Joaldun

Le Joaldun (littéralement « celui qui porte des sonnailles ») est un personnage traditionnel de la culture basque originaire des villages navarrais d'Ituren et de Zubieta qui annonce l'arrivée du Carnaval en agitant ses sonnailles (joaldunak au pluriel en basque) durant la dernière semaine de janvier. En espagnol, on les appelle aussi zanpantzar, mais il est un autre personnage dans le Carnaval[1],[2]. Actuellement il existe des groupes de joaldunak tant en Navarre que dans la Communauté autonome du Pays basque[3].

Joaldunak à Ituren.

Il s'agit d'une tradition rurale dont l'origine n'est pas connue, mais dont le sens est de forcer le réveil de la nature, après l'hiver sur la base d'une action de faire du bruit. D'abord ceux d'Ituren effectuent la danse dans le quartier de Latsaga, pour aller à Zubieta et ensuite en sens inverse.

Coiffes des joaldunak.

Costumes

Hartza (l'ours).

Les membres du groupe de joaldunak sont vêtus de peau de brebis sur les épaules et la ceinture, des mouchoirs de couleurs (généralement de carreaux bleus) autour du cou, des bonnets coniques avec des rubans multicolores, crin de cheval (izopua) deux grosses sonnailles fortement attachées sur les reins. Ces sonnailles doivent sonner à l'unisson, tous les membres du groupe doivent marcher au pas.

La différence entre les Joaldunak d'un village à l'autre est que le costume des joaldunak (prononcer ioaldounak[4]) d'Ituren n'inclut pas les deux petites sonnailles sur le haut du dos, la chemise qui est blanche et le mouchoir autour du cou de petits carreaux bleus.

Joueur de txalaparta et groupe de joaldunak dansant durant les célébrations du Gudari Eguna (jour du Soldat basque).

De nos jours l'activité des joaldunak a été étendue à d'autres célébrations du folklore traditionnel basque et ainsi nous pouvons voir des groupes de joaldunak accompagnant la cavalcade d'Olentzero en plein fêtes de Noël dans différents villages du Pays basque. Ces personnages sont parfois utilisés récemment comme première partie encourageant des meetings et des manifestations abertzales.

Zanpantzar

La tradition carnavalesque de Zan Pantzar en Pays basque *
Domaine Pratiques festives
Lieu d'inventaire Pays basque
* Descriptif officiel Ministère de la Culture (France)

Étymologie

Zanpantzar peut se rapprocher de la basquisation du personnage médiéval français saint Pansard, c'est-à-dire le saint de la panse ou San Panzudo en espagnol. C'est un personnage grotesque qui reçoit à Licq (Soule) le nom de Janpantzar. Il est représenté en général sous les traits d'un pantin que les jeunes promènent sur la place du village le mercredi des cendres. C'est là qu'il sera brûlé.

Toutefois la dénomination zanpantzar n'est pas générale et n'a par exemple aucun enracinement dans les villages d'Ituren et de Zubieta où on les appellent généralement les joaldunak.

La pratique de la tradition carnavalesque de Zan Pantzar en Pays basque a été inscrite à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel français depuis 2020.

Festival

À Sare (Labourd), Sanpantzar est un mannequin de paille fabriqué par les jeunes le soir du mercredi des cendres. Ils le promènent dans une charrette à travers les quartiers du village, comme s'il s'agissait d'un convoi funèbre où le mort serait Sanpantzar. Quelques jeunes figurent le deuil et les autres vont de chaque côté de la route tenant des chandelles de résine allumées. Arrivés à la place du village, ils brûlent le pantin.

Dans certains villages, Zanpantzar représente un personnage de mauvaise conduite que les jeunes jugent et finissent par condamner pour ses vices et pour son langage blasphématoire.

Notes et références

  1. Karlos Irujo Asumendi, Ortzadar Folklore Taldea : «Zanpantzar» sur Auñamendi Eusko Entziklopedia.
  2. «Zanpantzar», Dictionnaire général basque.
  3. - GARA - Paperezkoa:20060708 - Los zanpantzar hacen frente al Ejército de Israel en Bil’in
  4. Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français ou qui se prononce ki. Par exemple : lau (le chiffre 4) se prononce laou et non lo (la lettre u se prononçant comme en espagnol, ou, sauf en souletin, dialecte basque parle en Soule, au Pays basque français où il se prononce comme en français).

Bibliographie

  • José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
  • Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010)
  • Anuntxi Arana (trad. Edurne Alegria), De la mythologie basque : gentils et chrétiens [« Euskal mitologiaz : jentilak eta kristauak »], Donostia, Elkar, , 119 p. (ISBN 9788497838214 et 8497838211, OCLC 698439519)
  • Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
  • Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)
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