Infrastructures en Guyane

Les infrastructures sont concentrées sur les villes et villages du littoral en Guyane. La deuxième plus grande région de France est sous-équipée en matière d'infrastructures routières dans les villages de l'intérieur. Cependant d'autres réseaux et moyens de communication sont mis en place pour désenclaver l'intérieur du territoire.

Réseau routier

RN1 en direction du centre ville de Cayenne

Le réseau routier de Guyane peut se résumer à un axe principal reliant le Brésil au Suriname en passant par les villes et villages du littoral.

Il existe 3 types de voies.

Réseau de routes nationales

La RN2 lors de sa construction se présentait comme une piste forestière avant qu'elle soit bitumée

Elles sont au nombre de 2 et totalisent une longueur totale d'environ 450 km principalement sur le littoral.

Ces routes constituent l'armature du réseau routier de Guyane, en reliant entre elles les principales communes du littoral guyanais et en particulier les plus peuplées : Cayenne et son agglomération, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. Ce réseau accueille un trafic international, avec le pont sur l'Oyapock au niveau de Saint-Georges-de-l'Oyapock pour le trafic avec le Brésil (véhicules légers uniquement) et le bac de Saint-Laurent-du-Maroni pour le trafic avec le Suriname.

Réseau de routes départementales

Ce réseau accueille un trafic moins dense, ce sont des routes de campagne qui desservent les villages du littoral. La longueur totale du réseau est de l'ordre de 400 km. Depuis 2007, l'ex-RN3 et l'ex-RN4 sont des routes départementales. Il est à noter une déviation d'une dizaine de kilomètres aux abords de la base de lancement de Kourou, celle-ci pourrait augmenter avec la mise en place de la fusée russe. Ce réseau routier ne bénéficie que de 10 % d'éclairage public.

Réseau de pistes forestières

Ces pistes sont parfois difficilement praticables et souvent interdites à la circulation. Ce sont des voies de communication normalement réservées aux activités d'exploitation forestière et d'orpaillage légal, mais leur accès étant rarement contrôlé, elles sont souvent empruntées par des personnes non autorisées.

Depuis 2007, un barrage permanent de la gendarmerie garde l'entrée de la piste de Bélizon sur la RN 2 afin de maîtriser son accès, ainsi que le trafic entre Cayenne et le Brésil. Un autre barrage permanent contrôle parallèlement le passage en provenance du Suriname à la hauteur d'Iracoubo.

Voie aériennes

La Guyane dispose de l'aéroport international Félix Éboué situé à Matoury, et de plusieurs aérodromes : Camopi, Grand-Santi, Maripasoula, Ouanary, Saint-Georges-de-l'Oyapock, Saint-Laurent-du-Maroni et Saül

La compagnie aérienne Air Guyane, largement subventionnée par la région Guyane, dessert journellement Maripasoula et Saül dont c'est d'ailleurs le seul moyen d'accès (la suppression de la ligne avait causé l'asphyxie du village à la fin des années 1990). Il existe également des vols occasionnels en direction de Saint-Georges-de-l'Oyapock et de Camopi, essentiellement pour transporter des fonds vers les bureaux de Poste.

Voies ferrées

Bien qu'actuellement inexistant, un réseau ferré guyanais a pourtant un jour été mis en place. Il fut construit par les bagnards pour relier différents bagnes aux autres voies de communication. On en trouve encore des traces par endroits. Le plus souvent, les travées (parfois non encore pourries) et les rails sont engloutis dans la forêt :


Aujourd'hui seules deux voies ferrées sont encore en fonctionnement en Guyane, au Centre Spatial Guyanais. La première sert au transport du lanceur lourd Ariane 5 de son bâtiment d'assemblage à son pas-de-tir, et la deuxième sert au transfert du lanceur russe Soyuz de son bâtiment d'assemblage à sa zone de lancement. Cette dernière à la particularité d'être à écartement russe, et non à écartement standard.

port de pêche du Larivot

La Guyane dispose d'un port de commerce important, le port de Dégrad-Des-Cannes sur le territoire de la ville de Rémire-Montjoly. Il s'agit d'un des ports les plus chers au monde car étant situé dans l'embouchure du Mahury, il faut sans cesse le désenvaser. Le tirant d'eau étant limité, il n'est pas rare que des bateaux s'y enlisent. Il assure la majorité des exportations et importations du territoire avec la métropole, les autres régions d'outre mer et les états étrangers.

Les bateaux à plus fort tonnage (principalement touristiques) ont la possibilité de s'arrêter aux débarcadère des îles du Salut.

Le port du Larivot est un port de pêche industrielle, qui se trouve sur le territoire de la ville de Matoury. C'est le 9e port de pêche français de par son activité. Les compagnies pêchent la crevette, et le vivaneau.

Le port de Pariacabo à Kourou permet d'accueillir le Colibri et le Toucan, deux bateaux qui transportent les pièces de la fusée Ariane.

