Johann Hartmann

Johann Hartmann (connu par la postérité - par confusion avec son fils aîné - comme Johann Ernst Hartmann; , Gross Glogau, - , Copenhague) est un compositeur et violoniste danois, dont descend une longue lignée de compositeurs et musiciens. On se souvient en particulier de ses deux opéras sur des textes de Johannes Ewald. Le premier d'entre eux, Balders død (La Mort de Baldur), est inspiré de la mythologie nordique et utilise des couleurs sombres pour représenter les anciens dieux et valkyries[1]. Le second, Fiskerne (Les Pêcheurs), décrit la vie de pêcheurs contemporains, et se base sur des mélodies inspirées du style folklorique scandinave[2]. Ces deux opéras exerceront une influence décisive sur le développement à l'époque d’un style musical national au Danemark.

La plupart des autres œuvres de Johann Hartmann seront détruites peu après sa mort dans l'incendie du château de Christiansborg[3].

Trois fils de Hartmann seront musiciens, Johan Ernst Hartmann et August Wilhelm Hartmann, tous deux organistes et compositeurs, et Ludvig August Hartmann violoniste. Le compositeur Johan Peter Emilius Hartmann est le fils d'August Wilhelm Hartmann.

Biographie

De Glogau à Copenhague

Johann Hartmann est né à Groß-Glogau en Silésie la veille de Noël 1726[4]. De sa jeunesse on sait seulement qu'il a suivi les cours de l'école locale de jésuites, mais ignore sinon tout de ses parents ainsi que de ses professeurs de violon et de composition. En 1754, il débutera comme violoniste dans l'orchestre de l'Archevêque de Breslau, le comte Schaffgotsch. Après la dissolution de cet orchestre suite aux remous de la guerre de Sept Ans, il devient premier violon solo dans l’orchestre du Prince de la petite ville de Rudolstadt, en Thuringe, puis part ensuite pour Plön ou il assume la direction de l’orchestre du Duc Frederik Carl. À la mort du Duc en 1761, son Duché est hérité par le Roi du Danemark et la chapelle de Plön est dissoute. La dernière tâche de Hartmann à Plön sera d’écrire une cantate funèbre à la mémoire du Duc[5]. Hartmann, ainsi que quelques autres musiciens de l'orchestre, sont alors recrutés à la Chapelle Royale de Copenhague (Det Kongelige Kapel)[6].

Hartmann devient rapidement un professeur de violon recherché à Copenhague, y compris du futur Roi Christian VII mais aussi de certains des meilleurs virtuoses de la génération suivante, comme Peder Lem (1758-1828) ou Claus Schall (1757-1838). Il est auteur d’une méthode de violon (Violinschule).

Il sera en outre un contributeur régulier de cantates composées pour diverses solennités, telles que le tricentaire de l'Université de Copenhague, le décès de l’évêque Ludwig Harboe, ou encore le mariage de la princesse Louise Augusta avec le Frédéric-Christian II d'Augustenborg (1786 - cantate dont il écrira la seconde partie, la première partie ayant été composée par Johann Gottlieb Naumann).

Pour le reste, Hartmann consacre l’essentiel de son œuvre de compositeur à la musique instrumentale de chambre ou orchestrale, dans un style proche de Haydn[7].

Premier violon solo de la Chapelle royale

En 1768, Johann Hartmann est promu premier violon solo de La Chapelle Royale. La création d'un poste de premier violon solo dans la Chapelle Royale s’inscrit dans la transformation de celle-ci d'un corps de musique de chambre en un véritable orchestre. En Hartmann, la Chapelle trouve un chef d'orchestre compétent et expérimenté. Sa virtuosité instrumentale - qu’Ernst Ludwig Gerber (parmi d’autres) loue dans son dictionnaire des musiciens de 1792 - a aussi grandement contribué aux nombreux concerts de chambre organisés à la Cour qui étaient particulièrement populaires dans les années 1770 au début du règne de Christian VII.

