Jean-Henry-Louis Greffulhe

Jean-Henry-Louis, comte Greffulhe, (, Amsterdam - , Paris), est un banquier et homme politique français.

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Biographie

La famille Greffulhe est originaire de Sauve en Languedoc, et quitte la France au moment de la révocation de l’Édit de Nantes, en 1685. Réfugiée à Genève, elle s'installe ensuite à Amsterdam. Elle y fonde une maison de commerce sous la raison sociale J.-J. Greffulhe et C°, qui devient ensuite Veuve Juran fils, Louis Greffulhe et C°. En , la maison J.-J. Greffulhe vient à Paris, représentée par Louis Greffulhe, associé à Jacques Marc Montz (1770-1810), sous la raison sociale Greffulhe, Montz et C°, les deux hommes reprenant la suite des affaires de la banque Girardot et Haller, fondée au début du XVIIIe siècle et à laquelle avait été associé Jacques Necker. Cette banque, installée 16, rue Bergère, joua un rôle important sous la Révolution française, fournissant des fonds aux émigrés et gérant les biens de la famille d’Orléans. La banque fut dissoute en 1793. Montz fut incarcéré à la pension Belhomme, tandis que les Greffulhe étaient dès 1792 retournés à Londres fonder une nouvelle maison de banque. Les Greffulhe reviennent en France sous l’Empire, après avoir été rayé de la liste des émigrés dès , pour s’occuper d’une fortune considérable en bien fonds[1].

Après la chute de l'Empire, Jean-Henry Louis Greffulhe se signale par son attachement aux Bourbons, qu'il accompagne, à Gand, en 1815. Il revient avec eux en France. Il reçoit les lettres de naturalité le .

Il acquiert de grandes propriétés dans le département de Seine-et-Marne et devient maire de Fontenailles, où il avait acquis le château de Bois-Boudran.

En 1816 et 1817, il fait partie du groupe des banquiers français associés aux maisons Barings et Hope and Company pour les emprunts de libération du territoire français. En , il prend un intérêt dans la maison de banque Sartoris d'Escherny et C° de son cousin, Pierre-Urbain Sartoris, banquier à Londres, venu s’installer à Paris, rue de la Chaussée d'Antin. Cette dernière maison fut dissoute au moment de la crise de 1825[1].

Il est nommé chevalier le , et reçoit le titre de comte avec institution du majorat par lettres-patentes en mai 1818 puis, dans la foulée, est nommé pair de France par Louis XVIII, le . À la Chambre haute, il soutient de ses votes le gouvernement royal jusqu'en 1820, époque de sa mort.

Le comte Greffulhe jouissait d'une très grande fortune territoriale, dont il faisait, d'après un biographe, le plus généreux usage : « Un mérite d'un intérêt plus général et d'un ordre plus élevé, lit-on dans l'Histoire biographique de la Chambre des pairs d'Alexandre Lardier, c'est la puissante protection qu'il accorda toujours à l'enseignement élémentaire et principalement à l'enseignement mutuel; il est le fondateur d'une des premières écoles à la Lancaster qu'on ait formées à Paris. »

Famille

Portrait de son épouse.

Jean-Henry Louis Greffulhe est le fils de Lodewijk (Louis) Greffulhe (1741-1810), important banquier huguenot à Genève, Amsterdam et Paris, et de sa première épouse, Judith Desmoulins ou Du Moulin ( -1782). Il a un frère, Jean-Louis Greffulhe (1776-1867) qui fut un banquier très actif.

Il était le demi-frère de Louise Cordélia Eucharis Greffulhe, épouse du maréchal Boniface de Castellane (1788-1862). Sa sœur était né du second mariage de son père avec Jeanne Pauline Randon de Pully, fille du général Charles Joseph de Pully et qui épousera en secondes noces Pierre Raymond Hector d'Aubusson.

Marié au printemps 1810[2] à Célestine Gabrielle de Vintimille du Luc (1787-1862[3] ; fille du général Charles Félix de Vintimille (1765-1806) ; petite-fille de Charles de Vintimille (fils naturel de Louis XV) et de François-Gaston de Lévis), le comte Greffulhe est le père de Henri Greffulhe et de Louis-Charles Greffulhe, et le beau-père de Paul-Charles-Louis-Philippe de Ségur. Son épouse se remaria en 1826 à Philippe-Paul de Ségur, le propre père de Paul-Charles-Louis-Philippe.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (43e division)[4].

Armoiries

Ecartelé, au 1 coupé de gueules à 4 cotices en barre d'argent et d'azur, à 3 molettes d'éperon d'or ; au 2 d'argent, au chevron d'azur, chargé de 3 étoiles d'or, et surmonté d'un globe d'azur cintré d'or; au 3 d'argent au griffon de sable ; au 4 fascé de gueules et d'argent de 8 pièces. Couronne de comte. Supports un lion et un griffon

Bibliographie

  • « Greffulhe (Jean-Henry-Louis, comte) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Guy Antonetti, Une maison de banque à Paris au XVIIIe siècle : Greffulhe Montz & Cie (1789-1793), Paris, Cujas, 1963.

Références

  1. [PDF] Toutes ces données sont consultables aux Archives nationales de France — Cote 2006 064 M.
  2. Jean Marie Mayeur, Alain Corbin, Arlette Schweitz, Les immortels du Sénat, 1875-1918: les cent seize inamovibles de la Troisième République, Publications de la Sorbonne, 1 janv. 1995 - 512 pages (ISBN 2859442731), 9782859442736).
  3. Data BNF, Célestine de Vintimille (1787-1862).
  4. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 386
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