Hölderlin et la philosophie

La situation de Hölderlin par rapport à la philosophie est à considérer sous plusieurs aspects : en tant que Friedrich Hölderlin (1770-1843) est à la fois poète et penseur au sein de son époque, et en tant que la reconnaissance de son importance est liée à sa réception qui ne commence vraiment qu'au début du XXe siècle. Comme philosophe, Hölderlin occupe une place à part dans la formation de l'Idéalisme allemand. Environ un siècle et demi plus tard, un certain nombre de ses thèmes de réflexion entreront en résonance avec des philosophes du vingtième siècle, notamment avec Martin Heidegger.

Friedrich Hölderlin, dans le journal Die Gartenlaube (1870).

Hölderlin en son temps

Hölderlin et l'idéalisme allemand

La lecture de Kant

En mai 1794, Hölderlin confie dans une lettre à l'un de ses correspondants : « Ma seule lecture pour l'instant, c'est Kant. Cet esprit merveilleux se révèle à moi de mieux en mieux »[1]. En juillet de la même année, il écrit à Hegel : « Mes occupations sont maintenant assez concentrées. Kant et les Grecs sont à peu près ma seule lecture. J'essaie surtout de me familiariser avec la partie esthétique de la philosophie critique »[2].

« Le plus ancien programme systématique de l'idéalisme allemand »

Hölderlin est avec Hegel et Schelling le coauteur en 1795 du « plus ancien programme systématique de l´idéalisme allemand », texte à la paternité controversée selon les commentateurs. Philippe Jaccottet précise en note qu'« il s'agit d'un texte sans doute rédigé par Schelling sous l'influence directe de Hölderlin, à la suite de leurs rencontres de 1795, et copié de la main de Hegel au cours de l'été 1796 »[3].

Silhouette de Hölderlin, 1797.

Critique de Fichte

Dans un fragment philosophique écrit vers 1795, « [Être et Jugement] », Hölderlin rappelle qu'il ne faut pas confondre l'Être avec l'identité[4]. Jacques Rivelaygue commente longuement ce texte dans ses Leçons de métaphysique allemande[5]. D'après lui, Hölderlin aura critiqué « le principe même de l'idéalisme allemand qui veut, en identifiant l'être de l'étant à la subjectivité, en faire le fondement »[6]. Rivelaygue ajoute plus loin: « Schelling et Hegel vont réagir à l'objection » de Hölderlin « en essayant de trouver des solutions dans le cadre de l'idéalisme absolu »: Hegel est « moins attentif aux objections de Hölderlin que ne l'est Schelling »[7].

Différence de Hölderlin avec Schelling sur l'idée de nature

Pour Françoise Dastur, l'aspiration à une fusion de l'âme avec le « Tout » de la nature, omniprésente chez Hölderlin, est à prendre ici au sens de la Phusis grecque, celle même en usage dans la Naturphilosophie[N 1]. Selon Dastur, la différence entre Schelling et Hölderlin réside dans leur compréhension opposée de la « totalité ». Le premier ne la conçoit que comme une simple « identité » alors que l'autre y voit « une totalité vivante et temporelle intégrant en elle un processus de différenciation interne »[8]. En effet « la totalité considérée ici est une totalité en devenir et non pas une totalité déjà accomplie ; c'est la totalité du temps lui-même »[9].

Contrairement à Schiller, Hölderlin, et c'est là son originalité, abandonne définitivement la conception dualiste : la nature n'est plus opposée à l'Esprit, mais constitue la totalité elle-même et son devenir[10]. D'autre part, contrairement à Schelling, chaque étape de ce processus, du plus simple au plus complexe (l'homme), manifeste la perfection déjà accomplie de la nature[11],[N 2].

Françoise Dastur[12] conclut ainsi ce chapitre : « Tout ce qui est humain participe de ce processus poétique ; la créativité de l'homme doit être attribuée à la nature elle-même [...] Cette unité de la nature et de la poésie constitue indubitablement l'intuition fondamentale de Hölderlin ».

