Base de lancement de Jiuquan

La base de lancement de Jiuquan, connue également sous de nom de base 20 ou « 20e base de test et d'entrainement de l'armée populaire de libération » ((en) 20th Test and Training Base)[1], est le premier et le plus important des sites chinois utilisés pour les lancements dans l'espace. Il est situé dans la région autonome chinoise de Mongolie-Intérieure dans le désert de Gobi. Il est créé en octobre 1958 pour tester les missiles balistiques à moyenne et longue portée développés à l'époque par la Chine. Le premier satellite chinois Dong Fang Hong I est lancé depuis ce site. Juiquan dispose en 2016 de deux complexes de lancement. Le premier est utilisé pour l'envoi dans l'espace des missions du programme spatial habité chinois notamment des vaisseaux Shenzhou emportant les équipages. Le second permet de placer en orbite des satellites de reconnaissance et des satellites d'observation de la Terre.

Base de lancement de Jiuquan
Données générales
Pays Chine
Ville/Région Mongolie intérieure
Coordonnées 40° 57′ 28″ N, 100° 17′ 30″ E
Statut opérationnelle
Date de création 1958
Nombre moyen lancements par an 5 à 10 / an
Superficie 2800 km²
Installations
Pas de tirs actifs LC43 - 921 (CZ-2F)
LC43 - 603 (CZ-2C, 2D et 4B)
Anciens pas de tirs LC2 CZ-1, 2C et 2D
LC3 (missiles balistiques)
Vols habités oui
Orb. géostationnaire non
Orb. polaire oui
Pas de tir pour missile balistique en 1967 vu par un satellite espion des États-Unis.

Situation géographique

La base de lancement de Juiquan est situé dans le nord-ouest de la Chine à 150 km au sud de la frontière entre la Chine et la Mongolie. Sur le plan administratif, la base fait partie de la bannière d'Ejin rattachée à la ligue d'Alxa elle-même située dans la région autonome chinoise de Mongolie-Intérieure. La base de lancement comprend également deux zones d'impact pour les missiles situées dans les régions du Gansu et du Xinjiang. Les trois aires occupent une superficie totale de 2 800 km2. La base de lancement qui se trouve à une altitude moyenne de 1 000 m est installée dans le désert de Badain Jaran, un sous-ensemble du désert de Gobi. Le climat y est continental (chaud en été et froid en hiver) avec une moyenne annuelle de 8,7 °C. La région reçoit peu de pluie et bénéficie d'un bon ensoleillement ce qui permet de disposer de 260 à 300 jours favorables pour les lancements[2].

Historique

Le premier satellite chinois, Dong Fang Hong 1, fut lancé en 1970. C'est de là que sont lancées les capsules habitées Shenzhou. Le 240e vol habité de l'histoire de l'humanité et le premier de la Chine fut lancé de Jiuquan le , à l'aide d'une fusée Longue Marche CZ-2F. Le taïkonaute était Yang Liwei. Le , deux taïkonautes, Fei Junlong, 40 ans, et Nie Haisheng, 41 ans, ont décollé dans le Shenzhou VI propulsé par la fusée Longue Marche CZ-2F de la base spatiale de Jiuquan pour une mission de cinq jours[2].

Utilisation

La base de lancement de Juiquan est utilisée pour lancer dans l'espace des missions du programme spatial habité chinois notamment des vaisseaux Shenzhou emportant les équipages, des satellites de reconnaissance et des satellites d'observation de la Terre. Les orbites visées sont orbite basse et l'orbite héliosynchrone. La Chine dispose de trois autres bases de lancement : le centre spatial de Taiyuan (lançant les satellites héliosynchrones), le centre spatial de Xichang et le centre spatial de Wenchang[2].

Installations

La base de lancement de Juiquan comprend principalement trois complexes de lancement un centre administratif (le site 10), et la station de poursuite de Dashuli. Deux de ces complexes ont été construits sur un site situé au nord, le troisième étant sur un site situé à plusieurs dizaines de kilomètres au sud. Le site nord est désaffecté[2].

Complexe de lancement 3 (site nord)

Le complexe de lancement 3 est le premier à avoir été construit. Il comprenait deux pas de tir constitués d'une dalle de béton et d'une installation permettant de mesurer la quantité d'ergols ajoutée aux réservoirs des missiles. Il n'y avait pas de tour ombilicale. Le missile transporté par camion était mis en position verticale sur sa remorque. Le pas de tir 158 est entrée en service en 1960 pour lancer des missiles balistiques de courte et moyenne portée. Il a été désactivé à la fin des années 1960[2].

Complexe de lancement 2 (site nord)

Le complexe de lancement 2 a été construit dans les années 1960 pour effectuer les tests en vol de missiles balistiques de portée intermédiaire, les missiles intercontinentaux et lancer des satellites. Il comprend deux pas de tir “5020” and “138”), une tour de services mobile, un centre de tir souterrain. L'assemblage et les tests du véhicule avant son lancement étaient effectués dans une zone technique (site 7) située 22 km au sud. Le pas de tir 5020 est entrée en service en et a été utilisé pour lancer le missile DF-4 et la fusée Longue Marche 1 (CZ-1). Le pas de tir 158 est entrée en service en 1970 pour lancer le missile balistique DF-5 et tirer les lanceurs Longue Marche 2C et Longue Marche 2D. Le premier lancement a eu lieu le et le dernier le . Le complexe de lancement a été désactivé en 1996 et a été transformé en parc d'attractions[2].

Complexe de lancement 43 (site sud)

Le complexe de lancement 43 est situé au sud du site. II comporte deux pas de tirs :

Site 10

Le site 10, appelée également ville de l'espace Dongfeng, constitue le centre administratif de la base de lancement et est situé à 6,5 km à l'ouest du complexe de lancement 43. Il comprend les appartements occupés par les taïkonautes, le centre de contrôle, des bureaux et une zone résidentielles ou le personnel de la base et leur famille habite. Le site 10 forme une petite vile avec sa station électrique, ses magasins, ses écoles, ses hôtels. Un réservoir (site 12) est situé à 8 km au sud-ouest de la ville[2].

Station de poursuite de Dashuli

La station de poursuite de Dashuli située à 35 km au sud ouest du site du complexe de lancement 43 a été créée en 1968 pour permettre d'effectuer des tests sur les missiles. Elle est devenue par la suite, le centre nerveux du réseau de capteurs (radars, optiques) chargé de la télémétrie, du suivi et de commande de Juiquan jusqu'à 500 secondes après le lancement. Le centre de contrôle dispose de 30 consoles permettant de suivre 120 séries de paramètres[2].

Galerie

Notes et références

  1. (en) « Jiuquan Satellite Launch Centre », sur SinoDefence, (consulté le )
  2. (en) « Jiuquan Satellite Launch Centre », sur chinaspacereport.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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