Jean-Jacques Pascal

Jean-Jacques Pascal né le à Limoges est un haut fonctionnaire français, préfet, directeur des Renseignements généraux, puis, quelques années plus tard, directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST) durant 5 ans.

Biographie

Jeunesse et études

Jean-Jacques Pascal est natif de Limoges, où il fréquente le lycée Gay-Lussac. Il poursuit ses études à Paris, à la faculté de droit, dont il sortira diplômé d'une licence. Il entre en 1967 à l'École nationale d'administration (ENA), dans la promotion Jean Jaurès[1].

Carrière

À la sortie de l'ENA, il entame un parcours de 15 ans au sein de la préfectorale, qui l'emmène au bureaux de préfecture de la Lozère, du Territoire de Belfort et des Alpes-Maritimes, puis au poste de sous-préfet à Arles et à Béthune.

En 1984, il devient directeur du personnel et de la formation de la police nationale au ministère de l'Intérieur. Cependant, l'arrivée de la droite au gouvernement en (première cohabitation) le pousse hors du ministère. Il reprend alors sa carrière préfectorale.

En 1990, la gauche revenu au pouvoir, il est nommé par Pierre Joxe au poste de directeur central des Renseignements généraux[2]. Très rapidement, il doit faire face à l'affaire Joseph Doucé, un pasteur baptiste assassiné dans des circonstances non élucidées, alors que ce pasteur était surveillé par les Renseignements généraux[3] pour soupçon de pédophilie. Le poste de directeur central des Renseignements généraux étant supprimé en 1992, Jean-Jacques Pascal est remplacé par son adjoint Yves Bertrand à la tête de l'institution. Il redevient préfet dans le Val-d'Oise. En 1995 un large remaniement des postes préfectoraux a lieu à la suite de l'élection présidentielle. Jean-Jacques Pascal est alors nommé directeur des journaux officiels de la République française[1], un poste politiquement moins exposé[3].

À l'occasion de la troisième cohabitation, en 1997, il est nommé directeur de la surveillance du territoire, en remplacement de Philippe Parant[4]. À ce titre, il n'enclenche pas de grande réforme de ces services mais intensifie certains axes, dont notamment le suivi des réseaux islamistes[5]. Dès le mois de , il fournit au ministère de l'intérieur une monographie sur Ben Laden pour alerter sur le danger que représentent les réseaux islamistes internationaux[6]. Il pacifie les relations avec les Renseignements généraux, toujours dirigés par son ancien adjoint Yves Bertrand, et améliore la coordination entre services avec la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), ce qui fut facilité par la nomination en de Jean-Claude Cousseran, un spécialiste du monde arabe qu'il connait bien. L'efficacité du Comité interministériel de lutte antiterroriste s'en trouve renforcé[6]. Dans le cadre de cette lutte contre le terrorisme, le service de contre-espionnage français donne alors entièrement satisfaction au gouvernement français et à ses alliés[7]. La DST a par exemple apporté un concours déterminant au FBI sur la surveillance de Zacarias Moussaoui, et de ce fait, elle est désormais régulièrement consultée par ses collègues d'outre-Atlantique[7].

Son bilan n'est pas sans polémique pour autant. En effet, l’Élysée lui reproche d'avoir utilisé les moyens de l'État, en collaboration avec la DGSE et sur ordre de Matignon, pour monter un dossier à charge sur Jacques Chirac, dans le but de le discréditer avant les élections présidentielles de 2002[8]. Ces accusations, que Jacques Chirac aurait formulées de manière explicite à Lionel Jospin, semble être étayées par certaines actions de la DST [note 1]. Lorsque Jacques Chirac gagne l'élection présidentielle de mai 2002, mettant ainsi fin à cette troisième cohabitation, le directeur de la DST fait partie des haut-fonctionnaires en délicatesse avec le nouveau gouvernement[9]. Au terme de 5 ans à la tête de la DST Jean-Jacques Pascal est remplacé début par Pierre de Bousquet de Florian[10].

Devenu préfet hors cadre, il est nommé conseiller maître en service extraordinaire à la Cour des comptes en [1], poste qu'il occupera jusqu'à sa mise à la retraite, en .