Parallèlement, cette fin du XVIIe siècle voit l’émergence d’une pléthore de clubs musicaux qui sollicitent aussi abondamment les talents de Johann Hartmann. Il est ainsi appelé à contribuer en tant que soliste et chef d'orchestre aux concerts fondés en 1774 à Kjøbmagergade, puis à Gjethuset sur Kongens Nytorv, et deviendra également premier violon solo de la société l’Harmonien, vraisemblablement en 1784[5].

Compositions pour le théâtre

Mais c'est désormais vers le théâtre que se porte l'attention de Johann Hartmann. Dans cette fin de siècle, le style italien qui avait dominé jusque là le répertoire tant au Théâtre de la Cour (Hofteatret) qu'au Théâtre Royal (Det Kongelige Teater) cédait progressivement la place au style français. En 1778, la Compagnie d'opéra italienne est dissoute, et une demande pour de nouvelles œuvres danoises originales voit le jour. De timides tentatives seront faites par plusieurs compositeurs, mais sans succès. Aussi Hartmann sera-t-il sollicité d’apporter sa propre contribution. Initialement réticent car, comme il l'indique en 1778, «écrire de la musique vocale n'a jamais été le centre de mes activités», il se lancera néanmoins dans la tâche, sur l'insistance du directeur du Théâtre Royal, et l'expérience réussira au-delà de toute attente.

Les deux premières tentatives de Hartmann dans le genre ont été composées sur des textes du poète national Johannes Ewald. Il s'agit des opéras intitulés La mort de Baldur et Les Pêcheurs, œuvres qui recevront un accueil triomphal tant pour le poète que pour son compositeur.

Balders Død

Le premier opéra, La Mort de Baldur, fut joué pour la première fois le 30 janvier 1779, et la musique de Hartmann, dans laquelle il avait su trouver en musique «le ton solennel et mélancolique» que le poète lui-même considérait comme une caractéristique principale de ses oeuvres eut un succès considérable. L'œuvre raconte la mort du Dieu Baldur, victime de la jalousie de Loki, épisode important de la mythologie nordique qui conduira au Crépuscule des Dieux (Ragnarok). Étonnamment, Hartmann utilise dans cette oeuvre en sus de l'orchestre habituel dans la fosse un ensemble supplémentaire de 18 musiciens derrière la scène (y compris même trois trombones et des «corni rustici», sans doute une forme de lure), auxquels s'ajoutent non moins de trois chœurs. L'atmosphère «Vieux Nord» est renforcée par l'utilisation des instruments martiaux en coulisse et con sordino. L'œuvre contient un audacieux Trio de Valkyries ainsi que - suivant les recherches qu’il menait à l’époque sur la musique islandaise (celle se rapprochant sans doute le plus de la musique héritée de l’époque viking) - un air dit «In Gusto Nationale d'Islandia». L'ouverture est dramatique et l'œuvre comporte deux entr'actes dont le premier a été décrit comme une véritable «Chevauchée des Valkyries»[8].

Fiskerne

L'année suivante, il connaît le même succès avec la musique de son opéra Les Pêcheurs (Fiskerne), dont le sujet lui permet d'utiliser des couleurs plus claires et festives. L'œuvre est aussi différente que possible de l'opéra précédent, La Mort de Baldur. L'ouverture alterne humeurs pastorales et émotions dramatiques. La matière est constamment variée et le premier acte qui décrit les réactions face à un naufrage se déroulant hors scène se termine par un Sextuor où s'opposent les émotions conflictuelles des personnages. Dans le deuxième acte, le sauvetage par les pêcheurs est joué sur scène, culminant dans un chœur final, où Hartmann oppose voix d'hommes et de femmes, accélérant progressivement le rythme jusqu'à la musique jubilatoire finale lorsque les pêcheurs arrivent à terre en toute sécurité. L'acte trois contient la célèbre romance Liden Gunver, qui est entrée depuis dans le répertoire populaire danois, et culmine dans un Quatuor entre les deux couples. Enfin, l'opéra se termine par un chœur en forme de Rondo, suivi d'une danse de pêcheurs et de leurs femmes.

