Humbert Ier d'Albon (évêque de Grenoble)

Humbert d'Albon (Humbertus de Albione[1]), mort après 1030, est un évêque de Grenoble de l'extrême fin du Xe siècle et du début du siècle suivant.

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Il est le fils du seigneur de Vion, dont la famille est à l'origine de la dynastie des Guigonides ou maison d'Albon. Il est dit Humbert Ier pour le distinguer d'Humbert II, évêque de Grenoble (1058-1070) et également issu de la même maison.

Biographie

Origines

Humbert est le fils de Guigues de Vion, dit Guigues Ier († 996), et de Frédéburge/Frédebourg[2],[3],[4],[5].

Il semble être l’aîné de la fratrie[5]. Les aînés chez les Guigonides semblent quasiment toujours dénommé Humbert et être évêque, quand leur cadet porte le prénom de Guigues et hérite du titre de comte[6]. Il aurait ainsi pour frères Richard et Guigues II († av. 1009)[4], et sœurs, N. et/ou Sunifred[4] et Fredeburge[5]. N. serait la mère de Mallen (Mallein)[4], qui successeur d'Humbert sur le siège épiscopal[5].

Son frère a pour fils Humbert, évêque de Valence, et Guigues III, comte[4].

Épiscopat

Humbert (Umbertus dans le Cartulaires dit de saint Hugues[7]) est mentionné comme évêque de Grenoble (Humbertus episcopus Gratianopolitanensis), vers 994[3],[5]. Bligny donne pour début de son épiscopat la date approximative v. 990[8]. Il semble avoir été élu avec le soutien de l'archevêque de Vienne, Thibaud, qui pourrait être un parent selon les hypothèses de Georges de Manteyer[2],[3]. Ce dernier indiquait que la succession à Isarn se serait déroulée avant la mort du roi Gondrand, soit avant la date adoptée par la tradition du [9].

Il semble participer au Concile d'Anse de 994[10], aux côtés des prélats de la région considérés comme des fidèles du roi de Bourgogne, dont Thibaud de Vienne[11],[12].

Il est mentionné aux côtés de sa famille — sa mère, Frédéburge, son frère Guigues et son neveu Humbert, évêque de Valence (Fredeburgis matris eius, Wiguonis fratris eius, Humberti episcopi de Valentia nepotis eius) — dans une donation de 996[3],[5],[13]. Il donne ainsi à Cluny et son abbé, Odilon, la moitié du château de Vizille, de la cité et de l'église[3],[13].

Son pouvoir permet de renforcer la puissance de sa famille en se faisant octroyé, ainsi qu'à sa mère et de ses neveux, Humbert et Guigues, le , par le roi Rodolphe III de Bourgogne, la moitié du château royal de Moras (Moras-en-Valloire) et les terres « de la vallée Vidreri à la villa de Cusen », dans le sud du Viennois[4],[14].

En 1012, il concède l'église de Saint-Laurent, ancienne nécropole épiscopale, à l'abbaye de Saint-Chaffre (Velay), avec le consentement de sa mère et de ses neveux, Humbert et Guigues et son neveu Mallen[3],[4],[15],[16]. Oublié dans le Regeste dauphinois, Ripart ajoute la mention du neveu Mallein (atque Malleno nepote)[4].

Noël Didier (1936) souligne que l'évêque « Humbert n'a pas laissé le souvenir d'un prélat dilapideur », ne faisant pas ou peu de lien avec l'enrichissement de sa famille contrairement à l'épiscopat de son son successeur et neveu Mallen[3]. Ripart quant à lui souligne le lien entre les actions de l'évêque et le renforcement de la puissance foncière des Guigonides[4].

Mort et succession

Au-delà de l'année 1025, Humbert ne semble plus mentionné[8]. Le site de généalogie Foundation for Medieval Genealogy le donne pour mort après 1030[5].

Mallen (Mallenus) lui succède sur le siège de Grenoble, probablement vers 1025[8],[5],[17]. Ce dernier est désigné comme son neveu[18],[4],[5].

Références
  1. Jules Marion, « Cartulaires de l'église-cathédrale de Grenoble, dits Cartulaires de saint Hugues », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 32, no 1,‎ , p. 93 (lire en ligne, consulté en ).
  2. Georges de Manteyer, Les origines du Dauphiné de Viennois : la première race des comtes d'Albon (843-1228), Gap, , 105 p. (lire en ligne), p. 23-24
  3. Didier, 1936, p. 34-35.
  4. Laurent Ripart, « Du royaume aux principautés : Savoie-Dauphiné, Xe – XIe siècles », dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil (lire en ligne), p. 247-276.
  5. MedLands, p. Humbert, (en) Charles Cawley, « Humbert Grenoble », sur fmg.ac/MedLands.
  6. « Guigues I », sur le site atelierdesdauphins.com.
  7. Jules Marion, « Cartulaires de l'église-cathédrale de Grenoble, dits Cartulaires de saint Hugues », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 32, no 1,‎ , p. 62 (lire en ligne, consulté en ).
  8. Bligny, 1979, p. 329-330 ().
  9. Georges de Manteyer, « Les origines de la maison de Savoie en Bourgogne (910-1060) », dans Mélanges de l'école française de Rome, (lire en ligne), chap. 19, p. 516.
  10. Regeste dauphinois, p. 247, Tome 1, Fascicules 1-3, Acte no 1490 (lire en ligne).
  11. François Demotz, La Bourgogne, dernier des royaumes carolingiens (855-1056). Roi, pouvoirs et élites autour du Léman, Lausanne, Société d’histoire de la Suisse romande, , 764 p. (ISBN 978-2-94006-606-3), p. 497.
  12. « conciles d'Anse », sur museedudiocesedelyon.com (consulté le ).
  13. Regeste dauphinois, p. 251, Tome 1, Fascicules 1-3, Acte no 1513 (lire en ligne).
  14. Regeste dauphinois, p. 265, Tome 1, Fascicules 1-3, Acte no 1591 (lire en ligne).
  15. Ulysse Chevalier, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Chaffre du Monastier, ordre de Saint-Benoît ; suivi de La Chronique de Saint-Pierre du Puy ; et d'un Appendice de chartes, Paris, , 220 p. (lire en ligne), p. 118-120.
  16. Regeste dauphinois, p. 271, Tome 1, Fascicules 1-3, Acte no 1627 (lire en ligne).
  17. MedLands, p. Mallen, (en) Charles Cawley, « Mallen Grenoble », sur fmg.ac/MedLands.
  18. Didier, 1936, p. 36.

Voir aussi

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie
  • Bernard Bligny, Histoire des diocèses de France : Le diocèse de Grenoble, vol. 12, Paris, Éditions Beauchesne, , 350 p. (ISSN 0336-0539). .
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, (lire en ligne). 
  • Noël Didier, « Étude sur le patrimoine de l'église cathédrale de Grenoble du Xe au milieu du XIIe siècle », Annales de l'Université de Grenoble, vol. 13,‎ , p. 5-87 (lire en ligne). 

Articles connexes

Liens externes
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