milne
John Milne
Naissance
Liverpool, Royaume-Uni
Décès
Shide, Royaume-Uni
Nationalité Britannique
Profession
Ingénieur des mines, géologue, conseiller étranger au Japon
Formation
King's College School
Royal School of Mines
Distinctions

Biographie

Milne est né en 1850 à Liverpool et a grandi à Rochdale et Milnrow dans le Lancashire[3]. Il étudia au King's College School et à la Royal School of Mines.

Début de carrière

Pendant les étés 1873 et 1874, sur recommandation de la Royal School of Mines, Milne fut embauché par Cyrus Field en tant qu'ingénieur des mines pour explorer le territoire de Terre-Neuve-et-Labrador et rechercher des gisements de charbon ou d'autres minerais. Pendant ce séjour, il réalisa des articles sur l'intéraction de la glace et de la roche[4], visita l'île Funk et écrivit d'autres articles sur l'espèce éteinte du Grand Pingouin[5]. En , Milne accompagna le docteur Charles Tilstone Beke dans une expédition visant à déterminer la réelle localisation du mont Sinaï dans le nord-ouest de l'Arabie. Il profita de l'opportunité pour étudier la géologie de la péninsule du Sinaï et réuni une collection de fossiles qu'il donna au British Museum.

Carrière au Japon (1875–1895)

Milne fut embauché par le gouvernement japonais en tant que conseiller étranger et devint professeur de génie civil et de géologie à l'école impériale d'ingénieurs du Japon à Tokyo à partir du , où il travailla sous la direction de Henry Dyer et avec William Edward Ayrton et John Perry. En partie pour l'aventure et en partie parce qu'il souffrait du mal de mer, il fit le voyage jusqu'au Japon par voie terrestre à travers la Sibérie ce qui prit trois mois. En 1880, James Alfred Ewing, Thomas Lomar Gray et John Milne, tous trois scientifiques britanniques travaillant au Japon, commencèrent à étudier les tremblements de terre à la suite d'une très importante secousse qui secoua Yokohama pendant l'année. Ils fondèrent ainsi la société sismologique du Japon (SSJ)[6]. La société conçu des sismographes pour détecter et mesurer la force des séismes. Bien que les trois hommes travaillèrent en équipe sur l'invention et l'utilisation de sismographes, seul John Milne est crédité pour l'invention du sismographe à pendule horizontal en 1880[7]. Les instruments de Milne lui permirent de détecter différentes types d'ondes sismiques et d'estimer leur vitesse. De plus, les professeurs étrangers formèrent des étudiants japonais comme Seikei Sekiya qui deviendra, à l'université impériale de Tokyo, le premier professeur de sismologie au monde et son successeur, Fusakichi Ōmori[8], perfectionna les instruments de Milne pour capter et enregistrer des vibrations plus faibles.

Ordre du Soleil levant

En , Milne assista à une cérémonie avec l'empereur Meiji puis retourna en Angleterre. Peu après son arrivée, il apprit que l'empereur lui avait décerné une récompense prestigieuse, l'ordre du Soleil levant (3e classe) et une pension à vie de 1 000 Yens. Ceci en reconnaissance des contributions du professeur Milne à la sismologie durant son long séjour au Japon[9],[10].

Contributions à l'anthropologie

En plus de son travail en sismologie, Milne étudia aussi le domaine l'anthropologie à partir de 1882. Il aida à développer des théories sur le lieu d'origine du peuple Aïnou et des théories sur le contexte racial des peuples préhistoriques au Japon en général. Après avoir fouillé pendant des années l'amas coquillier d'Ōmori, John Milne introduisit la conception de la race Koropok-guru, racialement liée avec les Inuits. Le mot Koropok-guru vient d'un mot Aïnou signifiant "l'homme sous la rhubarbe" (c'est-à-dire une petite personne). Une légende aïnou concernant l'existence d'un tel peuple fut rapportée en premier par Milne. Cependant, il croyait qu'il n'y avait des sites préhistoriques du peuple Koropok-guru qu'à Hokkaido. Pour le nord-est, il se rangea à la tradition qui assignait des sites préhistoriques aux Aïnous, qui vivaient dans des fosses et fabriquaient de la poterie et des outils en pierre. Il considéra que les habitants des îles Kouriles, Sakhaline et du sud du Kamtchatka étaient d'une race différente peut-être reliée à la race Koropok-guru. Il anticipa les travaux de scientifiques postérieurs qui reconnurent différents cultures préhistoriques à Hokkaido et dans le sud-est du Japon[11]. Son cousin William Scoresby Routledge fut aussi anthropologue. Avec sa femme Katherine Routledge, ils travaillèrent en Afrique de l'Est avec les Kikuyus et à l'île de Pâques (Rapa Nui).

Carrière en Angleterre (1895–1913)

Après l'incendie de sa maison, de son observatoire, de sa bibliothèque et de la destruction de plusieurs de ses instruments le , Milne démissionna de son poste de conseiller étranger et retourna en Angleterre avec sa femme japonaise, s'installant à Shide sur l'île de Wight, où il continua ses recherches en sismologie. Il fut fait professeur émérite de l'université impériale de Tokyo.

