Strontianite

La strontianite est une espèce minérale, la forme naturelle du carbonate de strontium de formule SrCO3 avec des traces de calcium. Les cristaux peuvent atteindre jusqu'à cm[3].

« Emmonsite de Thomson » redirige ici. Pour l'emmonsite de Hillebrand, voir Emmonsite.

Strontianite
Catégorie V : carbonates et nitrates[1]

Strontianite - États-Unis
Général
Nom IUPAC carbonate de strontium
Numéro CAS 1633-05-2
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CO3Sr SrCO3
Identification
Masse formulaire[2] 147,63 ± 0,01 uma
C 8,14 %, O 32,51 %, Sr 59,35 %,
Couleur incolore; blanc; gris; blanc gris; jaune; brun jaune; verdâtre; rougeâtre; rose; violet; jaunâtre.
Classe cristalline et groupe d'espace dipyramidale,
Pmcn
Système cristallin orthorhombique
Réseau de Bravais primitif P
Clivage bon {110}
Habitus aciculaire; massif; fibreux; grenu; concrétionnaire ; radié; agrégat; bacillaire; épieux; lamellaire; veine; géode; sphérolitique
Faciès prismatique selon [001] ; pyramidal ; pseudohexagonal
Échelle de Mohs 3,5
Trait blanc
Éclat vitreux; résineux; gras
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,516 − 1,520
nβ = 1,664 − 1,667
nγ = 1,666 − 1,668
Biréfringence 0,148 − 0,150 ; biaxe négatif
2V = 8 à 12° (calculé)
2V =7° (mesuré)
Fluorescence ultraviolet oui, blanc à rougeâtre
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Masse volumique 3,736 g/cm3
Densité de 3,78 à 3,70
Température de fusion 1 497 °C
(décomposition >1 200 °C en CO2 et SrO) °C
Solubilité 0,01 g·L-1 dans l'eau à 20 °C, dans HCl dilué.
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Historique de la description et appellations

Inventeur et étymologie

La strontianite est décrite par le minéralogiste Sulzer en 1790 ; le nom est inspiré du gisement topotype[4]. C'est ce minéral qui servira de base à la découverte d'un élément nouveau : le strontium.

Topotype

Synonymie

  • Emmonsite (Thomson)[5]
  • Strontiane carbonatée (Haüy, 1801) [6]

Caractéristiques physico-chimiques

Variétés

  • Emmonite : variété de strontianite riche en calcium, de formule (Sr, Ca)CO3. Initialement trouvée dans deux occurrences autrichiennes de la vallée de l'Inn au Nord-Tyrol : Mont Großkogel et Mont Kleinkogel[7].

Cristallochimie

La plupart des strontianites sont des solutions solides CaCO3 – SrCO3, où le strontium peut être remplacé par le calcium jusqu'à une proportion molaire de 27 %. Des minéraux comportant des proportions mineures de baryum, uranium et thorium ont également été trouvés.

La strontianite fait partie d'un groupe isostructurel :

Groupe de l'aragonite :
  • Aragonite, CaCO3, Pmcn 2/m 2/m 2/m,
  • Withérite, BaCO3, Pmcn 2/m 2/m 2/m,
  • Strontianite, SrCO3, Pmcn 2/m 2/m 2/m,
  • Cérusite, PbCO3, Pmcn 2/m 2/m 2/m.

Cristallographie

  • Paramètres de la maille conventionnelle : = 5,107 Å, = 8,414 Å, = 13,133 Å ; Z = 4 ; V = 259,07 Å3
  • Densité calculée = 3,78 g/cm3.

Propriétés physiques

La strontianite a la particularité de présenter les phénomènes optiques de fluorescence, de phosphorescence et de luminescence.

Gîtes et gisements

Gîtologie et minéraux associés

Gîtologie
La strontianite est un minéral hydrothermal de basse température
Minéraux associés
barytine, calcite, célestine, harmotome, soufre.

Gisements producteurs de spécimens remarquables

  • Autriche
Kalchberg, Stallhofen, Voitsberg, Köflach, Styrie[8]
  • Canada
Poudrette, Mont Saint-Hilaire, Comté de Rouville, Québec[9]
  • États-Unis
Minerva No. 1 Mine, Ozark-Mahoning Group, Cave-in-Rock Sub-District, Comté d'Hardin, Illinois[10]
  • France
Rémuzat (gisement "Laget"), Buis-les-Baronnies, Drôme, Rhône-Alpes [11]
  • Royaume-Uni
Strontian, North West Highlands (Argyllshire), Écosse[12]. Gisement topotype.

Notes et références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Borates, Carbonates, Sulfates, vol. V, Mineral Data Publishing,
  4. Sulzer (1791) Lichtenberg's Magazine: 7, 3, 68.
  5. James Dwight Dana (1844) A System of Mineralogy, John Wiley & Sons, New York (NY), 2e éd., 633 p., p. 624
  6. René Just Haüy - Traité de minéralogie: Volume 2 1801 - Page 329
  7. Thomson (1836) Records of General Science, London: 3: 415.
  8. R. Exel: Die Mineralien und Erzlagerstätten Österreichs (1993)
  9. Horváth, L and Gault, R.A. (1990), The mineralogy of Mont Saint-Hilaire Quebec. Mineralogical Record: 21: 284-359.
  10. Rocks & Minerals: 63: 211 & 359.
  11. Martin, R. (2005). "Minéralogie des septarias du gisement "Laget", Rémuzat (Drôme)." Le Règne Minéral(64), 42-47.
  12. Mineralogical Magazine 1885 6 : 173-174
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