Homme-canon

L’homme-canon est un spectacle de cirque ou un tour de foire qui consiste à éjecter d'un canon modifié une personne dûment bottée et casquée.

Affiche de « La Femme Mélinite » au Cirque d'été (1887).
Rossa Matilda Richter alias Zazel.
Stephanie Smith, femme-canon au Royal Melbourne Show en 2005.

Description et historique

Il s'agit en partie d'une illusion puisque l'artiste n'est pas propulsé comme un boulet par de la poudre à canon, mais par un ressort ou un jet d'air comprimé[1]. Dans un spectacle de cirque, on utilise en effet de la poudre noire pour produire l’effet visuel ou sonore et faire travailler l'imagination du public, mais en aucun cas pour la propulsion proprement dite.

L'homme-canon atterrit ordinairement sur un filet horizontal ou un matelas pneumatique, dont l'emplacement est déterminé par la mécanique newtonienne ou plus sûrement par un essai avec un objet inerte de même poids que l'artiste. Pour les spectacles en plein air, une piscine peut donner un effet appréciable, surtout en été.

Le premier homme-canon, en fait une femme, était Rossa Matilda Richter alias Zazel, qui en 1877 (elle avait alors 14 ans) se produisit au Royal Aquarium de Londres. Elle fut propulsée par un canon à ressort inventé par le Canadien William Leonard Hunt (alias « le Grand Farini »)[2]. Par la suite elle voyagea en tournée avec le Cirque Barnum, mais sa carrière, après quelques incidents d'atterrissage, s'interrompit avant 1879[3].

Le plus récent record de portée, avec 56,64 m, est détenu par David « Cannonball » Smith Sr.[4] Cet exploit fut accompli le , à Kennywood, aux États-Unis. Un calcul montre que l'artiste a parcouru les airs à une vitesse d'environ 110 km/h.

En France, l'Américaine Robin Valencia se produisait encore au Cirque d'Hiver en [5].

Les risques

Cette acrobatie a couté la vie à plus de 30 boulets humains. Parmi les morts les plus récentes on peut rappeler celle qui s’est produite à Kent, au Royaume-Uni, le  : un homme-canon s’est tué à la suite de la rupture du filet de sécurité [6]. C’est l’atterrissage qui est considéré comme l’aspect le plus dangereux de l’action[1].

Notes et références

  1. (en) Cecil Adams, « The Straight Dope: How do "human cannonballs" survive? », Chicago Reader, (consulté le ).
  2. Site de la British librairy, page sur "Zazel, shot from a cannon"
  3. Mlle Richter eut un premier accident au Westminster Aquarium même, puis quelques années plus tard à Portsmouth, où le filet de réception était détérioré. Une pétition finit par demander qu'on mette un terme à ces exhibitions ; cf. (en) « - », Truth, A Weekly Journal, no 5, .
  4. (en) Elliot Spagat, « One flew over the Mexican border… in the name of art », Independent News and Media Limited, (consulté le ).
  5. « Au Cirque d'Hiver, Robin Valencia “est” la femme-canon - Sortir - Télérama.fr », Télérama.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  6. « ‘Human cannonball’ killed in Kent stunt show », BBC News, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • (en) The Great Farini: The High-Wire Life of William Hunt, Shane Peacock, 1995, (ISBN 0-14-024360-7).

Articles connexes

Liens externes

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