Tragédie et philosophie chez Hölderlin

Friedrich Hölderlin, Empedokles - Ubersetzungen - Philosophische Versuche, Iéna, 1911.

Sur « Empédocle et la mort », Beda Allemann commence par citer une phrase de Hölderlin dans l'essai d'une préface pour « Hypérion »: « Nous unir à la Nature, c'est-à-dire à un Tout unique et infini, voilà le but de tous nos efforts », dit Hypérion[13]. Dans les premières versions de la Mort d'Empédocle de Hölderlin, l'aspiration à une fusion avec le « Tout » conduirait le personnage d'Empédocle à son suicide. Si le caractère inéluctable de cette mort demeure, sa motivation s'inverse toutefois complètement par la suite[14]. La rencontre symbolique avec le prophète Manès sur l'Etna change du tout au tout la perspective. « Désormais il ne suffit plus, pour Empédocle, d'une nostalgie de l'UN-Tout, d'une insatisfaction dans l'existence pour donner un sens à sa mort »[15],[N 3]. La réconciliation n'est qu'une apparence, Hölderlin parle même de mirage et d'illusion, une tragédie du temps qui n'accorde jamais de repos final[16] : « le chemin que prend Empédocle pour mourir ne peut être réitéré »[17]. Dès lors, selon Allemann et dans la conception de Hölderlin, les poètes ont « une fonction empédocléenne de médiateurs entre les dieux et les hommes », et « l'analogie entre l'Empédocle hölderlinien et le Christ devient toujours plus évidente »[18].

Chez Hölderlin, d'après Françoise Dastur, « la totalité ne peut se sentir elle-même que dans sa division, dans la souffrance, la décision,la singularité la plus absolue possible »[19], et « il n'y a pas de monde universel mais au contraire toujours et à chaque fois un monde particulier »[20],[N 4]. C'est pourquoi la tragédie a pu apparaître à Hölderlin comme une réponse au problème philosophique qui était le sien : celui de l'expression de cette totalité vivante qui englobe en soi à la fois l'art et la nature [...] et qu'il caractérise d'une formule empruntée à Héraclite : celle de l'« Un différent de lui-même »[21],[N 5].

Réception philosophique de Hölderlin à partir du XXe siècle

Au chapitre de la réception philosophique de Hölderlin à partir du XXe siècle, Isabelle Kalinowski observe comment de nombreux interprètes ont notamment décrit l'évolution de l'écrivain dans la période qui aboutit à la publication des traductions de l' Œdipe roi et de l' Antigone de Sophocle, traductions qui « suscitèrent les sarcasmes de leurs premiers lecteurs, surpris par la violence de leur littéralité » et sont célébrées aujourd'hui, depuis Nietzsche et Walter Benjamin, « comme une intuition géniale de “l'archaïsme primitif” qui continua de sous-tendre la Grèce classique »[22]. Françoise Dastur fait pour sa part un rapprochement de l'apparition du « médiateur » dans la période déjà plus tardive d' Empédocle chez Hölderlin avec l'idée au vingtième siècle du « dernier homme » de Nietzsche[N 6],[23].

Quant à l'ouvrage de Beda Allemann, Hölderlin et Heidegger (Hölderlin und Heidegger, 1954), François Fédier écrit en 1959 dans la « Préface du traducteur » que « ce livre n'a pas attendu sa traduction pour être commenté, discuté, voire critiqué »[24]. La première partie de l'ouvrage s'intitule : « Friedrich Hölderlin. Le retournement natal »[25].

Interprétations de la vaterländische Umkehr (« tournant patriotique »)

Hölderlin emploie l'expression « vaterländische Umkehr » dans les Remarques sur Antigone (Hölderlin, Anmerkungen zur Antigonae, 1804), note Françoise Dastur[26],[N 7].

1923: formulation du modèle interprétatif de la vaterländische Umkehr par W. Michel

En Allemagne, le modèle interprétatif du « tournant patriotique » (vaterländische Umkehr) est formulé pour la première fois en 1923 par Wilhelm Michel dans son ouvrage Le tournant occidental de Hölderlin[22]. Dans Hölderlin et Heidegger (1954), Beda Allemann critiquera la conception de Michel sur plusieurs pages au cours d'un paragraphe qu'il intitule « Le prétendu virage occidental »[27].

