Huntite

La huntite est un minéral de la classe des carbonates. Il a été nommé ainsi par George T. Faust en l'honneur de Walter Frederick Hunt (1882-1975), professeur de minéralogie de l'université du Michigan[2],[3]. L'utilisation industrielle la plus commune de la huntite est sous forme d'un mélange naturel avec l'hydromagnésite comme retardateur de flamme ou additif retardateur de feu dans les polymères.

Huntite
Catégorie V : carbonates et nitrates[1]

Huntite de la carrière Asland, à Turó de Montcada (Montcada i Reixac, Vallès Occidental, Catalogne)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CaMg3(CO3)4
Identification
Couleur blanc
Classe cristalline et groupe d'espace trapézoédrique 3 2
R3 2 (n° 155)
Système cristallin trigonal
Réseau de Bravais a = 9,505 Å ; c = 7,821 Å
Clivage non observé
Cassure irrégulière, inégale, subconchoïdale
Échelle de Mohs 1 à 2
Trait blanc
Éclat terreux
Propriétés optiques
Pléochroïsme aucun
Biréfringence uniaxial
Transparence translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,696 g/cm³ (mesurée) ;
2,87 g/cm³ (calculée)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Caractéristiques

La huntite est un carbonate de calcium et de magnésium de formule chimique CaMg3(CO3)4. Elle cristallise dans le système trigonal. Elle forme des masses fibreuses calcaires compactes. On la trouve également sous forme de cristaux formés de plaques rhomboédriques, d'environ 1 μm[4]. Sa dureté sur l'échelle de Mohs est comprise entre 1 et 2, soit un minéral très tendre.

La huntite se décompose thermiquement sur une plage de température comprise entre 450 et 800 °C, relâchant du dioxyde de carbone et laissant un résidu d'oxydes de magnésium et de calcium[5],[6],[7].

Classification

Selon la classification de Nickel-Strunz, la huntite appartient à "05.AB: Carbonates sans anions supplémentaires, sans H2O, carbonates alcalinoterreux (et autres M2+)", avec les minéraux suivants : calcite, gaspéite, magnésite, otavite, rhodocrosite, sidérite, smithsonite, sphérocobaltite, ankérite, dolomite, kutnohorite, minrecordite, aragonite, cérusite, strontianite, withérite, vatérite, norséthite, alstonite, olekminskite, paralstonite, barytocalcite, carbocernaïte, benstonite et juangodoyite.

Formation et gisements

On la trouve dans des grottes, dans des roches magnésiques ; en remplissage de cavités et en revêtement de fissures dans les roches ; généralement précipitée par concentration évaporative de solutions météoriques issues de roches altérées contenant de la magnésite ou de la dolomite, ou des serpentinites et des ophiolites. Elle est généralement associée à d'autres minéraux tels que la magnésite, la dolomite, l'aragonite, la calcite et l'hydromagnésite[4]. Elle a été découverte en 1953 dans le dépôt d'Ala-Mar, dans le district de Currant (comté de White Pine, Nevada, États-Unis).

Utilisation industrielle

L'utilisation industrielle la plus répandue de la huntite est sous forme de mélange naturel avec l'hydromagnésite comme retardateur de flamme ou comme additif retardateur de feu pour les polymères[8],[9],[10]. La chaleur du feu entraînera la décomposition de la huntite, relâchant du dioxyde de carbone dans les flammes. Cela permet de ralentir l'extension du feu. Le relâchement du dioxyde de carbone est endothermique, ce qui signifie qu'il absorbe de la chaleur, cet effet contribue à refroidir le matériau incendié, ralentissant de nouveau l'extension du feu. Ces types de mélanges sont utilisés en alternatives à l'hydroxyde d'aluminium plus communément utilisé.

Références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) « Huntite », Mindat (consulté le )
  3. (en) LS Ramsdell, « Presentation of the Roebling Medal to Walter F Hunt », American Mineralogist, vol. 43, , p. 334–335 (lire en ligne)
  4. (en) « Huntite » [PDF], Handbook of Mineralogy (consulté le )
  5. (en) R. Ozao et Otsuka, R., « Thermoanalytical Investigation of Huntite », Thermochimica Acta, vol. 86, , p. 45–58 (DOI 10.1016/0040-6031(85)87032-5)
  6. (en) LA Hollingbery et Hull TR, « The Thermal Decomposition of Huntite and Hydromagnesite - A Review », Thermochimica Acta, vol. 509, nos 1–2, , p. 1–11 (DOI 10.1016/j.tca.2010.06.012, lire en ligne)
  7. (en) LA Hollingbery et Hull TR, « The Thermal Decomposition of Natural Mixtures of Huntite and Hydromagnesite », Thermochimica Acta, vol. 528, , p. 45–52 (DOI 10.1016/j.tca.2011.11.002, lire en ligne)
  8. (en) LA Hollingbery et Hull TR, « The Fire Retardant Behaviour of Huntite and Hydromagnesite - A Review », Polymer Degradation and Stability, vol. 95, no 12, , p. 2213–2225 (DOI 10.1016/j.polymdegradstab.2010.08.019, lire en ligne)
  9. (en) LA Hollingbery et Hull TR, « The Fire Retardant Effects of Huntite in Natural Mixtures with Hydromagnesite », Polymer Degradation and Stability, vol. 97, no 4, , p. 504–512 (DOI 10.1016/j.polymdegradstab.2012.01.024, lire en ligne)
  10. (en) TR Hull, Witkowski A et Hollingbery LA, « Fire Retardant Action of Mineral Fillers », Polymer Degradation and Stability, vol. 96, no 8, , p. 1462–1469 (DOI 10.1016/j.polymdegradstab.2011.05.006, lire en ligne)
  • Portail des minéraux et roches
  • Portail de la chimie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.