Jenny Sacerdote

Jenny Sacerdote, née Jeanne Adèle Bernard le à Périgueux et morte le à Nice[1],[2], est une grande couturière, une modiste et une styliste française, formée chez Paquin, fondatrice à Paris en 1909[3] de la maison de haute couture Jenny, réputée internationalement pour l'élégance de ses créations dans les années 1910, 1920 et 1930[4]. Elle fut pendant l'entre-deux-guerres une des couturières les plus célèbres et sa réussite et son talent lui valurent de recevoir la Légion d'honneur en 1926[3]. Une de ses couleurs fétiches était la couleur taupe [5]qu'elle porte sur son portrait peint par Gervex.

Biographie

Jeanne Adèle Bernard est née à Périgueux en 1868, de père inconnu. Sa mère est tailleuse et sa grand-mère couturière. Comme une revanche sur la vie, Jeanne veut devenir professeur de littérature française. Elle intègre l'Ecole normale de Sèvres[réf. nécessaire], mais à l’âge de 39 ans, décide, finalement, de suivre la voie maternelle et de se lancer, elle aussi, dans la mode.

Habitant à Paris, elle est mariée à Eugène Moreau, remisier à la Bourse, de 1889 à 1894, puis à Achille Sacerdote, négociant, de 1909 à 1940.

En 1909, elle fonde la société Jenny et compagnie en s’associant avec Marie Le Corre, technicienne experte et s'installe rue de Castiglione. Femme de terrain, attentive aux contraintes modernes, frondeuse et libérée, Jenny Sacerdote est appréciée pour la simplicité et la jeunesse de sa ligne. Son credo : un vêtement n’est pas fait pour être admiré sous cloche. Sa couleur fétiche est le rose sous toutes ses variations, et sa matière la soie dans toutes ses variations.

Son succès est tel que lorsque la guerre éclate, Jenny Sacerdote vient de déménager sur deux immeubles entiers : 68 et 70 avenue des Champs-Elysées, qu'elle a fait décorer par Mallet Stevens. Engagée, elle trouve mille et une astuces pour maintenir ouverts ses 22 ateliers de couture. Par exemple, son manteau «le Généralissime» restera un best seller jusqu’à la fin.

La paix revenue, les Américains reviennent à Paris, et Jenny Sacerdote connaît un succès sans précédent. Les années folles sont propices à la création. Elle embauche de jeunes modélistes et invente la robe manteau (une robe cousue dans le manteau), développe les robes de danse à perles, sort le robe tunique en même temps que Patou, détourne l’usage du foulard pour le porter à la taille, brode les monuments de Paris, transforme les manches en ailes. Elle est l’une des premières à travailler l’angora ou la paille avec des fils d’or… Elle crée des lignes pour des femmes pilotes, hôtesses de l’air, tennis women, des lignes de maillot de bain ainsi que des lignes enfants.

Elle habille de nombreuses personnalités, telles que Réjane, la sœur et mère de Fred Astaire, Lili Damita, Jeanne Aubert, Elvire Popesco, Olga Tschekova ou encore la comtesse Greffulhe, en passant par Yvonne Dartex, Gabrielle Dorziat, la reine d’Égypte et l'impératrice du Japon.

En 1923, Jenny Sacerdote retourne dans le Périgord pour y acheter le château de Château l’Evêque. Elle entreprend de le remettre en état, aménage le jardin et y cultive elle-même les roses. On dira d’elle, qu’elle a la plus belle roseraie de France. Son château est également la scène de nombreuses réceptions et défilés.

En 1926, elle est la deuxième femme en France à recevoir la Légion d'honneur pour ses services rendus à la couture, après Jeanne Paquin et avant Jeanne Lanvin. Et ses créations continueront à marquer leur époque jusqu’à la fermeture de sa marque lorsque la deuxième guerre mondiale éclate.

Jenny Sacerdote donna la priorité au confort, à la jeunesse des lignes et à la simplicité. Sa maison ferme en 1940, mais elle connait une forme de renaissance en 2018 avec la création de la maison de couture La Suite Jenny Sacerdote [6].

Mémoire

Parmi les événements organisés par la ville de Périgueux dans le cadre du mois des droits des femmes en , une visio-conférence est consacrée à des Périgourdines engagées telles que Jenny Sacerdote[7].

Iconographie

  • 1921 : Portrait en pied de Jenny Sacerdote par Henri Gervex, hst, SDbg, dim; 186 cm x l: 100 cm, coll.part.
  • non daté, Portrait de Mademoiselle Jenny, par Jean-Gabiel Domergue, légué par Mlle Jenny en 1962 au Musée d'art et d'archéologie du Périgord-Ville de Périgueux
  • Maurice Vlaminck, Portrait de Mlle Jenny, au Musée des Beaux arts de la ville de Nice, don de Mlle Jenny

Bibliographie

  • (en) Georgina O'Hara, The Encyclopaedia of fashion, Harry N. Abrams, Inc., Publishers, New York, 1986, (ISBN 0-8109-0882-4)
  • (en) Louise Ott, Jenny Sacerdote, A Forgotten French Designer, 1908-1940, thèse, 2004

Notes et références

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