Hôtel de ville de Brême
L’Hôtel de ville de Brême est le siège du maire de la ville de Brême, dans le nord-ouest de l'Allemagne. Construit de 1404 à 1410[1], il est l'un des exemples les plus importants du gothique de brique en Europe.
Hôtel de ville de Brême | |
Coordonnées | 53° 04′ 33,5″ nord, 8° 48′ 26,9″ est |
---|---|
Pays | Allemagne |
Subdivision | Ville de Brême |
Type | Culturel |
Critères | (iii) (iv) (vi) |
Superficie | 0,29 ha |
Zone tampon | 36 295 ha |
Numéro d’identification |
1087 |
Zone géographique | Europe et Amérique du Nord ** |
Année d’inscription | 2004 (28e session) |
Ancien hôtel de ville
Le premier hôtel de ville de Brême se situait 70 m au nord-ouest du bâtiment actuel, aux coins de la Sögestrasse (« rue des cochons »), Obernstrasse (« rue supérieure ») et Unser Lieben Frauen Kirchhof (« place Nôtre-Dame »). Pour la première fois, il est mentionné dans un document latin de 1229 (en Allemagne encore période de style roman) comme domus theatralis, dans des documents plus tardifs comme domus consularis. On pense qu'avant l'émancipation municipale, il a été une cour de justice, avec au moins une halle ouverte, car l'ancien loi saxon interdit les audiences en salles fermées. Il n'existe pas de description précise, mais divers documents attestent les boutiques aux draps en dessous de l'hôtel de ville et la scriptoria (bureau) voisine. Cet hôtel de ville avait un escalier externe donnant sur la place. En 1382, quand on construit de nouvelles boutiques en dessous, la scriptoria s'écroula.
Après la construction du nouvel hôtel de ville, la ville conserva l'ancien bâtiment durant deux siècles mais en 1483, il fut loué à la guilde des quincaillers. Plus tard, il fut utilisé comme entrepôt de houblon. En 1598, il a été vendu à des particuliers et fut remplacé ou remanié pour en faire deux maisons.
- Façade de l'ancien hôtel de ville en 1596
- 1603: Hôtel de ville gothique, palais épiscopal, maisons au terrain de l'ancien hôtel de ville
Gothique
Pour édifier l'hôtel de ville gothique, la ville acheta et démolit deux maisons, la maison de la guilde des cordouaniers (tanneurs et cordonniers fins) et le domicile d'un maire banni. Il fut bâti comme une démonstration du pouvoir communal entre le palais archiépiscopal et la place du marché, qui avait été nivelée et pavée un siècle auparavant. Cet ancien hôtel de ville comprend de grandes salles sur trois niveaux, la salle supérieure pour les grandes réunions et la salle inférieure autrefois comme halle du marché et aujourd'hui comme salle des expositions. Les salles étaient un petit peu plus longues et larges que la grande salle du palais archiépiscopal. Au-dessous est subdivisée la cave municipale. Jusque 1608, l'hôtel de ville avait deux chemins de ronde, un sur la gouttière et un sur l'arcade vers la place du marché. Sous l'arcade, on faisait des audiences de justice. Le conseil de la ville même, appelé la Wittheit, comprenait 36 personnes et siégeait dans une chambre annexée au niveau de la salle supérieure.
Les façades ont été décorées avec seize grandes sculptures, qui représentent un empereur et sept prince-électeurs (vers la place du marché), vers le nord-ouest et quatre philosophes antiques (originellement quatre prophètes de la Bible) vers la cathédrale Saint-Pierre, Moïse, Salomon et Jonas ou Daniel.
Aux coins, il y avait quatre tourelles comprenantes les accès à la goutière, qui étaient étayées par figures portantes. La goutière avec un parapet à créneaux était utilisée comme chemin de ronde ou comme une tribune. En raison des modifications plus tardives, seulement une des tourelles est conservée.
Renaissance
Entre 1545 à 1550, une nouvelle annexe de trois étages fut construite avec une façade de style Renaissance. Il en résultait qu'il n'y avait plus qu'un passage étroit entre l'hôtel de ville et la chapelle du palais archiépiscopal.
