Infection sexuellement transmissible

Une infection sexuellement transmissible (IST) ou infection transmissible sexuellement (ITS) au Canada est une infection qui se transmet entre partenaires au cours des différentes formes de rapports sexuels. Cette infection peut donner lieu à une maladie infectieuse, autrefois appelée maladie vénérienne[Note 1], le nom provenant de Vénus, déesse de l'amour.

Pour les articles homonymes, voir IST et ITS.

Infection sexuellement transmissible
Le papillomavirus humain, un virus sexuellement transmissible responsable de plusieurs types de cancers.
Spécialité Infectiologie
CISP-2 A78
CIM-10 A64
CIM-9 099.9
DiseasesDB 27130
MeSH D012749
Patient UK Sexually-transmitted-infections-pro

Mise en garde médicale

Toutes les pratiques sexuelles qui comportent un contact génital mutuel ou oro-génital avec une autre personne, ou ses fluides génitaux, sont considérées comme un risque de transmission d'une IST. Chaque IST présente un risque et un degré de gravité différent.

L'infection peut être multiple (plusieurs agents infectieux à la fois). Elle est fréquemment récidivante à court terme[1].

Selon le type d'infection le risque de contamination peut être réduit par la vaccination, la limitation du nombre de partenaires et l'utilisation de protections appropriées incluant surtout les préservatifs masculins et féminins.

Terminologie

Jusqu'au début des années 1980 on utilisait en français l'expression de « maladies vénériennes », ce qui faisait référence de façon poétique à la déesse de la mythologie antique Vénus. À partir des années 1990, les appellations MST (pour « maladies sexuellement transmissibles ») ou MTS (pour « maladies transmissibles sexuellement ») sont d'usage courant. Depuis 1999, le terme MST est peu à peu remplacé par celui d'IST et ITS[2],[3] infections transmissibles sexuellement »[4] et « infections sexuellement transmissibles »), car le terme « infection » plutôt que « maladie » prend mieux en compte le fait que certaines infections sont asymptomatiques (sans symptôme apparent, elles peuvent passer inaperçues, ne répondant pas à l’acception du mot maladie dans le langage courant). Quelques IST peuvent être transmises par le sang (hépatite B) ou le lait maternel (sida). Maintenant, au Canada, on parle surtout de ITSS : « infection transmissible sexuellement et par le sang »[5].

Dans les mêmes périodes temporelles, la langue anglaise utilise l'expression venereal diseases (VD), puis sexually transmitted diseases (STD) et sexually transmitted infections (STI)[6].

Prévention

La probabilité de transmission des maladies par l'activité sexuelle varie grandement d'une pathologie à l'autre.

Les professionnels de la santé conseillent des rapports protégés par préservatifs lors de relations sexuelles avec des personnes possiblement atteintes, ce qui constitue une méthode efficace de prévention. Au niveau d'une population, l'utilisation de préservatifs est efficace de la même manière pour contrôler une épidémie.

La diffusion des IST est très majoritairement liée à l'activité hétérosexuelle (de par le poids de la « communauté ») même si, historiquement, les prostitués (ou travailleurs du sexe) et certains groupes homosexuels ont été les plus touchés. Une raison majeure expliquant la diffusion des IST est l'existence de porteurs sains : ces derniers ne ressentent pas de symptôme d'infection et ne consultent donc pas de médecin, risquant ainsi de transmettre leur(s) IST à leur(s) partenaire(s) du fait de l'absence de prise en charge appropriée (traitement et rapports protégés). Ce peut être le cas pour les urétrites par exemple (dont la gonococcie ou la chlamydiose).

Lorsqu'un diagnostic d'IST a été porté, il est recommandé au patient d'avertir ses partenaires actuels et anciens pour qu'ils se fassent dépister. Ceci a un objectif triple : bénéfice pour le patient qui risque très probablement de se faire infecter à nouveau si le(s) partenaire(s) actuel(s) ne sont pas traités de façon concomitante, bénéfice pour ses partenaires passés et présents qui seront pris en charge à leur tour, et bénéfice collectif en évitant la contamination des futurs partenaires.

Les maladies suivantes sont essentiellement à transmission sexuelle :

Les maladies suivantes qui, pour certaines d'entre elles, ne sont pas considérées comme des MST, peuvent toutefois être transmises par voie sexuelle mais non exclusivement :

  • de nombreuses maladies bactériennes, dont la syphilis ;
  • les parasitoses dues à des ectoparasites, comme la gale ou les poux du pubis ;
  • les autres infections mycoplasmiques, qui peuvent développer une infection spontanée en cas de déséquilibre de la flore génitale naturelle.
  • la candidose peut également être déclenchée par la rencontre d'une flore, ou aggravée, ceci par n'importe quel type de relation sexuelle pour les hommes, de la même manière pour la femme, à l'exception près que la femme peut contracter la candidose par un simple contact avec un linge contaminé (drap, serviette de bain, etc.)[7].

