John Feckenham

John Feckenham (vers 1515 - ), connu également sous le nom de John Howman of Feckingham et plus tard de John de Feckenham ou John Fecknam, était un ecclésiastique anglais qui fut le dernier abbé de Westminster.

Sous Henri VIII et Édouard VI

Feckenham naquit à Feckenham (Worcestershire), dans une famille de yeomen aisée. Son nom de famille était Howman, mais en tant que moine, il choisit d'être connu sous le nom de son lieu d'origine. Thomas Fuller fait remarquer dans les Worthies of England que Feckenham fut le dernier ecclésiastique à prendre ainsi le nom du lieu d'où il venait. Sa première éducation lui fut donnée par le curé de sa paroisse, mais il fut envoyé très jeune à l'école claustrale de l'abbaye d'Evesham, et de là, à dix-huit ans, à Gloucester Hall (Oxford), en tant qu'étudiant bénédictin. Après avoir obtenu son diplôme ès arts, il retourna à l'abbaye d'Evesham où il poursuivit sa carrière monastique. En 1537, il retourna à Oxford et obtint son diplôme de bachelier en théologie le . Il était à Evesham au moment où l'abbaye fut comprise le dans la dissolution des monastères. Alors, avec une pension annuelle de 10 £, il revint à Oxford. Peu après, il devint aumônier de John Bell, évêque de Worcester, puis entra au service d'Edmund Bonner, évêque de Londres, dans les mêmes fonctions de 1543 à 1549. En 1544, Bonner lui confia le poste de recteur de Solihull[1].

Feckenham se fit connaître comme prédicateur et comme argumentateur, tout en conservant une charité inépuisable. Après que Bonner eut été privé de son siège, vers 1549, Thomas Cranmer envoya Feckenham à la Tour de Londres, et là son savoir et son éloquence lui assurèrent un tel succès comme avocat qu'il fut temporairement libéré (« emprunté à la prison ») pour prendre part à sept discussions publiques contre * 1552-1554 : John Hooper, John Jewel et d'autres.

Sous Mary Tudor

Libéré par la reine Mary lors de son avènement en 1553, il revint au service de Bonner et devint prébendier de Saint-Paul, recteur de Finchley puis de Greenford Magna, aumônier et confesseur de la reine, puis doyen de Saint-Paul ( ). Il prit part aux disputes d'Oxford contre Cranmer, Hugh Latimer et Nicholas Ridley, mais il se sentait mal à l'aise devant la brutalité de certaines mesures prises contre l'Église d'Angleterre. Feckenham employa son influence sur Mary « afin d'obtenir pour les pauvres protestants le pardon de leurs fautes ou l'atténuation de leurs peines »[2]. Il fut envoyé par la Reine pour préparer Lady Jane Grey à la mort et, quand la future Élisabeth Ire d'Angleterre fut envoyée à la Tour le , Feckenham intercéda pour sa vie et sa liberté, au risque même de déplaire à la reine[1].

En , le grade de docteur en théologie lui fut conféré par l'Université d'Oxford, et quand l'abbaye royale de Westminster fut ressuscitée, Feckenham en fut nommé abbé. Sous sa direction, la vie monastique traditionnelle reprit le , l'école de l'Abbaye fut rouverte et on restaura le sanctuaire de saint Édouard le Confesseur[1].

Sous le règne d'Élisabeth Ire

Montée sur le trône à la fin de 1558, la reine Élisabeth fit venir Feckenham et lui offrit, dit-on, l'archevêché de Cantorbéry. On a rapporté également que la reine avait proposé la possibilité à l'abbé et à ses moines de demeurer à Westminster s'ils acceptaient de se conformer à l'Église d'Angleterre. Feckenham siégea au premier parlement d'Elisabeth, et fut le dernier abbé mitré à le faire. Il ne cessa de s'opposer à toute la législation introduisant des changements dans la religion, et il refusa le serment de suprématie. L'abbaye fut dissoute à nouveau le , et un peu auparavant Feckenham avait été envoyé par l'archevêque Matthew Parker à la Tour de Londres ( ), selon Jewel, « pour avoir obstinément refusé d'assister au culte public et avoir partout décrié et injurié cette religion telle que nous la professons maintenant[3] ».

À l'exception de quelques brèves périodes de liberté, Feckenham passa le reste de sa vie en détention, soit dans une prison effective, soit sous la garde des évêques de Winchester et d'Ely. Après un emprisonnement de quatorze ans, il fut libéré sous caution et vécut à Holborn, où sa bienveillance se manifesta par toutes sortes d'œuvres de charité. « Il secourait les pauvres partout où il venait, si bien que les mouches ne s'assemblent pas en plus grand nombre sur le miel qu'on a répandu que les mendiants faisaient foule autour de lui[2] ». Il fit construire un aqueduc public à Holborn, et un hospice pour les pauvres à Bath ; il distribuait tous les jours pour les malades le lait de douze vaches, prenait soin des orphelins et le dimanche encourageait le sport chez les jeunes de Londres en distribuant des prix[1].

En 1577, on le remit à la garde de Richard Cox, évêque d'Ely avec des instructions strictes quant à la façon de le traiter. Cox ne put trouver aucune faute chez lui, si ce n'est que « c'était quelqu'un d'aimable, mais aussi trop obstiné dans la religion papiste. » En 1580, il fut transféré au château de Wisbech, et il y eut une bonne influence sur ses compagnons de captivité, on se le rappela quand, quelques années plus tard, éclata la « Querelle de Wisbeh ». Là, à ses propres frais, il fit réparer la route et mettre en place une croix de marché dans la ville. Vingt-quatre ans après la mort de Mary Tudor, il mourut en prison et fut enterré dans une tombe inconnue dans l'église paroissiale de Wisbech le [1].

Œuvres publiées

Parmi les œuvres de John Feckenham qui nous sont parvenues on peut citer :

  • (Londres 1554) A Conference Dialoguewise held between the Lady Jane Dudley and Master J. F. ... touching the faith and belief of the sacrament and her religion,
  • (Londres 1555) Two Homilies on the first, second, and third Articles of the Creed
  • (Londres 1555) A notable Sermon at the Exequies of Joan, Queen of Spain
  • (Londres 1559) The Oration of Dr. F. made in the Parliament House
  • (Londres 1566) The Declaration of such Scruples and Stays of Conscience touching the Oath of Supremacy
  • (Londres 1570) Objections or Assertions made against Mr. John Gough's Sermon preached in the Tower of London
  • (1576) Rules to be Observed at the Bathe

Notes

  1. Article de la Catholic Encyclopedia(voir sources)
  2. Thomas Fuller Worthies of England
  3. Parker Society, première série, p. 79

Sources

Liens externes

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