Milne persuada la Royal Society de fonder 20 observatoires sismiques dans le monde, équipés avec son sismographe à pendule horizontal. Ce réseau en incluait à l'origine sept en Angleterre, trois en Russie, deux au Canada (un à Toronto et un à Victoria), trois sur la côte Est des États-Unis, et un en Antarctique et finalement le nombre d'observatoires monta à 40. Ces stations envoyaient leurs enregistrements à Milnes où les données récoltées formées la base de ses recherches. Pendant les vingt années suivantes, l'observatoire de Milne fut le siège mondial de la sismologie.

En 1898, Milne (avec William Kinnimond Burton) publia Earthquakes and Other Earth Movements, qui est considéré comme un classique sur les tremblements de terre.

La nécessité des échanges internationaux fut rapidement reconnu par Milne dans son annuel Shide Circular Reports on Earthquakes publié de 1900 à 1912. Ces écrits étaient destinés à développer le catalogue sismique international qui fut mis en place au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Milne meurt de la maladie de Bright le à l'âge de 62 ans.

Références

  1. Who's Who 1914, p. xxiii
  2. Curriculum Vitae by John Milne, 1894, The Miner's Handbook
  3. (en) McKeegan, Alice, « Famous scientists on road to name wrangle », rochdaleobserver.co.uk, (consulté le )
  4. John Milne: Considerations on the Flotation of Icebergs-Geological Magazine (Decade II) (1877), 4: 65–71 Cambridge University Press
  5. Relics of the Great Auk on Funk Island, by John Milne. The Field, March 27, April 3,10,1875.
  6. Massachusetts Institute of Technology, Inventor, John Milne
  7. Gregory Clancey. Earthquake Nation: The Cultural Politics of Japanese Seismicity, 1868–1930 (Berkeley: University of California Press, 2006).
  8. (en) Shunsuke Otani, « A Japanese View of the 1906 San Francisco Earthquake Disaster », Earthquake Spectra, vol. 22, no S2, , p. 183-205 (ISSN 8755-2930)
  9. L.K. Herbert-Gustar and P.A. Nott, biography of Milne John Milne, Father of Modern Seismology in 1980 p. 120 (ISBN 0-904404-34-X)
  10. Paul Kabrna "John Milne – the Man who Mapped the Shaking Earth" (ISBN 978-0-9555289-0-3) Published by Craven & Pendle Geological Society in March 2007.p. 68
  11. Nishioka

Bibliographie

  • Clancy, Gregory. (2006). Earthquake Nation: The Cultural Politics of Japanese Seismicity, 1868–1930. Berkeley: University of California Press. (ISBN 0520246071 et 9780520246072); OCLC 219039402
  • Herbert-Gustar, A. Leslie and Patrick A. Nott. (1980). John Milne, Father of Modern Seismology. Tenterden: Paul Norbury. (ISBN 090440434X et 9780904404340); OCLC 476242679
  • Paul Kabrna "John Milne – the Man who Mapped the Shaking Earth" (ISBN 978-0-9555289-0-3) Published by Craven & Pendle Geological Society in March 2007.
  • Nishioka, Hideo; W. Egbert Schenck. An Outline of Theories concerning the Prehistoric People of Japan. American Anthropologist © 1937 American Anthropological Association
  • Robert Stonely. The History of the International Seismological Summary, Geophysical Journal Research (1970), 20, 343–349
  • British Geological Survey: Scotland: A Catalogue of Archive Materials associated with John Milne.()
  • John Milne: The Miner's Handbook: A Handy Reference on the subjects of Mineral Deposits, Mining operations etc 1894 ()
  • John Milne: Earthquakes and other Movements : 1886 – 434 pages ()
  • John Milne: Seismology 1898 – 348 pages ()
  • John Milne: Considerations on the Flotation of Icebergs-Geological Magazine (Decade II) (1877), 4: 65–71 Cambridge University Press ()
  • Prof. John Milne, F.G.S. of the Imperial College of Engineering, Tokio, Japan Quarterly Journal of the Geological Society; 1877; v. 33; issue.1–4; p. 929–931; On the Action of Coast-Ice on an Oscillating Area ()
  • John Milne: Ice and Ice-work in Newfoundland :Geological Magazine, July, August, September, 1876.()
  • Seismological Journal of Japan, Volume 11, By John Milne, Nihon Jishin Gakkai (Japan). Earthquake Effects, Emotional and Moral. 1887. ()
  • The Great Earthquake in Japan 1891 Milne, John, Burton, W. K. & Ogawa, K Publisher: Lane, Crawford & Co., Yokohama 1893, with 30 Plates ()
  • John Milne: The Prehistoric Remains of Japan, Notes on Stone Implements from Otaru and Hakodate , 1879 ()
  • John Milne: The Stone Age in Japan; By John Milne, F.G.S.of the Imperial College of Engineering, Yedo, Japan.()
  • Yamashita, Shinji: Bosco, Joseph, Seymour Eades, Jeremy: The making of anthropology in East and Southeast Asia ()
  • Seismological Journal of Japan, Jishin Gakkai. Articles by John Milne. Volumes 5, 8,12 (5 articles), 13,15,16(2 articles), 17 (5 articles). Book digitized by Google and uploaded to the Internet Archive ()
  • John Milne (1878). III.—Across Europe and Asia.—Travelling Notes. Geological Magazine (Decade II), 5, p. 29–37 doi:10.1017/S0016756800146254 ()
  • Hudson, Mark: Cave art by the Epi-Jomon people ()
  • John Milne The Waterway to London, as explored in the "Wanderer" and "Ranger" with sail, paddle and oar.1869 The British Library ()

Liens externes

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