Hélène Lazareff

Hélène Lazareff, née Hélène Gordon, née le à Rostov-sur-le-Don[1] et morte le au Lavandou[2], est une journaliste française, fondatrice en 1945 du magazine féminin Elle.

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Hélène Lazareff
Nom de naissance Hélène Gordon
Naissance
Rostov-sur-le-Don, Empire russe
Décès (à 78 ans)
Le Lavandou, Var, France
Nationalité française
Profession
Activité principale
Directrice de Elle (1945-1973)
Autres activités
Formation
Études d'ethnologie
Famille
Pierre Lazareff (époux)
Michèle Rosier (fille)
Patrick (fils adopté)

Biographie

Jeunesse

Hélène Gordon est née le à Rostov-sur-le-Don, en Russie. Sa famille, appartenant à la haute bourgeoisie juive[3], fuit la révolution d'Octobre et se réfugie en Turquie puis à Paris.

Après avoir passé le baccalauréat, elle étudie les lettres et l'ethnologie, puis travaille au Musée de l'Homme et participe une mission organisée par Marcel Griaule chez les Dogons du Congo[1],[4].

Carrière

Hélène Lazareff fait ses débuts de journaliste à la rubrique enfants de Paris-Soir, alors dirigé par Jean Prouvost, puis elle travaille à Marie Claire, fondé par Jean Prouvost[1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Lazareff se réfugient à New York, où ils découvrent le journalisme américain. Hélène Lazareff travaille au Harper's Bazaar et au New York Times[1]. À leur retour en France, en 1945, Pierre Lazareff fonde France-Soir tandis qu'Hélène cofonde avec Marcelle Auclair et dirige le magazine Elle, dont le premier numéro sort le . En 1952, le couple Lazareff s’installe au domaine de « La Grille Royale» à Louveciennes où il organise un déjeuner dominical réunissant tout le monde politique, artistique et littéraire[5].

Plaque commémorative de Pierre Lazareff et Hélène Gordon-Lazareff à Louveciennes (Yvelines)

En 1973, un an après le décès de Pierre Lazareff, elle abandonne la direction de Elle et, atteinte de la maladie d'Alzheimer[1], se retire au Lavandou où elle meurt le , âgée de 78 ans. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division no 7).

Une biographie, La Tzarine (1984), lui a été consacrée, écrite par Denise Dubois-Jallais, une journaliste de Elle qu'elle avait découverte et formée[6].

Vie privée

Elle se marie avec le chercheur Paul Raudniz en 1929, à l'âge de 19 ans[3]. Ensemble, ils ont une fille : Michèle (1930-2017)[1].

Après un divorce en 1932, Hélène Gordon se remarie en 1939 avec Pierre Lazareff. Leur couple est réputé pour avoir été volontiers « hors normes » et « libre »[7].

Hélène Gordon a eu d'innombrables amants, y compris des adolescents[8], dont, parmi les plus célèbres, on peut citer Philippe Soupault, Bertrand de Jouvenel, Michel Leiris, Bernard Maupoil et Louis Delaprée[9].

Mort

Atteinte de la maladie d'Alzheimer, dont les premiers symptômes apparurent au début des années 1970[10], Hélène Gordon-Lazareff meurt dans sa propriété de La Fossette au Lavandou le 16 février 1988 à l'âge de 78 ans.

Citation

Au sujet du magazine Elle, sa devise était : « Du sérieux dans la frivolité, de l'ironie dans le grave. »[réf. nécessaire]

Théâtre

Notes et références

  1. Bitton Dictionnaire.
  2. Éditions Larousse, « Archive Larousse : Journal de l'année Édition 1989 - dossier - Nécrologie », sur www.larousse.fr (consulté le )
  3. « 14. Hélène Lazareff - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  4. Éric Jolly, Démasquer la société dogon : Sahara-Soudan (janvier-avril 1935), Paris, Lahic / DPRPS-Direction des patrimoines, , 130 p. (lire en ligne)
  5. Sophie Delassein, Les dimanches de Louveciennes - Chez Hélène et Pierre Lazareff, Grasset, 2009
  6. Denise Dubois Jallais, La Tzarine, Paris, Robert Laffont,
  7. « Pierre et Hélène Lazareff, couple hors normes ! » entretien avec Sophie Delassein par Jean-Pierre Thiollet, France-Soir, 12 mai 2009, http://www.francesoir.fr/loisirs/litterature/“pierre-et-helene-lazareff-couple-hors-normes-”-sophie-delassein-38180.html et Yves Courrière, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité. Gallimard, "Biographies", 1995, p. 239.
  8. Yves Courrière, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité. Gallimard, "Biographies", 1995, p.362 : "Tout commença par une réflexion de Betty Winkler à sa cuisinière à qui elle demanda de mieux surveiller les fréquentes visites qu'un très jeune homme de dix-sept-dix-huit-ans, lointain surgeon de la branche autrichienne des Rothschild, rendait à la partie de l'appartement dévolue aux Lazareff. Betty Winkler le soupçonnait de faire la cour à Michèle qu'elle trouvait trop jeune ! À cette mise en garde la domestique laissa exploser sa colère. - Madame, je pars ! Moi, je ne peux pas servir dans un bordel ! - Que dites-vous ? - Le garçon, c'est Mme Lazareff qui se l'offre dans votre lit ! (...) Et c'est après que j'ai découvert qu'Hélène était malade, que chez elle l'exagération des désirs sexuels relevait de la pathologie." (témoignage de Betty Winkler, épouse de Paul Winkler à l'auteur)
  9. Yves Courrière, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité. Gallimard, "Biographies", 1995, p. 228 et 239.
  10. Yves Courrière, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité. Gallimard, "Biographies", 1995, p.762

Annexes

Bibliographie

  • Karine Grandpierre, « ELLE : un outil d’émancipation de la femme entre journalisme et littérature 1945-1960 ? », COnTEXTES. Revue de sociologie de la littérature, no 11, , p. 10 (ISSN 1783-094X, DOI 10.4000/contextes.5399, lire en ligne, consulté le )

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