Les fleuves et criques de Guyane sont des cours d'eau naturels et très peu aménagés. Aucun de ces cours d'eau n'est considéré comme une voie navigable dans le sens où il n'est pas possible d'en déterminer un gabarit-type, toutefois la navigation est autorisée et intensément pratiquée, notamment avec des embarcations de type pirogues. Une importante circulation alimente les villages enclavés du Maroni et de l'Oyapock. Il s'agit d'ailleurs du seul moyen de communication régulier pour Camopi, Ouanary, Saint-Élie, Apatou, Grand-Santi et Papaïchton (voir Voies aériennes). Il existe également un important trafic sur le lac de retenue du barrage de Petit-Saut (bien que cela soit officiellement interdit), l'Approuague et la Mana en particulier pour ravitailler les sites d'orpaillage.

Incidemment, le mot « dégrad » désigne localement un port ou un débarcadère naturel qui permet l'accostage des canots. Ce mot a donné lieu à de nombreux lieux-dits (ex. : Dégrad-Des-Cannes, Dégrad Saramaka, Dégrad Eskoll, Dégrad Corrèze, etc.)[1].

Service postal

Les villes et villages du littoral sont bien dotés, les services offerts sont comparables à ceux proposés en métropole. Certains villages de l'intérieur de la Guyane ne disposent pas de bureaux de Poste: Ouanary, Saint-Élie, Apatou, Grand-Santi, Papaïchton. Les bureaux de poste des villages ne proposent pas toujours tous les services. Les guichets automatiques en particulier n'existent pas à Awala-Yalimapo, Mana, Montsinéry-Tonnegrande et Régina.

Internet et télécommunications

Cabine téléphonique dans un village de l'intérieur

Le littoral est relié à l'Internet haut débit via l'ADSL. Un projet est actuellement en cours pour relier toutes les communes de Guyane à l'Internet haut débit via récepteur satellite et réseaux Wi-Fi à grande portée.

Toutes les communes ont accès au téléphone, allant de la simple cabine téléphonique dans l'intérieur (inexistante à Montsinéry-Tonnegrande), au réseau téléphonique sur le littoral. Seule la commune de Saül est privée du téléphone, de même que de quelques hameaux amérindiens et bushinengues de l'intérieur. Les écoles et les dispensaires présents dans ces villages sont cependant reliés par des téléphones satellitaires.

Électricité

Le barrage de Petit-Saut alimente les villes du Littoral : Kourou, Cayenne, Sinnamary, Iracoubo, Saint-Laurent-du-Maroni. La centrale thermique de Dégrad-Des-Cannes complète l'approvisionnement de l'agglomération cayennaise. L'électricité de Saint-Georges-de-l'Oyapock provient de la centrale hydro-électrique de Saut-Maripa.

Les communes de l'intérieur produisent généralement leur électricité à partir de panneaux solaires et de groupes électrogènes. Certains hameaux de l'intérieur n'ont pas de réseau électrique.

En 2017, Emmanuel Macron annonce la création prochaine d’un groupement de compétences dédié à ces filières de production en lien avec l’université de Guyanne et l’Agence pour la biodiversité[2].

La future centrale du Larivot, qui doit remplacer celle au fioul de Dégrad-des-Cannes, fonctionnera à la biomasse liquide[3].

Eau courante

Les habitants de la Guyane ont dans leur ensemble accès à l'eau courante rendue potable après traitement. Les communes du littoral puisent leur eau dans les fleuves alentour avant de la traiter. Certaines villes du Maroni et de l'Oyapock utilisent plutôt des microforages tandis que plusieurs hameaux ne disposent d'aucun système d'adduction d'eau ou de traitement et consomment l'eau de pluie ou directement l'eau des cours d'eau.

Les systèmes d'assainissement sont en cours de modernisation : les systèmes de lagunage de l'agglomération cayennaise ne permet de traiter que le quart des habitations. Une grande partie est directement rejetée à la mer. Des grands travaux sont en cours en vue de rattraper le retard en matière d'assainissement dans l'agglomération cayennaise. La ville de Kourou dispose d'un système d'assainissement collectif respectant les normes européennes. La ville de Saint-Laurent du Maroni est équipée d'une lagune et d'un réseau collectif de collecte.

Gestion des déchets

Comme l'indique le projet de programme opérationnel FEDER, « la gestion des déchets est une problématique majeure en Guyane. Les décharges sont au nombre de 18 dont deux seulement sont autorisées, quoique non conformes aux normes. Le CPER rappelle que l’une d’entre elles a donné lieu à une condamnation de la France par la Cour Européenne en 2005. Le tri sélectif est inexistant. Les intercommunalités n’étaient pas dotées jusqu’à récemment de la compétence de traitement des déchets, ce qui conduisait les communes à poursuivre le stockage et le brûlage en dépit des normes (le brûlage à l’air libre dégageant 1 000 à 10 000 fois plus de dioxine qu’une installation conforme). »

« Le transfert progressif de l’ensemble de la compétence gestion des déchets est encourageant, mais ne pourra permettre d’améliorer la situation sans un effort d’infrastructure important. »

« L’urgence de la situation est d’autant plus pressante que la croissance démographique va l’aggraver très rapidement : la croissance du gisement de déchets ménagers est estimée à 60 % d’ici 2015. La question des déchets des abattoirs va aussi se poser car la solution actuelle de l’enfouissement n’est pas satisfaisante. »

Notes et références

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