High Speed 2

High Speed 2 (HS2) est un projet de ligne à grande vitesse entre Londres et les Midlands, le nord de l'Angleterre et peut-être plus tard la ceinture centrale de l'Écosse. Le projet est en cours d'étude par High Speed Two Ltd., une société créée par le gouvernement britannique. La ligne se composerait d'un tronçon entre Londres et Birmingham, sans arrêt intermédiaire, à partir duquel la ligne bifurquera ensuite vers Manchester et Leeds, par la ligne des East Midlands.

High Speed 2
Ligne de (Londres) à Birmingham (phase 1) et Manchester et Leeds (phase 2)

Carte de la ligne
Pays Royaume-Uni
Villes desservies Londres,
Birmingham,
Manchester (phase 2),
Leeds (phase 2)
Historique
Mise en service prévu 2026 (phase 1) 2033 (phase 2)
Caractéristiques techniques
Longueur 192 (phase 2) km
Électrification 25 kV – 50 Hz
Nombre de voies Double voie

En principe, le projet de train à grande vitesse est soutenu par les deux grands partis politiques du Royaume-Uni (le UKIP et le Parti vert sont opposés à ce projet qui ne leur semble pas justifié), cependant les questions des villes desservies et de l'impact environnemental restent une source de désaccord[1].

Le gouvernement de coalition conservateur-libéraux-démocrates, formé en , déclara son engagement en faveur de la création d'un réseau à grande vitesse[2]. En on approuva la construction de la première phase entre Londres et Birmingham, avec une date d'ouverture prévue de . Le , l'approbation royale a été donnée pour la construction de la phase 2A, de West Midlands (Birmingham) à Crewe, avec une ouverture aux passagers prévue entre et [3].

Le HS2 tire son nom du fait d'être la deuxième ligne à grande vitesse d'Angleterre, après la ligne transmanche.

Contexte

Le train à grande vitesse s'étend à travers l'Union européenne depuis les années 1980, avec des investissements importants par plusieurs pays membres, notamment la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, dans des lignes permettant des vitesses supérieures à 270 km/h. En , 5 600 km de lignes à grande vitesse étaient en service, 3 480 km étaient en construction et 8 500 km étaient en projet[4].

L'ouverture en de la High Speed 1 entre Londres et le tunnel sous la Manche marqua la véritable arrivée du train à grande vitesse au Royaume-Uni. Or, la plus grande partie du réseau ferroviaire britannique date de l'ère victorienne et ne permet donc pas de franchir les 200 km/h. En , le gouvernement britannique avança le projet d'une seconde LGV pour faire face à la surcharge de la West Coast Main Line. Celle-ci est en effet l'épine dorsale ferroviaire reliant les quatre plus grandes villes du pays, en plus des dessertes locales et du fret.

On prévoit qu'elle atteindra sa pleine capacité en 2025. Un rapport du ministre des Transports paru en décrit une augmentation de 50 % des passagers et 40 % du fret ferroviaire au cours de la décennie précédente et releva un grand nombre de problèmes d'infrastructure. Il proposa la construction de nouvelles LGV comme solution et conclut qu'une ligne entre Londres et les Midlands serait le tronçon initial le plus justifié[4].

La ligne actuelle entre la capitale et Birmingham, surchargée, est utilisée par des lignes de fret et à la fois par des trains de grandes lignes et des omnibus locaux.

Le , lors de la visite du premier ministre chinois Li Keqiang au Royaume-Uni, un accord de principe a été signé sur la participation de la Chine au projet HS2, en particulier par l’intégration de la China Development Bank (CDB) au financement du projet. La CDB, spécialisée dans le financement des infrastructures nationales, a une grande expérience du financement de la grande vitesse ferroviaire, en particulier dans le réseau national chinois ; plus de 7 % de ses énormes encours de crédit sont engagés dans le secteur ferroviaire. China CNR et CSR, les deux grands constructeurs chinois de rames à grande vitesse, pourraient trouver là l'occasion d'emporter leur premier contrat à l'exportation[5].


Controverse (déboisement)

Au parc régional de Colne Valley, à l'ouest de Londres, une ZAD, matérialisée par des cabanes en bois suspendues, voit le jour pour protéger la forêt de ce projet ferroviaire financièrement décrié (116 milliards d’euros) et donc du bétonnage qui, selon ses opposants, menace ce patrimoine naturel.[6]

Constructeurs

Trois groupements de sociétés ont été retenus pour construire la ligne[7] :

  • Vinci avec Balfour Beatty, va construire 85 kilomètres de ligne pour 2,5 milliards de livres, soit 2,85 milliards d'euros ;
  • VolkerFitzpatrick avec Bouygues s'est vu attribuer un lot de 965 millions de livres (ou 1,1 milliard d'euros) pour des tunnels et des viaducs ;
  • Eiffage, avec Carillion et Kier, doit réaliser un tunnel et 80 kilomètres de voies pour 1,4 milliard de livres (ou 1,6 milliard d'euros).

Selon le gouvernement la société HS2 Ltd consulte aussi la société d’État China Railway Construction (CRCC) pour réduire les coûts[8].

Notes et références

  1. Le Figaro Feu vert pour le TGV britannique
  2. HM Government
  3. HS2: Next phase of controversial rail network gets green light
  4. Department of transports Britain’s Transport Infrastructure High Speed 2
  5. Le Royaume-Uni, nouvelle étape de l’offensive commerciale ferroviaire chinoise, site du journal Les Échos, 20 juin 2014.
  6. « En Angleterre, des cabanes perchées contre une voie ferrée », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
  7. Jean-Yves Guérin, « Vinci, Bouygues et Eiffage dans le TGV Londres-Birmingham », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Guardian staff and agency, « UK holds 'preliminary discussions' with China over building HS2 », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
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