En 1596, le bâtiment gothique est remanié par le maître d'œuvre Lüder von Bentheim. Il change les fenêtres de la salle supérieure au sud-ouest supprimant les arcs brisés et les remplaçant par des fenêtres de forme rectangulaire. Puis de 1608 à 1612, il remanie la façade sud dans le style renaissance de la Weser[1]. En 1608, la salle supérieure reçoit un grand avant-corps, qui comprend deux étages, en haut la chambre des (anciennes) archives et en bas la « Chambre d'or ». Sur l'avant-corps, on construit un pignon à la mode flamande. Toutes les sculptures gothiques de cette façade sont transférées vers une position plus latérale.
Annexes plus tardives
En 1682-1683, l'annexe des bureaux du côté arrière fut agrandie dans une version très peu décorée du baroque, mais avec bandes vitreuses presque visionnaires.
En 1803, par le Recès d'Empire, la ville libre de Brême prenait possession du palais archiépiscopal, qui depuis les traités de Westphalie avait été suédois, puis hanovrien. En 1818-1819, Christian Blohm, le maître d'œuvre de la ville, transformait ce palais gothique en un édifice de style classique aux bureaux municipaux, appelé Stadthaus (« maison de ville »).
Dans un redressement en 1826, l'annexe de 1535 a perdu sa façade de style renaissance, et l*étage supérieur de l'annexe de 1682/83 a perdu sa bande vitreuse.
Depuis 1888, la cave municipale fut agrandie par salles souterraines sous la place de Notre Dame (Unser Lieben Frauen Kirchhof).
De 1909 à 1913, un nouvel hôtel de ville a été bâti sur le terrain de la maison de ville à côté de l'ancien par Gabriel von Seidl (1909-1913)[1]. Les trois façades vers le Grasmarkt (« marché aux herbes ») et le Domshof (« court de la cathédrale », il n'était pas le cloître) sont dessinées en style néo-Renaissance, la quatrième en style art nouveau.
Depuis
L'hôtel de ville a été épargné lors de la Seconde Guerre mondiale[1].
De 1946 à 1966, le parlement de Brême (Bürgerschaft) siégeait dans la salle des fêtes du nouvel hôtel de ville.
En 2004, le bâtiment et la statue de Roland sont ajoutés à la liste des sites du patrimoine mondial et l'ensemble constitue « des témoignages exceptionnels de l'autonomie civique et de la souveraineté qui caractérisèrent le Saint-Empire romain germanique »[1].
Galerie
- Salle supérieure,
„Obere Rathaushalle“ - Salle supérieure, avec les anciens archives (a l'haut) et la « Chambre d'Or »
- « Charlemagne et Anschaire de Brême », Peinture de 1532 dans la salle supérieure
- Salle inférieure,
„Untere Rathaushalle“ - Cave municipale,
„Ratskeller“ - Salle des fêtes dans le nouvel hôtel de ville
- Détail de la façade vers la place du marché
- Partie centrale de la façade vers la place du marché
- Vieux (à gauche) et nouvel hôtel de ville, vue du sud
- Vieux hôtel de ville (à droite), annexe de 1683 (bricques rouges) et nouvel hôtel de ville, vue du nord-ouest
Numismatique
L'hôtel de ville de Brême figure sur la pièce commémorative de 2 euros de l'Allemagne de 2010.
Liens externes
- Ressources relatives à l'architecture :
- Hôtel de ville et la statue de Roland sur la place du marché de Brême : Site Officiel de l'UNESCO
- Bremisches Jahrbuch › Band 59 (1981) › Untersuchungen zur gotischen Gestalt des Rathauses in Bremen / Rolf Gramatzki
- Ernst Ehrhardt (1855–1944): Das Palatium der bremischen Erzbischöfe in der Stadt Bremen. In: Jahrbuch der bremischen Sammlungen. 3. Jahrgang 1910. (digitale Sammlung der Staats- und Universitätsbibliothek Bremen)
Notes et références
- Portail du patrimoine mondial
- Portail de la Renaissance
- Portail de Brême
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme