Ibis sacré

Threskiornis aethiopicus

Threskiornis aethiopicus
Ibis sacré au Zimbabwe
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Pelecaniformes
Famille Threskiornithidae
Genre Threskiornis

Espèce

Threskiornis aethiopicus
(Latham, 1790)

Statut CITES

Annexe III , Rév. du 17-02-2005
Pays concerné : Ghana

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Répartition géographique

Threskiornis aethiopicus - MHNT

L'Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) est une espèce d'oiseaux de la famille des Threskiornithidae (qui comprend les ibis et les spatules) qui vit en Afrique sub-saharienne, en Irak et autrefois en Égypte, où il était vénéré et souvent momifié comme symbole du dieu Thot. Pour les Égyptiens, il était le symbole du savoir et de la religion ainsi que l'un des douze animaux sacrés associé aux douze heures du jour et de la nuit..

Il a été également introduit involontairement en France depuis le début des années 1990 à partir du parc de Branféré. Des populations férales (issues d'échappés de captivité) de cet oiseau sont présentes en Bretagne, notamment dans le golfe du Morbihan, dans le Sud-Finistère (Pays Bigouden et région de Quimper)[1], en Ille-et-Vilaine, dans l'estuaire de la Loire et les marais de Guérande, mais aussi sur l'île de Ré. Des oiseaux sont également observés dans l'estuaire de la Gironde et aussi dans l'Aude.

Description

Ibis sacré près du lac Ziway en Éthiopie. Décembre 2017.

L'ibis sacré est un oiseau de taille moyenne, de 65 à 75 cm, d'une envergure de 112 à 124 cm et d'une masse allant de 1 250 à 1 500 g. Son plumage est blanc, à l'exception de l'extrémité des ailes et du bas du dos, de couleur noire. Sa tête nue est également noire, comme ses pattes. Il possède un long bec recourbé très caractéristique. Le dimorphisme sexuel est absent. En revanche, les jeunes sont très facilement reconnaissable par la présence de plumes sur la tête et le cou qu'ils perdront entre l'âge de deux et trois ans.

Alimentation

Cette espèce se nourrit de mollusques, de grenouilles, de lézards et de poissons mais aussi d'œufs et de poussins d'oiseaux.

Espèce invasive

Ibis sacré, P. N. Pilanesberg.

En Europe, l'Ibis sacré est inscrit depuis 2016 dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne[2]. Cela signifie que cette espèce ne peut pas être importée, élevée, transportée, commercialisée, ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union européenne[3].

Cette espèce s'est échappée d'un parc zoologique[4], le Parc de Branféré dans le Morbihan.[réf. nécessaire] Une autre population commence à se développer sur le pourtour méditerranéen (Camargue).

Plusieurs cas de prédation par les Ibis ont été observés sur des colonies d'autres espèces, notamment Sterne caugek Sterna sandvicensis et Sterne pierregarin Sterna hirundo ou encore Guifette noire Chlidonias niger. Dans certaines colonies, un grand nombre de pontes ont été ainsi détruites. Les Ibis attrapent également les poussins[5]. Les gestionnaires d’espaces protégés (SEPNB, LPO, PNR, ONCFS...) s'accordent aujourd'hui pour « considérer que l’expansion de cette espèce introduite pose un problème de conservation du patrimoine naturel », et qu’une intervention est nécessaire. La prolifération des espèces exotiques envahissantes représente aujourd'hui la seconde cause mondiale de perte de biodiversité après la destruction des habitats[6].

Bien qu'aucune étude d'impact préalable ne semble avoir été menée sur les 5 000 individus recensés, en a été lancée une campagne d'éradication en Loire-Atlantique et dans le Morbihan où ils sont tirés par des agents de l'office national de la chasse[7]. Des associations régionalistes se sont opposées à ces mesures, renommant l'espèce « ibis breton », s'opposant à ce qui est perçu comme une appropriation du territoire par les services de l'État[4].

En 2013, une étude du CNRS, de l'Unité de recherches Ecobio de Rennes, montre que l'ibis sacré n'est pas une menace pour d'autres espèces mais qu'elle en favorise certaines comme la spatule blanche et limite le développement de l'écrevisse de Louisiane, une espèce considérée comme invasive[8].

Liens externes

Notes et références

  1. « L'ibis sacré débarque dans le Sud-Finistère », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
  2. « List of Invasive Alien Species of Union concern - Environment - European Commission », sur ec.europa.eu (consulté le )
  3. « RÈGLEMENT (UE) No 1143/2014 du parlement européen et du conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes »
  4. Serge Morand, François Moutou, Céline Richomme et al. (préf. Jacques Blondel), Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ?, Quæ, coll. « Enjeux Sciences », , 190 p. (ISBN 978-2-7592-2202-5, lire en ligne), IV. Santé animale et société humaine, chap. 13 (« Comment la santé de la faune sauvage est-elle perçue ? »), p. 136-138, accès libre.
  5. Source : Rapport DIREN/ONCFS/INRA Etat actuel et impacts potentiels des populations introduites en France métropolitaine
  6. Direction régionale de l'environnement de Bretagne
  7. source : rennes.maville.com
  8. Loïc Marion, « L’Ibis sacré est-il une menace réelle pour la biodiversité ? Étude à long terme de son régime alimentaire en zone d’introduction comparativement à son aire d’origine », Comptes Rendus Biologies, vol. 336, no 4, , p. 207-220 (DOI 10.1016/j.crvi.2013.05.001, lire en ligne, consulté le )
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