Selon Isabelle Kalinowski, la formulation de Wilhelm Michel fournit, dans l'entre-deux guerres, l'argument d'une « lecture nationaliste (au demeurant combattue par certains philologues) de celui dont on voulut faire le “poète de la patrie allemande” et qui connut à ce titre une véritable apothéose sous le régime national-socialiste »[22].

Dans la traduction en 1965 par François Fédier des Remarques sur Antigone de Hölderlin, l'expression « vaterländische Umkehr » est traduite par « retournement natal »[28]. Traducteur de Martin Heidegger, François Fédier avait traduit en 1959 l'ouvrage de Beda Allemann Hölderlin et Heidegger (Hölderlin und Heidegger, Freiburg, 1954), où il indique en note dans sa préface que cette traduction « retournement natal » est « celle de Maurice Blanchot dans son remarquable article « Le tournant », in N.N.R.F., n°25, janvier 1955 »[29].

Heidegger et le « retournement natal » de Hölderlin

Sur le « retournement natal », Hölderlin et Heidegger de Beda Allemann est, en 1959, l'ouvrage de référence pour des commentateurs ultérieurs de la relation de Heidegger à la poésie et pensée de Hölderlin, comme le philosophe heideggérien François Fédier, et à sa suite Françoise Dastur dans les années 1990[30]. Dans les années 2000 paraît Heidegger et Hölderlin. Le Quadriparti (2001) de Jean-François Mattéi considéré également aujourd'hui comme un ouvrage de référence.

D'après Mattéi[31], plusieurs interprètes ont avancé que la structure poétique spécifique du « retournement natal » de Hölderlin aurait influencé le « tournant » (Kehre) de Heidegger[N 8], alors que Heidegger lui-même parle plutôt d'une affinité générique. Commenter Hölderlin aurait simplement permis à Heidegger d’affermir son intuition originelle quant à la manière d'aborder la question de l’être qu'il aurait acquise bien antérieurement avec la lecture d'Aristote. Allemann mettrait en rapport le « retournement natal » de Hölderlin et le « tournant » de Heidegger, comme si le « retournement natal » et le « tournant » relevaient d'une même structure, ou d'une intention comparable ; Mattéi conteste cette position car elle reviendrait, pour lui, à placer la pensée d'Heidegger sous la dépendance de la poésie d'Hölderlin[32].

Lectures critiques de l'interprétation heideggérienne de Hölderlin

Les « approches » ou Erläuterungen[N 9] de Heidegger, écrit Georges Leyenberger, « privilégient, comme on sait, la poésie sur tous les autres écrits de Hölderlin »[33]. De ce fait, les œuvres théoriques de Hölderlin sont souvent « ignorées en leur enjeu propre » par Heidegger qui les range « dans une branche de l'idéalisme spéculatif »[33]. Pour Leyenberger, ce qu'écarte et méconnaît le plus fortement Heidegger, c'est le travail accompli sur la métaphore[33] : Heidegger identifie la métaphore et la métaphysique, sans déceler les tensions que la métaphore transporte au cœur de la métaphysique (chez Hegel et Aristote), le déplacement (chez Nietzsche), la rupture ou la césure (chez Hölderlin) qu'elle impose [33].

