Jean-Marc Thévenet

Jean-Marc Thévenet, né le , est un éditeur, scénariste de bande dessinée, producteur de télévision et commissaire d'exposition français.

Pour les articles homonymes, voir Thévenet.

Il dirige le festival d'Angoulême de 1998 à 2006. Son album Le Chemin de l'Amérique, qu'il a scénarisé pour Baru, reçoit en 1991 l'Alph-Art du meilleur album français au festival d'Angoulême[1].

Biographie

Fils du journaliste automobile Jean-Paul Thévenet (directeur de L'Automobile magazine, pilier du groupe de presse Dargaud), Jean-Marc Thévenet débute en tant qu'assistant de Guy Vidal à Pilote en 1981. À l'époque, Guy Vidal était encore rédacteur en chef du périodique. À la suite du rachat par Dargaud des Éditions du Square et de la création de nouvelles collections, Guy Vidal devient directeur de collection et Jean-Marc Thévenet est nommé rédacteur en chef de Pilote. En désaccord avec Georges Dargaud sur la relance éventuelle de Pilote, Jean-Marc Thévenet participe, en 1984, avec Jean-Luc Hennig et Thierry Ardisson au passage hebdomadaire de L'Écho des savanes qui devient L’Hebdo Écho des Savanes. La formule ne dure que quelques mois.

Il devient ensuite directeur de la collection « X », entre 1984 et 1989, chez l'éditeur Futuropolis. D'un format à l'italienne, la collection X propose des ouvrages de jeunes auteurs. Quelque quatre-vingt titres seront ainsi publiés. Cette collection initiée par Étienne Robial publie les premiers albums d'auteurs comme Pascal Rabaté, Jean-Christophe Chauzy, Stanislas, Miles Hyman, Jean-Christophe Menu, Jean-Claude Götting. À cette époque, et s'inspirant de son travail, il écrit Comment faire de la bande dessinée sans passer pour un pied nickelé, illustré par Florence Cestac. Il est également le scénariste du Chemin de l'Amérique de Baru qui reçoit en 1991 le prix du meilleur album français à Angoulême et d'autres prix en France[2].

Jean-Marc Thévenet devient directeur de la rédaction du magazine Max entre 1989 et 1993 qu'il quitte pour rejoindre Dominique Cantien sur TF1 avant de produire sur France 2 quelques émissions éphémères (dont « Chela ouate » avec le « Doc » Christian Spitz de Fun Radio). Jean-Marc Thévenet devient directeur du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême de mai 1998 à février 2006. Il initie durant cette période une ouverture vers l'Asie avec l'invitation faite à la Corée en 2003 et ouvre le Festival aux labels indépendants avec l'exposition Le Supermarché Ferraille (Éditions Requins Marteaux) toujours en 2003. Il porte la manifestation hors les murs avec, entre autres, une exposition Blake et Mortimer à Paris (2003) et L'Automobile et la bande dessinée durant le Mondial de l'Automobile (2004) puis en partenariat avec la ville de Nantes, Jules Verne, image d'un imaginaire (2005). Après le festival 2006, il est mis à pied, le président du festival Dominique Bréchoteau lui reprochant notamment d'avoir accepté de diriger une autre manifestation artistique, la Biennale d'Art contemporain du Havre[3]. Cependant la rumeur du départ de Jean-Marc Thévenet courait déjà depuis un certain temps[4].

Devenu directeur général de la Biennale d'art contemporain du Havre, Jean-Marc Thévenet oriente son travail sur la réflexion de la place de la bande dessinée face à d'autres univers ou supports artistiques. En 2010, il est le commissaire de l'exposition BD et architecture, la ville dessinée à la Cité de l'architecture et du patrimoine qui accueille 150 000 visiteurs en six mois. Exposition magistrale réunissant plus de 300 œuvres et 150 auteurs. La même année avec Linda Morren et Alain Berland toujours dans le cadre de la Biennale d'art contemporain du Havre, il propose Une nouvelle scène de l'égalité (reprenant l'expression de Jacques Rancière) lors d'un face à face entre bande dessinée et art contemporain. Manifestation qui est l'occasion d'une exposition en hommage à Vaughn Bodé disparu en 1975 et devenu une référence majeure pour de jeunes artistes venus du graffiti. Première exposition depuis le décès de l'artiste. En 2011, à la demande de la Cité Internationale de la bande dessinée et de l'image d'Angoulême, il présente " Bande dessinée et peinture, une autre histoire l'œuvre peint." Cette exposition propose des tableaux d'Hergé, Enki Bilal, Moebius, Marc Sleen, Herr Seele, etc.

En , Jean-Marc Thévenet ouvre une galerie d'art qui se propose de présenter des auteurs de bande dessinée travaillant sur d'autres supports que la planche traditionnelle. Sont ainsi présentées les œuvres de Denis Sire, Jean-Marc Rochette, Olivia Clavel, Michaël Matthys, etc.

