Jacques Sauvageot

Jacques Sauvageot est un homme politique et historien de l'art français, né le à Dijon et mort le à Paris[1],[2].

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Il fut, avec Alain Geismar et Daniel Cohn-Bendit, l'un des porte-paroles de la période de Mai 68, nom donné à l'ensemble des mouvements de révolte survenus en France en mai-. Il était alors vice-président de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF)[3]. Il en fut élu président en et la présida jusqu'en .

Biographie

En , Jacques Sauvageot qui a vingt-cinq ans est un militant syndicaliste étudiant actif. Déjà Licencié en droit et en histoire de l'art à Dijon, il est membre de la branche étudiante du Parti socialiste unifié (PSU)[3], et vice-président de l'UNEF[4] exerçant de fait le rôle de président sans en avoir le titre. En il a participé avec Alain Krivine à un stage organisé par des étudiants de la nouvelle Université de Nanterre dans le site campagnard du Lycée Saint-Joseph de Bressuire dans les Deux-Sèvres.

Le , il tient une conférence de presse et dit que l’UNEF se refuse à donner un mot d’ordre de boycott des examens[5].

L’UNEF joue par la suite un rôle prépondérant dans la jonction des mouvements ouvrier et étudiant lors de la grande manifestation du et le lors du rassemblement au stade Charléty de la gauche non communiste contestataire.

Le , il est arrêté, parmi plusieurs centaines d'étudiants, lors de la première nuit de révolte au Quartier latin. Sa notoriété croît rapidement, et il joue dès lors, avec notamment Alain Geismar et Daniel Cohn-Bendit, un rôle important dans l'expression des revendications et l'organisation du mouvement. Le , il est, avec les autres dirigeants syndicaux, en tête de la manifestation parisienne qui rassemble plusieurs centaines de milliers de personnes[6].

Il a été accusé d'être un agent de la CIA utilisé par les USA pour déstabiliser le Général de Gaulle[7].

En juillet, l'UNEF fait un premier bilan des événements et s'interroge sur la poursuite du mouvement. En décembre de cette même année 1968, lors du congrès de Marseille, l'organisation étudiante, bien que divisée entre plusieurs tendances, élit Jacques Sauvageot comme son président en titre[8].

En 1971, il est mis en minorité[9] et quitte le syndicat. Il milite alors au PSU, plus précisément à la Gauche ouvrière et paysanne, une tendance du PSU qui se détache de ce parti en 1973 pour fusionner avec d’autres petites organisations au sein de l’Organisation communiste des travailleurs. En 1976, il abandonne ce militantisme qu’il qualifie de « groupuscule de plus ».

Il fait son service militaire à la base aérienne 126 Solenzara[3], puis, se voyant refuser tous les emplois auxquels il postule, devient ouvrier spécialisé[3].

En 1973, il répond à un journal qui avait affirmé qu’il refusait tous les postes proposés : « Je n’ai encore jamais eu la possibilité de refuser quelque poste que ce soit : les nombreuses demandes que j’ai pu faire dans l’enseignement comme dans la fonction publique ou dans le secteur privé se sont toujours heurtées à un refus »[5]. Il précise alors que le seul travail qu'il a trouvé est la réalisation, à titre de vacataire, d’enquêtes sur l’élevage en agriculture[5].

À la suite d'un concours, il entre à l'école des beaux-arts de Nantes comme professeur d'histoire de l'art[3].

De 1983 à octobre 2009, il est directeur de l'école régionale des beaux-arts de Rennes[10]. Entre 2006 et 2009, il est président de l'Association nationale des écoles supérieures d’art. Il est aussi membre de l'Institut tribune socialiste[11] qui gère les archives du PSU. Désormais, celui-ci porte son nom. Il est auteur ou coauteur de plusieurs ouvrages sur l’art et les idées héritées de . En 2013, il a dirigé la publication de Le PSU : des idées pour un socialisme du XXIe siècle ? (Presses universitaires de Rennes). Il collabore occasionnellement avec la Fondation Gabriel-Péri[12].

Il a ensuite participé en à la commémoration du cinquantenaire de la création du Parti Socialiste Unifié (PSU[5]), première étape de la création de l’Institut Tribune Socialiste, chargé d’entretenir, le patrimoine intellectuel hérité du PSU[5].

Jacques Sauvageot meurt le à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, des suites d'un accident de la circulation survenu le précédent[13].

Un hommage lui est rendu le jeudi , au funérarium du Père-Lachaise par ses parents et amis. L'avocat Henri Leclerc y prononce son éloge.