L'interprétation heideggérienne de la poésie de Hölderlin a été sévèrement critiquée par Theodor W. Adorno, notamment dans son texte Parataxe. Sur les derniers poèmes de Hölderlin [34]. Philippe Lacoue-Labarthe relève l'hostilité « irréductible » d'Adorno à l'égard de Heidegger[35], tout en reconnaissant chez lui l'injustice profonde du « penseur authentique » qui l'amène à méconnaître« scandaleusement le registre et la teneur propres de la question heideggérienne, c'est à dire la question de l'être »[35]. Dans ce texte polémique, il ne s'agit pas seulement pour Adorno d'« une question de divergence ou d'opposition politique » au moment où la même année que Parataxe, il critique « l'idéologie allemande » et son « fameux Jargon de l'authenticité » (Jargon der Eigentlichkeit, 1964), mais aussi d'« une question de sensibilité. Et par conséquent de style »[35]: Adorno reproche à Heidegger son « manque du plus élémentaire sens esthétique » ainsi que « l'emphase lourdement sacralisante de sa “prédication” hölderlinienne » témoignant « tout simplement de son manque de goût »[35]. Plus avant, observe Lacoue-Labarthe, il le critique sur son manque d'attention « à la “texture” du poème »: Heidegger ne problématise pas le rapport entre la forme et le fond, catégories qu'en fait il récuse, « mais qu'Adorno, lui, travaille »[35]. Il ne s'adresserait « qu'à l'élément “gnomique” du texte hölderlinien », en prélevant des sentences, des énoncés « théoriques » ou « philosophiques », ce qui en somme apparenterait la poésie de Hölderlin à la Gedankenlyrik (« poésie d'idées ») de Schiller[35]. Là où « Heidegger, pour toutes sortes de raisons stratégiques, élude la question de l'appartenance de Hölderlin […] à l'idéalisme spéculatif », Adorno par contre insiste sur « la pensée » de Hölderlin, qui « pense de manière spéculative, c'est à dire dialectiquement ». D'où, chez Adorno, « la prise en compte de l'élément syntaxique: du texte ou de la phrase »[35]. Selon Philippe Lacoue-Labarthe, « nul n'a été aussi sensible à un certain “prosaïsme” de Hölderlin et à ce qui apparente le “phrasé” dialectique […] au mode d'exposition, par thème et variations, de la grande sonate ou de la grande symphonie beethovénienne »[35].

Références

  1. Hölderlin, Œuvres, lettre du (n° 80 <81>, La Pléiade, éd. Gallimard, p. 308)
  2. Hölderlin, Œuvres, lettre du (n° 84 <85>, La Pléiade, p. 316).
  3. « Projet (Le plus ancien programme systématique de l'idéalisme allemand) » dans Hölderlin, Œuvres (dir. P.Jaccottet), Gallimard, La Pléiade, p. 1156-1158.
  4. Hölderlin, « [Être et Jugement] », dans Œuvres, Pléiade, nrf/Gallimard, p. 282-283
  5. Jacques Rivelaygue, Leçons de métaphysique allemande tome I, p.  208-209.
  6. Jacques Rivelaygue, Leçons de métaphysique allemande, tome I, p.  205.
  7. J. Rivelaygue, Leçons de métaphysique allemande, tome I, p.  216.
  8. Françoise Dastur 2013, p. 90
  9. Françoise Dastur 2013, p. 48
  10. Françoise Dastur 2013, p. 108
  11. Françoise Dastur 2013, p. 109
  12. Françoise Dastur 2013, p. 91
  13. Beda Allemann 1987, p. 23
  14. Beda Allemann 1987, p. 25
  15. Beda Allemann 1987, p. 34
  16. Françoise Dastur 2013, p. 50
  17. Beda Allemann 1987, p. 34-35
  18. Beda Allemann 1987, p. 35
  19. Françoise Dastur 2013, p. 43
  20. Françoise Dastur 2013, p. 14
  21. Françoise Dastur 2013, p. 144
  22. Isabelle Kalinowski, « Hölderlin (Friedrich) », dans Dictionnaire du monde germanique sous la direction d'Elisabeth Décultot, Michel Espagne, Jacques Le Rider, Paris, Bayard, 2007, p. 512-515.
  23. Françoise Dastur 2013, p. 51-52
  24. Beda Allemann 1987, p. 1
  25. Beda Allemann 1987, p. 1-95
  26. Françoise Dastur 2013, p. 13
  27. Beda Allemann, Hölderlin et Heidegger, PUF, 1959, p. 55-62
  28. Hölderlin, Remarques sur Œdipe Remarques sur Antigone, traduction et notes par François Fédier, préface par Jean Beaufret, édition bilingue, Paris, Bibliothèque 10/18, p. 85.
  29. François Fédier, préface à Beda Allemann, Hölderlin et Heidegger, Paris, PUF, 1959, p. 3, note (2).
  30. Françoise Dastur, « Avant-propos » à Hölderlin tragédie et modernité, Éditions « encre marine », Fougères La Versanne,1992, (ISBN 2-909422-01-1), p. 9-12
  31. Jean-François Mattéi 2001, p. 25
  32. Jean-François Mattéi 2001, p. 26
  33. LeyenbergerM2, p. 76-77.
  34. Theodor W. Adorno, « Parataxe. Sur les derniers poèmes de Hölderlin » dans : Hölderlin, hymnes, élégies et autres poèmes, Introduction par Philippe Lacoue-Labarthe, Paris, GF Flammarion, 1983.
  35. Philippe Lacoue-Labarthe, Introduction à Hölderlin, hymnes, élégies et autres poèmes suivi de Parataxe (1964) par Theodor W. Adorno, Paris, GF Flammarion, 1983, p. 16-18 et note 7 p. 21.