En 2012, il devient consultant bande dessinée pour la maison de ventes aux enchères Sotheby's et initie la première vente le de la même année. Entre-temps spécialiste reconnu des années 1960 depuis la parution de son livre Les années de Chrome (Éditions du May) en 1987, il publie Mythologies des années Salut les copains (Édition du Layeur/ fondation Franck Ténot) et dans le cadre de l'exposition sur la bande dessinée et l'architecture, il publie aux Éditions Dupuis avec Frédéric Rébéna (dessin) et Rémy Baudouï (co-scénariste), une biographie bédé consacrée à Le Corbusier intitulée Le Corbusier, architecte parmi les hommes[5],[6]. En 2014, il publie l'art-book 12 pilotes (Dupuis), illustré par Denis Sire[7],[8].

Publications

Essais

  • Images pour un film, Bilal-Resnais, Dargaud, 1982.
  • Les auteurs par la bande : Bilal, Éditions Seghers, collection « La club des stars », 1987. (ISBN 2-232-10116-9)
  • Rêves de pompes, pompes de rêve : de la Doc Martens à la Weston, les chaussures qui font craquer les hommes, Éditions First, 1988. (ISBN 2-87691-036-5)
  • 1960, les années de chrome, Éditions du May, 1987. (ISBN 2-906450-16-2)
  • Tout Eddy. Eddy Mitchell, Éditions Albin Michel/Canal+, 1994. (ISBN 2-226-06877-5)
  • Des motos et des hommes, Éditions Eden Productions, 2001. (ISBN 2-913245-38-2)
  • Catalogue de la Biennale d'art contemporain du Havre, 2010, La nouvelle scène de l'égalité. Monografix, 2010.
  • Catalogue de l'exposition BD et architecture, la ville dessinée. Ouvrage collectif. Monografix, 2010.
  • Mythologies des années Salut les copains. Editions du Layeur/ Fondation Franck Ténot, 2011.
  • Moto - Le temps de la liberté[9], Tana, 2018. (ISBN 979-1030102475)
  • L’art automobile[10],[11], avec Patrick Lesueur (illustrations), éditions EPA, 2019

BD

  • Comment faire de la bédé sans passer pour un pied-nickelé, dessiné par Florence Cestac, Éditions Futuropolis, 1988. (ISBN 2-7376-2629-3)
  • Le chemin de l'Amérique, dessiné par Baru, Éditions Albin Michel, collection « L'Écho des Savanes », 1990. (ISBN 2-226-03970-8)
  • Le Corbusier, architecte parmi les hommes[5],[6]. Co-auteurs Frédéric Rébéna et Rémy Baudouï. Editions Dupuis, 2010.
  • 12 pilotes[7],[8] (Art-book), illustré par Denis Sire. Editions Dupuis, 2012.

Notes et références

  1. Thierry Groensteen et collectif, Primé à Angoulême : 30 ans de bande dessinée à travers le palmarès du festival, Éditions de l'An 2, (ISBN 2-84856-003-7)
  2. Mattéo Sallaud, « BD : au festival d’Angoulême, le prix du meilleur album prend du poids chaque année », Sud Ouest, (lire en ligne)
  3. Financée par le Groupe Partouche.
  4. Didier Pasamonik, Le directeur du Festival d’Angoulême est limogé !, Actua BD, 21 février 2006.
  5. Laurence Le Saux, « Le Corbusier, architecte parmi les hommes », sur BoDoï,
  6. Guillaume Goubert, « Le Corbusier en BD », sur La Croix,
  7. Rédaction, « 12 pilotes, l'album collector pour les fans de sport auto », sur Ouest-France,
  8. Jean-Laurent Truc, « Artbook, 12 pilotes de légende chez Dupuis », sur Ligne claire,
  9. Rédaction, « Livre Moto Le temps de la liberté : de la contre-culture à la custom culture », sur Moto Net,
  10. Nicolas Meunier, « Notre sélection 2019 de livres auto », sur Challenges,
  11. Sylvain Reisser, « L’art automobile, si Hervé Poulain m’était conté », sur Le Figaro,

Annexes

Bibliographie

  • Eric Libiot, « 3 questions à Jean-Marc Thévenet », L'Express, (lire en ligne).
  • Jean-Marc Thévenet (int. par Jean-Pierre Fuéri), « Grand Prix : Formule 2 », BoDoï, no 48, , p. 84-85.
  • Patrick Weber, « Le Corbusier : Corbu, c'est du solide », dBD, no 44, , p. 83.

Liens externes

  • Portail de l’art contemporain
  • Portail de la bande dessinée francophone
  • Portail de la télévision française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.