Jean-Michel Langevin

Jean-Michel Langevin né à Ingrandes en Anjou le et mort guillotiné à Angers le est un prêtre catholique et martyr. Béatifié le , il fait partie des 99 martyrs d'Angers.

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Jean-Michel Langevin

L'église et la cure de Briollay.
Bienheureux, martyr
Naissance
Ingrandes-sur-Loire
Décès  
Angers
Béatification
par Jean-Paul II
Vénéré par Église catholique romaine
Fête 30 octobre

Biographie

Acte de baptême de Jean-Michel Langevin

Fils d'Urbain Langevin marchand boulanger, Jean-Michel Langevin naît à Ingrande (le village s'orthographiait alors sans s) en province d'Anjou, le . Il est baptisé le lendemain dans cette paroisse.

Vicaire au Louroux-Béconnais puis à Villevêque, il est nommé prieur-curé de Beausse en 1759 ; il est installé curé de Briollay le [1],[2]. Survient la Révolution française, il refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé, de même qu'André Fardeau, un de ses vicaires[3]. Jean-Michel Langevin est alors chassé de sa cure le , par ses paroissiens révolutionnaires[4],[5],[6]. Son autre vicaire André Janin prête le serment constitutionnel [7].

Remplacé par un intrus, l'abbé Langevin part pour Angers le et y reste jusqu'au . Puis il s'en va à Montrevault, dans les Mauges, où il reste jusqu'à la Toussaint pour revenir à Briollay et y enlever des meubles pour le bourg du Mesnil-en-Vallée où il possède une maison [8]. Il vient ensuite à Angers, car l'arrêté du enjoignait à tous les prêtres insermentés de venir résider dans cette ville, pour y être soumis à un appel quotidien [1]. Jean-Michel Langevin arrive donc à Angers le , et le se présente devant la municipalité [1]. Le , il échappe à l'internement général des prêtres insermentés ; il se cache dans une chambre appartenant à Mademoiselle de Vaugirault rue Saint-Martin [1] et y reste jusqu'à l'arrivée de l'Armée catholique et royale au mois de [3]. Sorti de sa cachette, l'abbé Langevin descend la Loire en bateau et retourne au Mesnil-en-Vallé. Il y exerce son ministère avec Blanvillain ex-curé d'Ingrandes ; il proclame à l'autel qu'il administrera les malades de jour et de nuit, et les autres dans la mesure de ses forces[1].

Après la défaite de l'armée vendéenne, les prêtres du diocèse, traqués, arrivent à Angers pour y entendre une sentence de mort. Jean-Michel Langevin ouvre le premier cette route sanglante. Dénoncé [1],[9] et arrêté le au Mesnil-en-Vallée dans une ferme[10], il est transporté à Angers. Interrogé une première fois et conduit à la prison nationale, place des Halles, d'où on l'extrait le , pour être jugé par la commission Félix siégeant au couvent des Jacobins [1]. Condamné à mort, il est guillotiné le lendemain, le , à 4 heures de l'après-midi[11], place du Ralliement, autrefois place saint-Maurille [12]. L'abbé Langevin fut la première personne à être guillotiné à Angers[13],[1]. D'autres exécutions suivront par le fusil et la guillotine à Avrillé et à Angers.

Le bienheureux

En 1905, Monseigneur Joseph Rumeau, évêque d’Angers, introduit la cause d’un certain nombre de victimes d'Avrillé et d'Angers mises à mort en haine de la foi et de l’Église catholique. Une procédure canonique de béatification est alors lancée. Le décret proclamant le martyre de quatre-vingt-dix neuf de ces victimes dont Jean-Michel Langevin et André Fardeau est promulgué le  : ce sont les Martyrs d'Angers. Leur béatification est célébrée solennellement le par le pape Jean-Paul II à la Basilique Saint-Pierre du Vatican.

La mémoire liturgique de Jean-Michel Langevin est célébrée le 30 octobre [14] .

Prénoms

Références

  1. Gallica / Anjou historique, janvier 1905, M. Langevin, curé de Briollay, guilottiné à Angers, p. 415-421
  2. Célestin Port, Dictionnaire Historique du Maine-et-Loire, 1878 Complément de l’article Briollay
  3. J. Siraudeau, L'Anjou historique, volumes 31 à 32, p. 164
  4. Jean-Michel Langevin prêtre réfractaire (1731-1793)
  5. Andegaviana - Volumes 3 à 4 - Page 496
  6. Amans-Claude Sabatié, Les tribunaux révolutionnaires en province: sommaire historique, procédure, tribunaux divers, commissions militaires, arrestations arbitraires, exécutions, déportations, statistiques pour chaque département, état des victimes dans le clergé pour chaque diocèse, Volume 1, P. Lethielleux, 1914 p. 123
  7. Gustave Bord, Charles d'Héricault, Revue de la révolution, volume 7, 1886, p.127
  8. Andegaviana, Volumes 3 à 4 - page 497
  9. Dénonciations faites le 7 septembre 1793 au Comité Révolutionnaire d'Ingrandes par quatre patriotes du Mesnil - qui l'accusèrent faussement d'avoir prôné l'enfouissement dans le sable des républicains. La copie de ces dénonciations est envoyé au Comité Révolutionnaire d'Angers le 25 octobre
  10. 16 octobre 1997, Veillée Vendéenne
  11. François-Marie Tresvaux Du Fraval, Histoire de l'Église et du diocèse d'Angers, J. Lecoffre, 1859, p. 453
  12. Sylvain Bertholdi, La place du Ralliement. Histoire d'un quartier sur www.angers.fr
  13. « Cette guillotine, établie sur une nouvelle place, la place du Ralliement, à l'endroit même où était le grand autel de l'église Saint-Pierre, y demeura en permanence pendant une année entière, depuis la fin d'octobre 1793 jusqu'à la mi-octobre 1794. Or, le premier condamné est un prêtre Jean-Michel Langevin, ci-devant curé de Briollay » in Edmond Biré, Le clergé pendant la révolution (1789/1799), E. Vitte, 1901, p. 177
  14. Bienheureux Jean-Michel Langevin sur Nominis

Voir aussi

Liens externes

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