Guiraude de Lavaur

Guiraude de Lavaur, dite aussi Guiraude de Laurac ou Dame Guiraude ( ? - ) est une figure emblématique de la résistance à la croisade des Albigeois et des victimes de cette dernière. Guiraude (ou Géralde) de Lavaur est, à bien d'autres titres encore, l'un des personnages les plus représentatifs de l'aristocratie languedocienne du début du XIIIe siècle.

Fille de Blanche de Paracol et de Sicard II de Lautrec (détenteur de l'importante seigneurie de Laurac et Montréal), Guiraude passe sa jeunesse dans un milieu favorable au catharisme, qui doit la marquer comme il le fait pour ses sœurs (Esclarmonde, Mabilia, etc.)

Esclarmonde, Navarre et Guiraude de Laurac ont pour frère Aimery de Montréal (biographie complète de la famille dans[1] :). Ce dernier se soumet une première fois à Simon de Montfort après le siège de Carcassonne, mais il entre en dissidence à l'automne 1209. Après le siège de Minerve, il livre ses seigneuries et prête hommage au nouveau maître de la région. Toutefois, jugeant que ce dernier ne lui a pas confié des domaines suffisant à compenser la perte de sa terre ancestrale, il change encore de camp et participe, au printemps 1211, à la défense de Lavaur, dont Guiraude est la châtelaine (elle semble veuve de Guilhem Peyre à cette époque).

Supplice

Le , jour de la Sainte-Croix, la ville tombe. Guiraude, présentée comme l'incarnation même de l'hospitalité courtoise par La Chanson de la Croisade, subit un supplice horrible, pour avoir résisté aux Croisés :

Estiers dama Girauda qu'an en un potz gitat,
De peiras la cubriron ; don fo dols e pecatz,
Que ja nulhs hom del segle, so sapchatz de vertatz,
No partira de leis entro agues manjat.

En outre dame Guiraude ils ont en un puits jetée,
De pierres la couvrirent ; dont fut dol et péché,
Car nul homme au monde, pour vrai le sachez,
Ne se sépara d'elle, sans qu'il eut mangé.

Ainsi, Dame Guiraude aurait été jetée poignets liés au fond d'un puits avant d'être lapidée. Le site du supposé supplice se trouve aujourd'hui à l'Esplanade du Plô (site exact de l'ancien castrum), où une stèle commémorative lui est dédiée, ainsi qu'aux victimes du siège de Lavaur (400 hérétiques ont été conduits au bûcher, quatre-vingts chevaliers, dont Aymeri, ont été pendus). Sur la stèle figure la colombe cathare, allégorie de la paix. En outre, des rues ou restaurants vauréens portent le nom de Guiraude, Dame Guiraude, ou bien encore Guiraude de Laurac (c'est le cas de la médiathèque).

Références

  1. Pierre Clément (dir.), Roquefort de la Montagne Noire, Nouvelles éditions Loubatières (2009)

Bibliographie

  • Les Tarnais, dictionnaire biographique, FSIT, 1996, p. 162
  • Contes et légendes du Tarn, O. de Robert, 2009
  • Le château du Plô, Ch. COLIN, Imprimerie Bonnafous, Lavaur, 1924
  • La chanson de la Croisade, la prise de Lavaur (1211)
  • Sous le nom de Dame Geralda, sa vie est évoquée longuement dans le roman La passion cathare de Michel Peyramaure.
  • Roquefort de la Montagne Noire, Pierre Clément, dir., Nouvelles éditions Loubatières, 2009

Articles connexes

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