Ce second opéra comporte l'hymne royal danois Kong Christian stod ved højen mast qui sera adopté officiellement comme tel en 1780, après la création de l'opéra. Toutefois, pour ne pas envenimer les relations tendues à l'époque avec la Suède, il ne sera pas inclus lors de la création de l'œuvre, de sorte qu'il reste une certaine incertitude sur l'origine du chant[9].

Opéras ultérieurs

Dans les deux œuvres précitées, Hartmann a réussi à créer un nouveau style national, inspiré de compositeurs comme Gluck. Plus tard, d'autres œuvres suivront, jetant ainsi les bases d'une tradition nouvelle à Copenhague.

Avec ces deux œuvres, Hartmann sera en tous cas le premier à puiser dans ce que sont sans doute deux des principales sources d’inspiration de la musique nordique, à savoir la riche mythologie scandinave et la musique populaire de ces pays. À ce titre, il a indubitablement joué un rôle de pionnier.

Pour le théâtre, Hartmann composera encore diverses autres œuvres, comme La Bergère des Alpes (Hyrdinden paa Alperne) en 1783, L'Aveugle à Palmyre (Den Blinde i Palmyre) en 1784, et Gorm le Vieux (Gorm den Gamle) en 1785, qui raconte l’histoire de Gorm, le mythique roi viking. Ces œuvres auront un succès moindre que les précédentes, sans doute en raison de leurs textes plus faibles[10].

Compositions religieuses

Parmi les œuvres vocales de Hartmann, composées dans ses dernières années, on peut faire référence à diverses œuvres religieuses, en particulier les Chants Solennels (Højtidssange), sur texte d'Edvard Storm, grande cantate en deux parties, pour soli, chœur et orchestre, avec quatre interludes orchestraux, créée au Club du Roi (Kongens Klub) en 1787.

On citera aussi la Passion sur texte du même poète intitulée Les Angoisses de Jésus au Jardin des Oliviers (Jesu Dødsangst i Urtegaarden), une de ses œuvres ultimes, écrite en 1793, mais dont la partition semble malheureusement perdue.

Hartmann a également écrit, l’année de son décès, une cantate sur la Mort du Rédempteur, sa Résurrection et son Ascension (Forløserens Død, Opstandelse og Himmelfart), sur des paroles de Christian Hertz, œuvre dont le manuscrit est heureusement conservé.

Dernières années

La fin de la vie de Hartmann a été obscurcie par des soucis domestiques que la perte d'une fille adulte qui était le soutien du foyer a rendue encore plus difficile. Il est décédé le 21 octobre 1793.

Après son décès, sa collection de musique, comportant notamment de nombreuses symphonies et autres œuvres instrumentales, fut rachetée par le Roi mais disparut dans l'incendie du château de Christiansborg en 1794. Le compositeur J.A.P. Schulz, admirateur de Hartmann, qui se trouvait alors à Copenhague, a bien essayé de sauver personnellement les précieux manuscrits, mais sans succès. Dans cette collection, Hartmann possédait d’ailleurs de nombreux autographes d’autres compositeurs, dont - du moins selon Carl Philip Emmanuel Bach - le manuscrit original de l’Art de la Fugue[10].

Personnalité

Hartmann se disait être «un homme se connaissant et qui n'était pas imbu de sa personne». Les partitions de ses œuvres montrent également qu'il n'était pas facilement satisfait de celles-ci, les retravaillant en permanence. La Mort de Baldur par exemple a été presque entièrement réécrite après les premières représentations. Pour certaines parties, plusieurs versions successives existent. Dans son ouvrage consacré à la «Dynastie Hartmann», Inger Sørensen cite le poète Rahbek qui dans une lettre à un ami décrit Hartmann comme un homme chaleureux, parlant avec passion de l’art de la déclamation: «Tu devrais l’entendre! Voilà sûrement un homme merveilleux pour ton cœur! Il l’est pour le mien; alors pourquoi pas pour le tien?»[10].

Première génération

Dans la famille Hartmann, Johann Hartmann (1726-1793) est «l'ancêtre» dont peuvent se revendiquer une longue lignée de musiciens. Avec sa femme, Margarethe Elisabeth Wilcken (1736-1801), fille d’un joailler à Plön, Johann Hartmann aura trois fils musiciens:

Seconde génération

Ces trois fils sont:

Troisième génération

Le fils de Johann Ernst Hartmann, l’organiste Søren Hartmann (1815-1912), lui succédera comme Kantor à la Cathédrale de Roskilde, fonction qu'il exercera jusqu'en 1883 (sans descendance).

August Wilhelm Hartmann et sa femme, Christiane Petrea Frederica Wittendorf (1778-1848), fille de l’organiste au château de Fredensborg, Peter Andreas Wittendorf (1738-1820), et petite-fille de l'organiste à Kolding, Peter Wittendorf (ca 1710-1796), auront un fils unique, le compositeur Johan Peter Emilius Hartmann (1805-1900), figure centrale de la musique danoise du XIXe siècle.

La femme de celui-ci, Emma Hartmann, née Zinn (1807-1851) est également compositrice.

Quatrième génération

Johan Peter Emilius Hartmann et sa femme auront plusieurs enfants, dont:

  • Emil Hartmann (1836-1898), lui-même chef d'orchestre et compositeur renommé;
  • Sophie Hartmann (1831-1855), mariée au compositeur Niels W. Gade (1817-1890);
  • Clara Hartmann (1839-1925), mariée au compositeur August Winding (1835-1899); et
  • Carl Hartmann (1837-1901), sculpteur, mais qui a aussi marginalement composé.

Cinquième génération

Parmi les enfants d’Emil Hartmann, de son mariage avec Bolette Puggaard (1844-1929), on citera:

  • Bodil Neergaard (1867-1959), soprano et philanthrope qui héberge chaque été une vaste colonie d’artistes dans son manoir de Fuglsang, dont de nombreux compositeurs scandinaves, comme Edvard Grieg et Carl Nielsen.
  • Agnete Lehmann (1868-1902), actrice au Théâtre Royal de Copenhague.
  • Oluf Hartmann (1879-1910), peintre, et pour les funérailles duquel Carl Nielsen a écrit son Andante lamentoso pour orchestre à cordes (Devant le Cercueil d'un Jeune Artiste).

Sixième génération

Le compositeur Niels Viggo Bentzon (1919-2000), dont les œuvres ont marqué la seconde moitié du XXe siècle au Danemark, était l'arrière-arrière-petit-fils de Johann Hartmann.

Septième génération

Le fils de Niels Viggo Bentzon, le pianiste Nikolaj Bentzon (né en 1964), ainsi que le compositeur belge Jean-Pierre Waelbroeck (né en 1954) sont les derniers descendants de cette lignée de musiciens[11].

Dans cette génération, mais dans un autre domaine, on peut aussi citer le réalisateur Lars von Trier (né en 1956), également un descendant de Johann Hartmann.

