Jean Pisani-Ferry

Jean Pisani-Ferry, né le , est un économiste français.

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Il est commissaire général de France Stratégie, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective du 1er mai 2013 au 11 janvier 2017. Il est professeur de politique économique à Sciences Po Paris et d'économie et de politique publique à l'Hertie School à Berlin[1]. Il est un soutien proche d'Emmanuel Macron.

Biographie

Jean Pisani-Ferry est le fils d'Edgard Pisani (préfet puis ministre de l'agriculture jusqu'en 1966, membre du Club de Rome) et de Fresnette Ferry, sa deuxième épouse ; il est ainsi le petit-fils d'Abel Ferry, neveu de Jules Ferry, et en conséquence l'arrière-petit-neveu de ce dernier.

Jean Pisani-Ferry est diplômé de Supélec (1973) et titulaire d'un DEA de mathématiques (1974) de l'université Paris V. Il suit également une formation en économie au Centre d'études des programmes économiques (CEPE) de 1974 à 1977[2].

Il a été directeur du Centre d'études prospectives et d'informations internationales, conseiller économique de Dominique Strauss-Kahn et de Christian Sautter au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, président délégué du Conseil d'analyse économique, expert pour la Commission européenne et le FMI et professeur à l'École polytechnique ainsi qu'à l'Université libre de Bruxelles. Il a également été actionnaire et membre du comité de rédaction de la revue Alternatives Economiques[3].

De à avril 2013, il est directeur du think tank pro-européen Bruegel[4]. Il est aussi membre du Cercle des économistes, membre (juillet 2006) du conseil d'administration du think tank Notre Europe fondé par Jacques Delors en 1996, membre du CAE, professeur associé à l’Université Paris-Dauphine et vice-président de l'association française de science économique (AFSE). Il est membre du Conseil d'orientation du think tank En temps réel[5]. Il est également membre du conseil scientifique de la fondation Jean-Jaurès, proche du Parti socialiste[4].

Il préside la fondation Supélec entre 2005 et 2011.

Il est l'un des artisans de la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidentielle de 2011 et contribue aux programmes de Lionel Jospin en 2002 et de François Hollande en 2012[6].

Il se présente le comme candidat à la direction de Sciences Po Paris, mais le poste échoit finalement à Frédéric Mion.

Il est, durant deux mois (mars-avril 2013), membre du Haut Conseil des finances publiques.

Il est nommé commissaire général à la stratégie et à la prospective le [7].

Le , Jean Pisani-Ferry est nommé président du comité de suivi du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi par le gouvernement[8],[9].

Le , il donne sa démission de France Stratégie pour rejoindre l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron[10], qu'il côtoie au sein du think tank « En temps réel »[11]. Il est chargé du « projet de transformation » du mouvement et de son cadrage budgétaire[12]. Il est l'un des principaux inspirateurs de la réforme du droit du travail promise par Emmanuel Macron lors de sa campagne[13].

Début juillet 2017, il est nommé coordinateur d'un « grand plan d’investissement de 50 milliards d’euros dans les domaines de la transition écologique, du développement, des compétences, de la santé, des transports, de l’agriculture et de la modernisation de l’État », une des principales mesures du programme d’En marche[14] !

Très proche d'Emmanuel Macron, il signe cependant en janvier 2018 une lettre ouverte au président de la République, très critique sur la politique migratoire du gouvernement, et l'appelle six mois plus tard à revoir sa politique « déséquilibrée » et « indifférente à la question sociale », dans une note cosignée avec Philippe Aghion et Philippe Martin[15]. Premier choix d'Emmanuel Macron pour occuper le poste de Haut-commissaire à la réforme des retraites  finalement attribué à Jean-Paul Delevoye , il décline la proposition car plutôt que d'être rattaché au Ministère des Solidarités et de la Santé, il souhaite dépendre du Premier ministre, considérant que « le sujet est interministériel »[16].

Idées et positionnement

Présenté comme le « plus Bruxellois des économistes de gauche »[17], Jean Pisani-Ferry est rangé parmi les partisans du social-libéralisme dans la continuité de Dominique Strauss-Kahn[12],[17].

Il est l'instigateur de plusieurs mesures phares proposées par Emmanuel Macron : parmi celles-ci, le transfert d'une partie du revenu des retraités vers les salariés par le biais d'une augmentation de la CSG devant être compensée pour la plupart des salariés par une suppression des cotisations chômage et maladie[18].

Ouvrages

  • L'Épreuve américaine : Les États-Unis et le libéralisme, Syros (collection : Alternatives économiques), 1988 (ISBN 2-86738-317-X)
  • La Bonne aventure : Le plein emploi, le marché, la gauche, La Découverte (collection : Cahiers libres), 2001, Prix du livre d'économie (ISBN 978-2-7071-3507-0)
  • Avec Olivier Blanchard et Charles Wyplosz, L'Europe déclassée, Flammarion, 2005 (ISBN 2-08-210503-2)
  • Le Réveil des démons : La Crise de l'euro et comment nous en sortir, Fayard, 2011 (ISBN 9782213668222)
  • Avec Selma Mahfouz : À qui la faute ?, Fayard, 2016 (ISBN 9782213701691 et 9782213703350)

Notes et références

  1. « Jean Pisani-Ferry | Hertie School of Governance », sur www.hertie-school.org (consulté le )
  2. (en) « Pisany Ferry CV », cv, (lire en ligne)
  3. Emmanuel Ratier, Encyclopédie politique française, Faits & Documents,
  4. Tout savoir sur Jean Pisani-Ferry, cnewsmatin.fr, 18 mai 2017
  5. Composition du conseil d'orientation
  6. Jean Pisani-Ferry, l'architecte du programme d'Emmanuel Macron, lalibre.be, 3 mars 2017
  7. Pisani-Ferry commissaire à la stratégie, Le Figaro, 24 avril 2013.
  8. Gaspard Dhellemmes, « Suivi du CICE : "Un travail de fond qui prendra des années" », Le Journal du dimanche, (lire en ligne)
  9. Le CICE : peu d'emplois et pas d'investissement, leparisien.fr, 29 septembre 2016
  10. « Jean Pisani-Ferry rejoint Emmanuel Macron pour diriger son projet », lesechos.fr, (lire en ligne, consulté le )
  11. Mathieu Magnaudeix, « A l’Assemblée, le pouvoir installe ses têtes », sur Mediapart.fr, (consulté le )
  12. « En marche ! Un social-libéral pour piloter le projet de Macron », sur L'Humanité.fr, (consulté le ).
  13. Pierre de Gasquet, « Les Ferracci, une tribu macroniste », sur lesechos.fr, (consulté le )
  14. Un plan d’investissement de 50 milliards d’euros… qui reste à financer, lemonde.fr, 5 juillet 2017
  15. Ellen Salvi, « Après l’«Aquarius», la «honte» gagne le premier cercle d’Emmanuel Macron », sur Mediapart, (consulté le ).
  16. Erwan Bruckert et Hugo Domenach, « Delevoye, l'inéluctable démission ! », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  17. Cyrille Lachèvre, Jean Pisani-Ferry : Retour en grâce d'un ex strauss-kahnien, lopinion.fr, 19 août 2013
  18. Virginie Pradel, « Législatives : la hausse de la CSG peut-elle perdre Emmanuel Macron ? », contrepoints.org, 31 mai 2017.

Voir aussi

Liens externes

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