Transmission

Le tableau suivant résume les risques de transmission des infections sexuellement transmissibles par type de rapport sexuel.

Transmission (et risque de transmission) par type de rapport sexuel
IST Autres IST
Faire une fellation
Faire un cunnilingus
Recevoir une fellation
Recevoir un cunnilingus
Coït vaginal

– pénétrant

Coït vaginal

– pénétré

Sodomie

– pénétrant

Sodomie

– pénétré

Anulingus
Caresses sexuelles

Dans le monde animal

Des IST existent également dans le monde animal, chez les oiseaux par exemple[37].

Notes et références

Notes

  1. Le terme maladie vénérienne aurait été proposé la première fois par Jacques de Béthencourt en 1527 pour remplacer le terme Mal français

Références

  1. (en) High Incidence of New Sexually Transmitted Infections in the Year following a Sexually Transmitted Infection: A Case for Rescreening, T Peterman, L Tian, C Metcalf, C Satterwhite, K Malotte, N DeAugustine, S Paul, H Cross, C Rietmeijer, J Douglas, Ann Int Medecine, 2006;145;564-572
  2. Guide pour la prise en charge des infections sexuellement transmissibles, p. 6, Remarque sur la terminologie : L’Organisation mondiale de la santé recommande de remplacer l’expression « maladies sexuellement transmissibles » (MST) par celle d’« infections sexuellement transmissibles » (IST). L’expression « infections sexuellement transmissibles » a été adoptée en 1999, car elle tient mieux compte des infections asymptomatiques. En outre, l’expression est maintenant utilisée par de très nombreuses sociétés et publications scientifiques.
  3. Maladies sexuellement transmissibles, http://www.chu-rouen.fr
  4. « infection transmissible sexuellement », Le Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française
  5. « infection transmissible sexuellement et par le sang », Le Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française
  6. Michel Janier, Les maladies sexuellement transmissibles, Elsevier Masson, , p. 10.
  7. « Maladie sexuellement transmissible, la candidose ? », sur candidaalbicanstraitement.org (consulté le )
  8. S Edwards et C Carne, « Oral sex and transmission of non-viral STIs », Sexually Transmitted Infections, vol. 74, no 2, , p. 95–100 (PMID 9634339, PMCID 1758102, DOI 10.1136/sti.74.2.95)
  9. « La gonorrhée | Prevention IST », sur www.preventionist.org (consulté le )
  10. Maura Gillisons, « HPV Infection Linked to Throat Cancers » (version du 6 septembre 2013 sur l'Internet Archive)
  11. Hoare A (2010). models of HIV epidemics in Australia and Southeast Asia « https://web.archive.org/web/20120419003058/http://unsworks.unsw.edu.au/fapi/datastream/unsworks%3A9027/SOURCE02 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?),
  12. Australasian contact tracing manual. Specific infections where contact tracing is generally recommended « https://web.archive.org/web/20110301033928/http://ctm.ashm.org.au/Default.asp?PublicationID=6&ParentSectionID=694&SectionID=670 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?),
  13. Beena Varghese, Julie E Maher, Thomas A Peterman, Bernard M Branson et Richard W Steketee, « Reducing the Risk of Sexual HIV Transmission », Sexually Transmitted Diseases, vol. 29, no 1, , p. 38–43 (PMID 11773877, DOI 10.1097/00007435-200201000-00007)
  14. « Cunnilingus, fellation et HPV | Fil santé jeunes », sur Fil santé jeunes | Fil santé jeunes, (consulté le )
  15. « Cunnilingus, fellation et HPV | Fil santé jeunes », sur Fil santé jeunes | Fil santé jeunes, (consulté le )
  16. « Cunnilingus, fellation et HPV | Fil santé jeunes », sur Fil santé jeunes | Fil santé jeunes, (consulté le )
  17. « Cunnilingus, fellation et HPV | Fil santé jeunes », sur Fil santé jeunes | Fil santé jeunes, (consulté le )
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  21. (en-US) « Mycoplasma Infections » [archive du ], sur webmd.com (consulté le )
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  25. Platt, P. A Rice et W. M McCormack, « Risk of acquiring gonorrhea and prevalence of abnormal adnexal findings among women recently exposed to gonorrhea », JAMA, vol. 250, no 23, , p. 3205–9 (PMID 6417362, DOI 10.1001/jama.250.23.3205)
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  27. Fengyi Jin, James Jansson, Matthew Law, Garrett P Prestage, Iryna Zablotska, John CG Imrie, Susan C Kippax, John M Kaldor, Andrew E Grulich et David P Wilson, « Per-contact probability of HIV transmission in homosexual men in Sydney in the era of HAART », AIDS, vol. 24, no 6, , p. 907–13. (PMID 20139750, PMCID 2852627, DOI 10.1097/QAD.0b013e3283372d90)
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  37. Sheldon, B. C. (1993) Sexually transmitted disease in birds: occurrence and evolutionary significance. Philosophical Transactions of the Royal Society of London. Series B: Biological Sciences, 339(1290), 491-497

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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