Liste des postes et affectations

  •  : directeur de cabinet du préfet de la Lozère en
  •  : secrétaire général du Territoire de Belfort
  •  : sous-préfet chargé de mission auprès du préfet des Alpes-Maritimes
  •  : sous-préfet d’Arles
  •  : sous-préfet de Béthune
  •  : Directeur du personnel de la police nationale
  •  : Directeur du personnel et de la formation de la police nationale
  •  : Préfet, commissaire de la République du Gers[11]
  •  : Préfet hors cadre, directeur de la mission économique et sociale à la préfecture de la région Ile-de-France
  •  : Préfet de la Manche[12]
  •  : Directeur central des renseignements généraux[13]
  •  : Préfet du Val-d'Oise[14]
  •  : Préfet hors cadre[15]
  •  : Directeur des journaux officiels de la République française[16]
  •  : Directeur de la surveillance du territoire
  •  : Préfet hors cadre
  •  : Conseiller maître en service extraordinaire à la Cour des comptes

Décorations

Notes et références

Notes

  1. En janvier 2001, la DST transmet une note au Parquet de Paris laissant entendre qu'un reliquat de la rançon versée en 1988 par la France dans l'affaire des otages du Liban, apparaît dans une enquête financière alors que Jacques Chirac a toujours affirmé que la France n'a pas versé un centime dans cette affaire. (ref: « Un compte bancaire japonais qui colle aux basques du Président », sur liberation.fr, (consulté le ))

Références

  1. « Notice biographique Jean-Jacques Pascal », sur le site de la Société française d'histoire de la police (consulté le )
  2. Alain Hamon et Xavier Perisse, Les seigneurs de l'ordre public, Éditions Belfond, , p. 124.
  3. « Jean-Jacques Pascal, un patron pour redresser l'image de la DST. Ancien des RG, il devrait adoucir la rivalité entre les deux services », sur liberation.fr, (consulté le )
  4. Claude Faure, Aux Services de la République : du BCRA à la DGSE, Éditions Fayard, .
  5. Christophe Deloire, « Le chef d'orchestre », sur lepoint.fr, (consulté le )
  6. Jean-Christophe Notin, La Guerre de l'ombre des Français en Afghanistan : 1979-2011, Éditions Fayard, , 960 p. (ISBN 978-2-213-66464-4 et 2-213-66464-1, lire en ligne)
  7. « La chasse aux sorcières », sur lepoint.fr, (consulté le )
  8. « L'Elysée accuse les services secrets », sur nouvelobs.com, (consulté le )
  9. « Les recasés de l'ère Jospin », sur lexpress.fr, (consulté le ))
  10. Jean-Marc Leclerc, « Pierre de Bousquet, nouveau patron du contre-espionnage », Le Figaro,
  11. Décret du 25 avril 1986 PORTANT NOMINATION DES PREFETS HORS CADRE ET COMMISSAIRES DE LA REPUBLIQUE
  12. Décret du 17 août 1988 PORTANT NOMINATION DE PREFETS
  13. Décrets du 7 juin 1990 portant nomination de préfets
  14. Décret du 26 février 1992 portant nomination de préfets
  15. Décret du 29 juin 1995 portant nomination de préfets
  16. Décret du 24 juillet 1995 portant nomination du directeur des Journaux officiels de la République française
  17. Décret du 14 mai 1998 portant promotion et nomination
  18. Décret du 13 juillet 2001 portant promotion et nomination

Voir aussi

Articles connexes

Autres sources

Les sources présentées ci-dessous n'ont pas été exploitées dans la rédaction de cet article. Elles sont proposées car elles apportent des informations annexes à la biographie de Jean-Jacques Pascal

Journaux

  • Stéphane Marchand, « Le préfet Jean-Jacques Pascal, nouveau patron de la DST », Le Figaro, .
  • Erich Inciyan, « Un préfet proche de la gauche est nommé directeur de la DST », Le Monde, .
  • Jean-Marc Leclerc, « Les réseaux français au cœur des investigations », Le Figaro, .
  • « Les "agents dormants" d'Al-Qaïda », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne).
  • « Une lettre de Jean-Jacques Pascal », Le Monde, .

Ouvrages

  • Portail du renseignement
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.