Hugh Latimer

Hugh Latimer (né vers 1485-90, mort le à Oxford) est un théologien anglais, évêque de Worcester. L'une des grandes figures du martyrologe protestant, il compte au nombre des victimes de la liberté de penser.

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Latimer prêchant devant Édouard VI, à Westminster, illustration du livre de John Foxe (1563)
Exécution de Latimer et Ridley, illustration d' Acts and Monuments (1563)

Biographie

Né d'une famille de fermiers à Thurcaston dans le Leicestershire, il entre au collège de Peterhouse à Cambridge dès l'âge de 14 ans, où il jouit d'une réputation de bon élève. Après avoir obtenu son diplôme il entre dans les ordres et se taille cette fois une réputation de catholique zélé. Il commence par s'opposer aux idées luthériennes qui se répandent à son époque, mais la rencontre avec le clerc Thomas Bilney (en) modifiera profondément son point de vue.

En 1510, il est élu fellow (membre) de Clare College à Cambridge et en 1522 il est nommé prêtre à l'université. Il se fait remarquer pour sa doctrine réformiste, notamment par les autorités qui commencent à le surveiller. Sous le règne d'Henri VIII il fait deux séjours en prison à la tour de Londres en 1539 et en 1546.

Sous le règne du fils d'Henri VIII, Édouard VI, il revient en grâce tandis que l'Église d'Angleterre s'engage dans la réforme protestante. Mais lorsque la très catholique Marie Tudor succède à son frère Édouard, il est arrêté, emprisonné puis jugé en raison des convictions qu'il a défendues à l'université d'Oxford.

Le dimanche , il est brûlé vif à Oxford, devant le collège de Balliol, avec Nicholas Ridley.

Les témoins rapportent que si Latimer meurt rapidement, par contre l'agonie du malheureux Ridley est longue et douloureuse[1] : le vent ayant tourné, seules ses jambes se consument et le bourreau doit jeter de la poudre à canon dans le brasier[2].

John Foxe affirme que Latimer aurait ainsi réconforté son compagnon : « Be of good comfort, Master Ridley, and play the man; we shall this day light such a candle, by God's grace, in England, as I trust shall never be put out. »[3]. Cette phrase est reprise dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury

Mémoire

Un monument aux martyrs fut érigé à l'époque victorienne à la mémoire de Latimer, Ridley et Cranmer — que l'histoire appelle les martyrs d'Oxford. Il se dresse près du lieu de leur exécution à Oxford. La salle Latimer de Clare College, à Cambridge, a été nommée en son honneur.

Notes et références

  1. Jean-Claude Moreau, L'Anglicanisme : ses origines, ses conflits, L'Harmattan 2006, p.112
  2. Thomas Mortimer, Le Plutarque anglois ... par Thomas Mortimer, traduit par la Baronne de Vasse, , 552 p. (lire en ligne), p. 173.
  3. « Soyez confiant, maître Ridley, et comportez-vous en homme. Aujourd'hui, par la grâce de Dieu, nous allons allumer en Angleterre un cierge qui, j'espère, ne s'éteindra jamais. » Ces paroles sont citées dans Actes and Monuments de John Foxe, mais elles n'apparaissent pas dans la première édition de l'ouvrage où Foxe affirme ne pas savoir ce que les deux hommes se sont dit. Tom Freeman fait l'hypothèse qu'un témoin aurait rapporté ces paroles à Foxe qui se serait dépêché d'en faire usage. "Text, Lies and Microfilm, " Sixteenth Century Journal XXX [1999], 44.

Voir aussi

Articles connexes

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