Johann Winter von Andernach

Johann Winter von Andernach (ou Jean Gonthier d'Andernach, Jean Guenther d'Andernach et en latin Ioannes Guintherius Andernacus) est un médecin allemand, né à Andernach en 1505 et mort en 1574.

Ganière, Pierre (1663?-1721), Jean d'Andernac, docteur médecin de la faculté de Paris (Bibliothèque de la Sorbonne, NuBIS)

Biographie

Il dut à la générosité de quelques personnes de pouvoir faire des études complètes. À douze ans, il fut envoyé à Utrecht pour étudier les belles-lettres, puis à Marbourg pour s’instruire dans les sciences et la philosophie. Doué d’une aptitude particulière pour la langue grecque, il devint rapidement un helléniste distingué et put professer à l’université de Louvain.

À Paris, où il vint s’établir en 1525, il se lia avec Lascaris, Budé et le cardinal du Bellay. C’est dans cette ville que sa vocation pour la médecine se décida. Il se plongea dans l’étude de Galien et d’Hippocrate, et suivit en même temps les cours de la Faculté, où depuis un siècle on n’avait pas vu d’étudiant allemand. Reçu docteur en 1530, il ouvrit un cours d’anatomie, concurremment avec son ami Sylvius, et détermina ainsi de rapides progrès dans la connaissance du corps humain.

De son temps régnait encore ce préjugé, que la dissection des cadavres était un sacrilège. Gonthier contribua puissamment à le faire tomber, et, donnant lui-même l’exemple, il se livra à des travaux d’anatomie incessants. C’est ainsi qu’il fit ses principales découvertes. Il étudia le phénomène du pouls, les vaisseaux spermatiques, le pancréas, les muscles, et mérita bientôt le titre de restaurateur des études anatomiques à l’université de Paris. Sa renommée devint telle, que le roi de Danemark, Christian III, lui fit les offres les plus brillantes pour l’attirer a sa cour ; mais Gonthier refusa, préférant vivre modestement à Paris, qui était déjà alors le centre intellectuel du monde. Malheureusement il fut obligé de quitter la France, à cause de ses opinions religieuses, favorables au protestantisme. Il trouva d’abord un asile à Strasbourg, puis à Metz, et, dans ces deux villes, il abandonna la médecine pour professer la langue grecque. Il se lassa bientôt de l’enseignement, quitta l’Alsace, et parcourut l’Allemagne et l’Italie, recueillant des documents pour son grand traité Des bains (De balneis).

Œuvres

Gonthier a publié de nombreux ouvrages. Le premier, qui parut en 1527, est une Syntaxe de la langue grecque. Parmi les autres, qui sont tous relatifs à l’art médical, nous citons :

  • Du régime et de la médication en tout temps, mais surtout en temps d’épidémie (Strasbourg, 1542, in-8°), ouvrage qu’il traduisit lui-même en français (Strasbourg, 1564, in-4°) ;
  • Commentarius de balneis et aquis medicalis (Strasbourg, 1565, in-8°) ;
  • un ouvrage sur l’hygiène des femmes en couches (Strasbourg, 1606, in-8°), , etc.

On doit aussi à Gonthier la traduction des œuvres de Galien et de quelques ouvrages de Polybe, de Paul d'Égine, d’Oribase, de Caelius Aurelianus, d’Alexandre de Tralles, , etc.

La vie du médecin d’Andernach a été l’objet de nombreux écrits. Elle a été racontée en vers latins par un auteur allemand et publiée à Strasbourg en 1575, sous le titre de Vita clarissimi Joannis Guinterii Andernacei medici.

Notes et références

    Bibliographie

    • « Johann Winter von Andernach », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions].

    Liens externes

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