Jean-Antoine Dubois

Jean-Antoine Dubois (connu sous le nom d'abbé Dubois), né à Saint-Remèze dans l'Ardèche (France) le et décédé à Paris le , est un prêtre des Missions étrangères de Paris [MEP], missionnaire en Inde.

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Ordonné prêtre pour le diocèse de Viviers en 1792 l'abbé Dubois quitte la France la même année pour se rendre à Pondichéry, en Inde, pour reprendre, avec d'autres prêtres des MEP, des postes missionnaires laissés vacants à la suite de la suppression de la Compagnie de Jésus (1773). De Pondichéry il passe à l'ancienne mission jésuite de Mysore.

Après 32 ans de travail en Inde du Sud, il retourne en Europe convaincu que la conversion des hindous est une tâche impossible. Pessimiste bien que profondément attaché à l'esprit missionnaire de l'époque, il expose sa thèse dans ses Letters on the State of Christianity in India (Londres, 1823), qui est vigoureusement critiquée en Angleterre.

Les écrits de ou attribués à Dubois

On pense généralement qu'il compose ensuite un ouvrage acheté pour vingt mille francs par la Compagnie anglaise des Indes orientales, Gouvernement de Madras, traduit et publié à Londres en 1816 sous le titre de Description of the Character, Manners and Customs of the People of India, and of their Institutions, religious and civil. Ce travail est considéré comme le premier ouvrage de recherche indianiste. Dubois publie une édition augmentée en français sous le titre Mœurs, institutions et cérémonies des peuples de l'Inde (1825, Paris), qui est considérée comme le meilleur et le plus complet des travaux de l'époque sur la vie en Inde. Néanmoins, elle n'est que le plagiat d'un manuscrit portant un titre presque identique rédigé en 1800 par François-Pierre Gaudart (1732-1809), ancien agent de la Compagnie des Indes, et intitulé Institutions, mœurs et religion des gentils anciens et modernes.

Quant à la première édition, et comme expliqué par Sylvia Murr[1], « Mœurs et Coutumes des Indiens — seul texte qui ait droit à ce titre — a été compilé en 1776-1777 par Nicolas-Jacques Desvaulx, officier d'artillerie créole de Pondichéry et fils d'un des plus riches marchands de la Compagnie française des Indes orientales. Il n'est qu'une version abrégée, adaptée aux intérêts du moment, d'une somme de l'indianisme jésuite rédigée au milieu du XVIIIe siècle par Gaston-Laurent Cœurdoux, missionnaire en Inde entre 1734 et 1779. Cette somme fut promise à un destin peu ordinaire, car, si déjà Anquetil-Duperron en avait fait publier tout un chapitre au lendemain de la Révolution française, c'est elle aussi que l'Abbé Dubois vendit en 1808 à la Compagnie anglaise des Indes orientales à Madras comme étant son propre ouvrage… ».

Il publie aussi un Exposé de quelques-uns des principaux articles de la théologie des Brahmes (Paris, 1825), plagiat aussi du manuscrit de François-Pierre Gaudart, et Le Pantcha-tantra ou les cinq ruses, fables du Brahme Vichnou-Sarma (Paris, 1826). C'est l'un des collaborateurs du Bulletin universel des sciences du baron de Férussac. Il termine sa vie comme supérieur de Missions étrangères.

L'abbé Dubois est à l'origine de la théorie de l'invasion aryenne.

Notes et références

  1. Sylvia Murr, L'Inde philosophique entre Bossuet et Voltaire - I. Mœurs et coutumes des Indiens (1777), un inédit du missionnaire jésuite Gaston-Laurent Cœurdoux dans la version de N.-J. Desvaulx, texte établi et annoté par Sylvia Murr, École Française d'Extrême-Orient, Paris, 1987 (ISBN 2855397464).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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