Œuvres

La liste des œuvres connues de Johann Hartmann (mais qui n'ont pas toutes survécu) est donnée ci-dessous, et consiste essentiellement en des opéras (dont les manuscrits étaient conservés au Théâtre Royal et non à Christiansborg et n’ont donc pas brûlé), en certaines cantates (conservées dans les clubs pour lesquelles elles ont été écrites), et en des œuvres préservées ailleurs ou publiées de son vivant. Les manuscrits sont accessibles pour l'essentiel à la Bibliothèque royale de Copenhague:

  • Cantate funèbre à la mémoire du Duc Friedrich Karl de Plön (1761)
  • Symphonie no 1 en ré majeur (publiée sous le titre Simfonie Périodique No 7 en 1770)
  • Symphonie no 2 en sol majeur (manuscrit)
  • Symphonie no 3 en ré majeur (manuscrit)
  • Symphonie no 4 en sol majeur (manuscrit)
  • Six trios pour deux violons et violoncelle, op. 1 (manuscrit)
  • Air favori pour clavecin et violon (édition ancienne)
  • La Mort de Baldur (Balders Død, opéra 1779) (édition récente de la partition par J. Mulvad)
  • Cantate à l'occasion du 300e anniversaire de l'Université de Copenhague (1779, dont on sait l'existence par un article de journal)
  • Les Pêcheurs (Fiskerne, opéra, 1780) (édition récente de la partition par J. Mulvad)
  • Concerto pour violon (1780, avec Claus Schall)
  • La Bergère des Alpes (Hyrdinden på Alperne, opéra, 1783)
  • Musique funèbre à la mémoire de Ludwig Harboe (1783, dont l'existence est connue seulement par un article de journal)
  • L'Aveugle à Palmyre (Den Blinde i Palmyre, opéra, 1784)
  • Høytidssange (1787, grande cantate en deux parties, pour soli, chœur et orchestre)
  • Gorm le Vieux (Gorm den Gamle, opéra, 1785)
  • Cantate pour le mariage de la Princesse Louise Augusta avec le Prince de Augustenborg (avec JG Naumann 1786)
  • Jesu Dødsangst i Urtegaarden (1793, passion, dont la partition est apparemment perdue)
  • Forløserens Død, Opstandelse og Himmelfart (1793)           ·      

Notes et références

  1. (da) J.Mulvad, Balders Doed, Koebenhavn, Dania Sonans
  2. (da) J.Mulvad, Fiskerne, Koebenhavn, Dania Sonans
  3. (da) Inger Soerensen, Hartmann. Et Dansk Komponistdynasti, Koebenhavn, Gyldendal
  4. (da) V.C. Ravn, « Hartmann, Johann Ernst »
  5. (da) Carl Thrane, Fra Hofviolonernes Tid, Koebenhavn,
  6. (da) V.C. Ravn, « Hartmann, Johann Ernst »
  7. (en) Johann Ernst Hartmann, CPO (livret du CD)
  8. (da) J. Mulvad, Balders Doed, Koebenhavn, Dania Sonans - Edition Egtved
  9. (da) J. Mulvad, Fiskerne, Koebenhavn, Dania Sonans - Edition Egtved
  10. (da) Inger Soerensen, Hartmann. Et Dansk Komponistdynasti, Koebenhavn, Gyldendal,
  11. (da) Inger Soerensen, Hartmann. Et Dansk komponistdynasti, Koebenhavn, Gyldendal,

Bibliographie

  • Mulvad, Johannes, Balders Død (La mort de Baldur) , par Johann Ernst Hartmann, Introduction détaillée et partition, Edition Egtved, Danmark
  • Mulvad, Johannes, Fiskerne (Les Pêcheurs), par Johann Ernst Hartmann, Introduction détaillée et partition, Edition Egtved, Danmark
  • Soerensen, Inger, Hartmann. Et Dansk Komponistdynasti, Koebenhavn Gyldendal 1999
  • Soerensen, Inger, JPE Hartmann et Hans Kreds. En Komponistfamilies breve 1780-1900, bd. 1-4, Koebenhavn Museum Tusculanum Forlag, 1999-2002.
  • Thrane, Carl, Fra Hofviolonernes Tid, Copenhague, 1908
  • Les quatre symphonies encore existantes ont été enregistrées par Lars Ulrik Mortensen et le Concerto Copenhagen sous le label CPO

Liens externes

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