Notes

  1. Nature -Françoise Dastur 2013, p. 89
  2. « Schelling explique que, parce que la vie est en elle-même un processus d'allègement par opposition à la pesanteur de la matière, la plante est attirée par la lumière. Pour Schelling ce processus se poursuit dans l'animal et dans l'être humain où il parvient au stade de l'esprit. Mais pour Hölderlin, le processus de différenciation de la nature a déjà atteint sa plus haute perfection dans la plante, qui peut par conséquent être considérée comm le paradigme de l'existence humaine »-Françoise Dastur 2013, p. 109
  3. Françoise Dastur confirme cet étrange diagnostic « c'est par le désir de vivre qu'il meurt [...] parce que le danger de ce temps c'était la positivité, la cristallisation, la pétrification de la vie dans des structures mortes » -Françoise Dastur 2013, p. 51
  4. . « Pour Hölderlin l'infini est dans le fini, l'universel dans le particulier, le tout dans la partie et non l'inverse comme le veut la métaphysique classique [...] L'infini n'est en effet ni différent du fini, ni identique à lui, mais en lui comme son contenu, son être véritable et son effectivité » -Françoise Dastur 2013, p. 15
  5. Ce qui distingue Hölderlin d'Hegel « c'est qu'il ne cherche pas à penser, c'est-à-dire à maîtriser par le concept, la structure dialectique de la “totalité”. Il insiste, au contraire, sur le fait qu'elle ne peut être saisie par la simple pensée, mais uniquement par le cœur, dans le sentiment total ou la sensation totale » -Françoise Dastur 2013, p. 53
  6. « Sans le sacrifice du médiateur en l'occurrence Empédocle (le Christ ?) alors la dimension divine elle-même sera perdue ; la totalité deviendra simple particularité, l'intensité se cristallisera dans un être singulier et il n'y aura plus de monde, plus aucune sphère à la fois divine et humaine, mais la platitude totale d'une vie seulement humaine, trop humaine comme dira Nietzsche qui a si bien décrit cette terrible éventualité dans Ainsi parlait Zarathoustra sous les traits du « dernier homme » »
  7. « C'est dans les Remarques sur Antigone qu'apparaît l'expression vaterländische Umkehr que l'on a coutume de rendre en français par retournement natal, traduction qui fut d'abord proposée par Maurice Blanchot » écrit Françoise Dastur 2013, p. 13
  8. Mattéi nuance ce point de vue : pour lui, la thèse de Beda Allemann revient à établir que le retournement natal chez Hölderlin, « commande le virage de Heidegger afin d'ouvrir l'espace de jeu entre les dieux et les hommes » Jean-François Mattéi 2001, p. 26
  9. Approche de Hölderlin est le titre donné à la traduction française de l'ouvrage de Heidegger Erläuterungen zu Hölderlins Dichtung, Vittorio Klostermann, Frankfurt am Main, 1951. Erläuterungen signifie « éclaircissements ».