Ouvrages

  • Mai-, directives d'action. Brochure réservée aux travailleurs et aux étudiants, avant-propos de Jacques Sauvageot, Paris, Au joli mai, 1968
  • La Révolte étudiante, les animateurs parlent, J. Sauvageot, A. Geismar, D. Cohn-Bendit ; présentation d'Hervé Bourges, Paris, Éd. du Seuil, 1968
  • Association Presse information jeunesse, La Presse à l'école, postface de Jacques Sauvageot, Paris, Éditions du Cerf, 1974
  • Denis Castellas, Éditions de la Galerie des Beaux-Arts de Nantes, 1986.
  • Architecture monumentale et reconstruction, actes du colloque de Rennes, , directeur de la publication Jacques Sauvageot, Rennes, École régionale des beaux-arts, 1995
  • Des écoles d'art en Europe, séminaire sur l'enseignement de l'art en Europe, introduction par Martial Gabillard et Jacques Sauvageot, Rennes, École régionale des beaux-arts, 2004
  • Carte blanche à la Galerie Serge Le Borgne, catalogue par François Perrodin, responsable de la publication : Jacques Sauvageot, Rennes, École des beaux-arts, 2008
  • De l'espace construit à l'espace imprimé, actes de la journée d'étude de Rennes, , sous la direction de Jacques Sauvageot, Rennes, École des beaux-arts, 2009
  • Au cœur des luttes des années soixante : les étudiants du PSU : une utopie porteuse d'avenir ?, ouvrage coordonné par Roger Barralis et Jean-Claude Gillet ; introduction par Jacques Sauvageot, Paris, Publisud, 2010
  • Le PSU : des idées pour un socialisme du XXIe siècle ?, ouvrage dirigé par Jacques Sauvageot, éd. Presses universitaires de Rennes, 2013 (ISBN 978-2753521834)
  • "L'UNEF et les frondes étudiantes", film documentaire de Jean-Michel Rodrigo & Georges Terrier, réalisé par Jean-Michel Rodrigo. Co-production Mecanos Productions, INA, Telessonne, Atom, 2011.

Notes et références

  1. « Décès de Jacques sauvageot », sur germe-inform.fr, (consulté le )
  2. « Décès de Jacques Sauvageot - Institut tribune socialiste - ITS », sur www.institut-tribune-socialiste.fr (consulté le )
  3. « SAUVAGEOT Jacques - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  4. « Trois contestataires et deux mandarins : Daniel Cohn-Bendit, Alain Geismar, Jacques Sauvageot, Pierre Grappin, Jean Roche. », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  5. HOMMAGE D'HENRI LECLERC À JACQUES SAUVAGEOT LORS DE SES OBSÈQUES LE 16 NOVEMBRE 2017 AU PÈRE LACHAISE
  6. « L'UNEF pendant Mai 68 », sur le site des 100 ans de l'UNEF.
  7. Selon une confidence du Général de Gaulle ; voir le témoignage d'Yves de Gaulle dans le documentaire De Gaulle, l'homme à abattre d’Emmanuel Amara.
  8. "Après l’échec électoral et la fin des grèves, Sauvageot se déplaça beaucoup en province pour porter l’esprit de mai. Il anima en juillet le débat au sein de l’UNEF mais le congrès de décembre souligna les divisions internes. Président de fait par intérim, il devait être confirmé par l’Assemblée générale d’avril 1968 mais les lambertistes décrétèrent, selon Jacques Sauvageot, que cette assemblée ne se tiendrait pas et envoya son service d’ordre, contré par celui de l’UEC : résultat l’AG ne se tint pas. En fait de mars à avril ce fut une série de tensions entre les services d’ordre communistes et lambertistes qui paralysèrent la vie de l’UNEF. Il devint président en titre au congrès de Marseille de décembre 1968." « SAUVAGEOT Jacques - Maitron » [archive], sur maitron.fr
  9. « Une jeunesse centenaire : brève histoire de l’UNEF », sur unef.fr
  10. Fiche de Jacques Sauvageot sur escaledulivre.com.
  11. « France: décès de Jacques Sauvageot, l'une des figures de Mai 68 », Atlasinfo.fr, (lire en ligne, consulté le )
  12. Grégory Marin, « Disparition. Jacques Sauvageot, militant jusqu’au bout », sur humanite.fr, (consulté le ).
  13. Patrick Roger, « Mort de Jacques Sauvageot, figure de Mai 68 », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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