Hic sunt dracones

« Hic sunt dracones » (en latin, littéralement, « Ici sont des dragons ») est une phrase apparaissant en cartographie médiévale et utilisée pour désigner des territoires encore inconnus ou dangereux, imitant en cela une pratique courante de mettre serpents de mer et autres créatures mythologiques dans les zones vierges d'une carte.

Mention "HC SVNT DRACONES" sur le globe de Lenox

De nombreux globes ou cartes montrent des illustrations et références à la mythologie, aux dragons ou aux créatures monstrueuses (plus ou moins réelles), mais le globe de Lenox est le seul globe qui nous est parvenu où apparaît cette expression devenue célèbre.

Une autre expression consacrée, utilisée par les cartographes romains et médiévaux pour annoter les zones inconnues de leurs cartes, était « Hic sunt Leones » (en latin, littéralement, « Ici sont des lions »).

Histoire

Le globe de Lenox
Le globe de Lenox, gros plan sur l'Asie

La seule version connue de cette expression est celle du globe de Hunt-Lenox, où le terme apparaît annoté sur la côte Est de l'Asie[1], juste sous l'équateur.

Il pourrait avoir un rapport avec les dragons de Komodo indonésiens, faisant l'objet de contes courants en Asie de l'Est.

Le globe terrestre de Hunt-Lenox, daté de 1510, est le deuxième ou troisième plus vieux globe terrestre connu, après le Erdapfel daté de 1492. Il fait actuellement partie de la collection de livres rares de la New York Public Library (Bibliothèque publique de New York).

C'est un globe en cuivre, creux, de 112 mm de diamètre et 345 mm de circonférence. Il est constitué de deux hémisphères joints à l'équateur et maintenus par un câble passant par des trous situés aux pôles.

Il ressemble fortement au Globus Jagellonicus ou globe Jagellon, daté de 1510 et exposé dans les locaux du Collegium Maius de l'université Jagellonne de Cracovie en Pologne.

D'origine inconnue, le globe de Lenox a été acheté à Paris en 1855 par l’architecte Richard Morris Hunt, celui-ci l'ayant donné à James Lenox, dont la collection a été intégrée à celle de la New York Public Library, collection où le globe apparaît toujours.

La carte du monde du Psautier de 1265.

Informatique

En programmation informatique, certains programmeurs de logiciels utilisent parfois cette expression pour indiquer des sections ou passages particulièrement complexes et obscurs du code source d'un programme afin que l'utilisateur ou d'autres programmeurs qui y accéderaient soient avertis[1]. Le code peut être particulièrement complexe du fait de son essence même, ou parce qu'il n'a pas été écrit de manière suffisamment claire.

La métaphore d'un explorateur qui passé cette limite, doit faire preuve de prudence et de compétence avant de continuer, correspond bien à la réalité, car certains programmeurs préféreront éviter ce code, alors que les plus intrépides, ou ceux à la recherche de challenge, préféreront explorer et, qui sait, clarifier (documenter ou « cartographier ») ces zones de code pour les autres.

Par exemple, dans la version 3.5 du navigateur Mozilla Firefox, cette phrase apparaît lorsque l'utilisateur tape about:config dans la barre d'adresse, ouvrant ainsi la configuration de l'environnement navigateur.

Littérature

Ce terme est aussi le titre d'une nouvelle d'horreur de Stephen King, Here There Be Tygers, « Ici sont les tigres », qui est une allusion à cette expression[réf. nécessaire].

Culture populaire

Dans le jeu vidéo The Witcher III (2015), lorsque le joueur atteint les bords de la zone de jeu, le message suivant apparaît : "Vous avez atteint le bout du monde. Au-delà vivent les dragons. Faites demi-tour." C'est une référence à la locution "hic sunt dracones"[réf. nécessaire].

Références

  1. Florian Besson, « Hic sunt dracones : des cartes au code informatique », sur actuelmoyenage.wordpress.com, (consulté le ).

Articles connexes

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