Guitare baryton
Une guitare baryton (ou barytone, du grec "barytonos" : voix grave ) est une guitare de tessiture plus grave que la guitare, et permettant un accordage plus bas d'au moins une quarte (voire une octave) par rapport au classique mi-la-ré-sol-si-mi grâce à un manche plus long. Elle se situe donc entre la guitare et la guitare basse.
La longueur de son manche autorise une longueur vibrante des cordes plus grande que sur les guitares (26,50" ou 27.50" et même 30" au lieu de 23.5" à 25.5". Il s'ensuit qu'une baryton peut être accordée plus bas – par exemple en si grave au lieu de mi à partir de la dernière corde, donc si-mi-la-ré-fa#-si (B-E-A-D-F#-B en notation internationale).
Historique
La première marque ayant commercialisé des guitares électriques baryton est Danelectro, dans les années 1950. Elles trouvèrent leur clientèle parmi les joueurs de Surf music et furent utilisées ensuite pour leur sonorité particulière, par exemple dans des BO de films tels que celle de James Bond ou par Ennio Morricone pour les westerns spaghetti, restant toutefois de diffusion assez limitée.
Les guitares baryton ont trouvé un autre créneau d'utilisation avec le heavy metal à partir des années 1970.
La guitare baryton et la sept cordes
Ces guitares, à la fois concurrencent, et se démarquent des modèles sept cordes : la corde grave d'une guitare sept cordes peut en effet aussi être accordée en si, retrouvant les mêmes notes qu'une baryton sur ses 6 cordes graves (d'où le commentaire cher à certains guitaristes de métal : 'la baryton n'est qu'une sept cordes à six cordes').
Toutefois, la guitare baryton permet d'atteindre le si grave en utilisant un tirant de corde plus faible grace à une longueur de corde vibrante (dite diapason) plus longue. (les sept cordes actuelles emploient toutefois souvent un tirant de corde usuel, couplé par exemple à un chevalet surélevé, réduisant ainsi les risques de frisure dus à une tension des cordes très faible et conséquemment une amplitude vibratoire plus grande).
D'autre part, la guitare baryton autorise des accordages encore plus graves, ce qui est sa réelle particularité. De fait, ces guitares sont souvent utilisées en metal, où elles jouent bien souvent le rôle de la guitare rythmique complétant le duo basse-batterie aux côtés d'une guitare soliste. Une baryton, même si ce n'est pas sa vocation première, permet d'aller sans défaillir jusqu'à une octave en dessous de l'accordage standard : manche et mécaniques sont adaptés pour à la fois soutenir la tension de tirants de cordes importants et offrir la meilleure résonance et la meilleure définition des notes possibles. Plus l'accordage est grave, plus le tirant de corde nécessaire est élevé, cependant que la tension exercée reste sensiblement la même afin d'obtenir à la fois un jeu aisé et un timbre précis. Une baryton accordée très grave se rapproche ainsi d'une basse avec une qualité sonore suffisante, la guitare sept cordes restant plus tournée vers la rythmique et les positions d'accords – des groupes comme Meshuggah en sont l'illustration.
Le son typique des Danelectro, le 'twang' ne peut s'obtenir qu'avec une baryton, dont les cordes sont lâches et vibrent longuement dans un espace plus important (lié à une action plus haute). Inversement, une guitare au manche plus court donnera de meilleurs résultats lorsqu’un son plus précis est souhaité (par exemple pour appliquer un gain important avec une distorsion 'moderne') alors que les guitares baryton Danelectro seront mieux exploitées avec un trémolo et une réverbe à ressort.
Instrumentistes
- Buckethead, sur de très nombreux albums, joue indifféremment guitare et guitare baryton, puis les mixe ensemble.
- Head et Munky (Korn)
- Jean-Paul Roy, avec The Hyènes
- Jimmy Herring, sur les albums Lifeboat (2008) et Subject To Change Without Notice (2012)
- John Petrucci
- Mark Lettieri, guitariste de Snarky Puppy, sur ses albums Deep : The Baritone Sessions, Vol.1 et Vol. 2.
- Michael League, bassiste de Snarky Puppy.
- Michel Cloup, sur son album Notre Silence (2011).
- Pat Metheny, entre autres sur l'album One Quiet Night (2003)
- Pat Smear, avec les Foo Fighters depuis son retour officiel en 2011.
- Poison Ivy, des Cramps, sur l'album A date with Elvis (1986).
- Robert Smith (The Cure), longtemps utilisateur de la Fender VI (de 1981 à 1989), puis de la Schecter baryton. Le son de The Cure est largement tributaire de cette guitare.
- Serge Teyssot-Gay, avec Zone Libre, sur les albums L'Angle Mort (2009) et Les Contes du Chaos (2011).
- Stephen Carpenter (Deftones)
- Virginie Peitavi
Notes et références
Voir aussi
- Springtime (guitare), une hybride de deux guitares électriques et une guitare basse avec sept cordes.
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