Voir aussi

Textes de référence

Études

(par ordre alphabétique)

  • Theodor W. Adorno, « Parataxe », trad. par Sibylle Muller, dans : Hölderlin, Hymnes, élégies et autres poèmes (traduction par Armel Guerne, introduction par Philippe Lacoue-Labarthe, Paris, GF Flammarion, 1983, p. 131-180.
  • Françoise Dastur,
    • Hölderlin tragédie et modernité, Éditions « encre marine », Fougères La Versanne,1992, (ISBN 2-909422-01-1); réédition augmentée : Hölderlin le retournement natal : tragédie et modernité Nature et poésie & autres essais, Paris, les Belles Lettres, coll. « encre marine », , 270 p. (ISBN 978-2-35088-068-6).
    • « Heidegger », dans Dominique Folscheid (dir.), La philosophie allemande de Kant à Heidegger, Paris, PUF, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2 13 045256 6), p. 293-331.
  • Martin Heidegger (trad. de l'allemand par Henry Corbin, Michel Deguy, François Fédier, Jean Launay), Approche de Hölderlin, Paris, Gallimard, coll. « Tel », (1re éd. 1962), 254 p. (ISBN 2-07-074380-2).
  • Isabelle Kalinowski,
    • Une histoire de la réception de Hölderlin en France, thèse de doctorat, Université Paris XII, 1999.
    • Hölderlin (Friedrich), dans Dictionnaire du monde germanique sous la direction d'Elisabeth Décultot, Michel Espagne, Jacques Le Rider, Paris, Bayard, 2007, (ISBN 978 2 227 47652 3), p. 512-515.
  • Philippe Lacoue-Labarthe, La Poésie comme expérience, Paris, Bourgois, 1986 (Nouvelle édition en poche, coll. « Titre 184 », 2015).
    • Métaphrasis, suivi de Le théâtre de Hölderlin, Paris, PUF, 1998.
    • Poétique de l'histoire, Paris, Galilée, 2002.
    • Avec Jean-Luc Nancy, L'Absolu littéraire : théorie de la littérature du romantisme allemand, Paris, Le Seuil, 1978.
  • Fabrice Lébely, « Le meson d’Aristote d’après les Remarques sur Sophocle de Hölderlin », Philosophiques, vol. 45, no 1, , p. 73-107 (lire en ligne, consulté le ).
  • Jean-Pierre Lefebvre, « Hölderlin Friedrich (1770-1843) », dans Encyclopedia Universalis, vol. 8, .
  • (en) Geert Lernout, The Poet as Thinker: Hölderlin in France, Columbia, 1994, (ISBN 1879751984).
  • Georges Leyenberger,
    • Métaphores de la présence I. L'impossible ancrage, Paris, Osiris, , 105 p. (ISBN 2-905460-28-8).
    • Métaphores de la présence II. La philosophie de Hölderlin, Paris, Osiris, , 169 p. (ISBN 2-905460-29-6).
      • « Métaphore et tragédie : l'achèvement hölderlinien de la présence philosophique », dans Métaphores de la présence II. La philosophie de Hölderlin, p. 11-58.
      • « L'interprétation heideggerienne de la philosophie de Hölderlin », dans Métaphores de la présence II. La philosophie de Hölderlin, p. 76-90.
      • « Poésie, langage et métaphore: de Heidegger à Hölderlin », dans Métaphores de la présence II. La philosophie de Hölderlin, p. 119-131.
  • Jacques Rivelaygue, Leçons de métaphysique allemande, tome I, « De Leibniz à Hegel », Paris, Grasset & Fasquelle, 1990, biblio Le Livre de Poche essais No 4341.
  • Kathrin H. Rosenfield, « Hölderlin et Sophocle. Rythme et temps tragique dans les Remarques sur Œdipe et Antigone », Philosophique, 11/2008, p. 79-96, mis en ligne le , consulté le , [lire en ligne].
  • Jacques Taminiaux, La nostalgie de la Grèce à l’aube de l’idéalisme allemand. Kant et les Grecs dans l’itinéraire de Schiller, de Hölderlin et de Hegel, La Haye, Nijhoff, .

Articles connexes

Liens externes

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