Jean Joseph Gustave Cler

Jean Joseph Gustave Cler, né à Salins-les-Bains le et mort à Magenta le , est un général et écrivain français.

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Jean Joseph Gustave Cler
Gustave Cler

Le général Jean Joseph Gustave Cler.

Naissance
Salins-les-Bains
Décès  44 ans)
Magenta
Mort au combat
Origine France
Allégeance France
Grade Général
Années de service 1832 – 1859
Commandement 2e régiment de zouaves
Distinctions Légion d'honneur
Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare

Biographie

Fils du payeur des salines de Salins-les-Bains, Jean Joseph Gustave Cler commence ses études au collège de Salins. Fougueux et impétueux, il ne donne pas grande satisfaction à ses professeurs, compensant son manque d'application par une vive intelligence, mais il est très apprécié par ses enseignants et ses compagnons d'armes pour son courage, sa franchise et son bon caractère. En , il est admis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr.

Sa carrière militaire

En 1832, il est nommé sous-lieutenant dans le 21e régiment d'infanterie en garnison à Perpignan. Après trois années, il est promu lieutenant. Reconnu comme un grand dessinateur, il est employé pour effectuer les relevés topographiques de la région. Ses bons travaux lui valent des compliments et le soutien du général Boniface de Castellane (renommé pour ses méthodes brutales et par sa sévérité). Le régiment est dissout à Paris et pour la seconde fois, le lieutenant Cler retourne à Paris.

N'appréciant pas la vie parisienne, et après sa nomination au grade de capitaine en par le général De Castellane, il demande son transfert dans l’infanterie légère en Afrique. Cette nomination est pour Cler l'occasion en remerciant son protecteur de commencer avec lui une longue et riche correspondance.Ses lettres sont un précieux témoignage sur la vie de Cler et sur les expéditions militaires :Clerc y détaille le pays, les gens, les soldats, les missions, les batailles. C'est grâce à cette correspondance que sera publié L'historique du 2e Zouaves.

Nommé aide-major, il profite de son séjour africain pour effectuer des fouilles dans des ruines carthaginoises et romaines desquelles il rapporte en France, pièces de monnaies et poteries qu’il donne au musée de sa ville natale. Il figure parmi les lauréats du concours pour le grade de major en 1845, et il devient le plus jeune officier supérieur de l’armée. En , il est au 6e régiment d'infanterie légère de Montbrison. Il est à Avignon durant la révolution de février 1848, où il est apprécié pour sa modération. Promu lieutenant-colonel à Lyon en 1852, il est nommé président de guerre de la région. Homme d'action, il apprend la création de trois régiments de zouaves, et se retrouve à la tête de l'un d'eux. Rattaché au 2e régiment d'Oran, il remplace son fondateur, le colonel Joseph Vinoy en congé de maladie. Avant de partir pour sa destination, il reçoit des mains du président de la république Napoléon III, l'aigle et le drapeau du 2e régiment de zouaves.

Pendant la campagne d'Afrique, il se distingue, notamment durant la bataille de Laghouat le ("Souvenirs d'un officier du 2e zouaves", de J-J. G. Cler, 1869[1], pages 36 à 46).

Il devient colonel du détachement le  : le corps expéditionnaire français, qui comprend 1 200 hommes du 2e zouaves, embarque pour la Crimée le et Cler se distingue dans le siège de la colline de l'Alma, sur laquelle il a planté le drapeau français. Le , il est élevé au grade de général de brigade et prend le commandement des 62e et 73e régiment d'infanterie de ligne. Sa conduite en Crimée lui vaut la Légion d'honneur. La réorganisation de la Garde impériale en 1856, le voit à la tête de la 1re Brigade d'infanterie composée de zouaves, de grenadiers et de gendarmes à pied.

La bataille de Magenta

Gustave Cler commande la brigade de la Garde à la campagne d'Italie. À Ponte-Nuovo de Magenta, lors d'une phase critique de la conquête du pont sur le Naviglio Grande, après des assauts continus infructueux et sanguinaires, dans une énième tentative à la tête de ses soldats, lors d'une charge à la baïonnette, il reçoit un coup mortel. Son corps est retrouvé seulement trois heures après, passée la confusion des combats, à la fin de la bataille, intègre mais privé de son épée turque, de ses épaulettes et de ses décorations, habitudes autrichiennes envers les prisonniers et les ennemis morts. Grâce à l'aide de Napoléon III, le corps est rapatrié à Salins en . La ville lui fait des obsèques solennelles : préfet, sous-préfet, maires sont présents ainsi que l'aide de camp du prince Napoléon.

Détail du Monument au général Cler (1865) par Jean-Joseph Perraud, devant l'hôtel de ville de Salins-les-Bains.

Une rue du 7e arrondissement de Paris porte le nom de Cler depuis 1864.

Le , le Monument au général Cler est inaugurée sur la place de l'hôtel de ville de Salins-les-Bains[2]. La statue a été sculptée gracieusement par Jean-Joseph Perraud (1819-1876), lui-même jurassien. Pendant la Seconde Guerre mondiale en 1943, l'occupant allemand réquisitionne la statue en bronze afin de l'envoyer à la fonte pour récupération du métal. Il demande de déboulonner la statue de Cler. Les personnalités locales s'exécutent mais cachent l'œuvre dans un dépôt d'ordures en dehors de la ville. Elle est remise en place le avec l'aide d'une grue américaine.

Publication

  • Souvenirs d'un officier du 2me de zouaves, Paris, Michel Levy frères, , 284 p. (lire en ligne)[3], traduit en anglais et paru en 1860 à New-York, sous le titre de Reminiscences of an officer of Zouaves.

Distinctions

Distinction française

Distinctions étrangères

Notes et références

  1. Jean Joseph Gustave Cler, Souvenirs d'un officier du 2me de Zouaves, , 284 p. (lire en ligne), p. 214.
  2. Société d'émulation du Jura 1865, p. 415 et suivantes
  3. de Manne 1862, p. 251
  4. « Cote LH/551/87 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  5. Son diplôme de la Légion d'honneur.

Annexes

Bibliographie

  • (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Gustave Cler » (voir la liste des auteurs).
  • Collectif, Relation complète de la guerre d'Italie depuis le départ des troupes jusqu'à leur rentrée triomphale, le 14 août 1859, Paris, Gustave Havard, , 200 p. (lire en ligne), p. 184.
  • Société d'émulation du Jura, Travaux, Lons-le-Saunier, Imprimerie et Lithographie de Gauthier Frères, , 453 p. (lire en ligne), p. 415 et suivantes.
  • Pierre Braud, Général Cler, un oublié de l'histoire, préface de Paul Willing, 1995.
  • Louis Charles Joseph de Manne, Nouveau dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes : la plupart contemporains, avec les noms des auteurs ou éditeurs, accompagné de notes historiques et critiques, Lyon, N. Scheuring, , 406 p. (lire en ligne).

Lien externe

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