Guillaume Homberg

Guillaume Homberg, né Wilhelm Homberg le à Batavia (Jakarta) dans Java et mort le à Paris est un chimiste néerlandais membre de l'Académie des sciences (France)

Biographie

Origines

Guillaume Homberg naît le de John Homberg et de Barbe Van-Hedemard, fille d'officier. La famille vit à Batavia, capitale des Indes néerlandaises, aujourd'hui renommée Jakarta. D'après Fontenelle, son père, gentilhomme Saxon originaire de Quedlinburg, perd son héritage lorsque les Suédois envahissent l'Allemagne pendant la Guerre de Trente Ans, devient officier de la VOC et dirige l'Arsenal de Batavia[1]. La famille Homberg rentre à Amsterdam en 1670.

Études de droit et médecine

ll étudie le droit à Jena et Leipzig, et devient en 1674 avocat à Magdeburg[2]. Il y rencontre Otto van Guericke, Bourgmaitre et ingénieur-chercheur sur le vide. Sous son influence s'oriente vers les sciences naturelles, notamment la biologie et l'astronomie : il se fabrique même un astucieux globe céleste, avec une bougie à l'intérieur[1]. Pour approfondir ses connaissances, il se rend dans plusieurs universités d'Europe, Padoue, Bologne, Rome, Paris. Il travaille avec Robert Boyle en Angleterre. Il rentre chez sa famille en Hollande, à Quedlimbourg, puis devient docteur en médecine à Witteberg.

Savant cosmopolite

Il ne reste pas longtemps à Witteberg, et au grand dam de sa famille, qui souhaiterait qu'il fonde une famille respectable, il repart rencontrer les savants d'Allemagne. Un moment en Saxe, en Bohème, en Hongrie, il s'installe sur la proposition du roi Charles XI de Suède à Stockholm. Il y travaille avec M Hierna, qui devient plus tard Premier Médecin de la cour.

Douce France

En 1682 Colbert lui offre de s'installer à Paris. De famille protestante Calviniste - il sait même l'hébreu - il abjure et annonce qu'il se convertit au catholicisme. « Sa plus puissante raison était que la pratique familière aux Protestans de lire tous les jours l'Écriture Sainte, lui avait rendu fort suspecte l'Église Protestante dans laquelle il était né, & qu'il se sentait fort ébranlé pour rentrer dans l'Église Catholique [...]. » nous dit Fontenelle[1]. On est alors un an avant la mort de Colbert, en pleine dragonnades, trois ans avant la Révocation de l'Édit de Nantes. Il est déshérité[3].

Localisation supposée de la maison Dodart-Homberg, dans le Quartier du Marais, 1739

Pendant cinq ans, de 1685 à 1689 il part à Rome exercer comme médecin. Il ne retourne définitivement à Paris qu'en 1691. Il est élu membre de l'Académie des Sciences le .

En 1708, à 56 ans, il épouse Marguerite-Angélique Dodart, fille d'un botaniste de l'Académie des Science et auteur des Mémoires pour servir à l'histoire des plantes, Denis Dodart, décédé l'année précédente. Fontenelle décrit ce mariage comme envisagé depuis quelque temps, et particulièrement complice : « l'amour seul sans une forte estime n'eût pas produit tant de constance. »[1] De Denis Dodart, la famille Homberg hérite d'une maison rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, dans le Marais, et un certain nombre de rentes et pensions.

Il meurt sept ans plus tard, le , à Paris, d'une petite dysenterie. Sa veuve se remarie avec François de Buraude. Elle meurt en 1751, laissant un héritage à ses neveux Dodart. Son notaire est Pierre-Yves de Bougainville, père de Jean-Pierre et Louis-Antoine, à l'époque respectivement académicien et mathématicien sous la conduite de Jean Le Rond d'Alembert, et bientôt célèbre explorateur[4].

Travail scientifique

The Alchemist Discovering Phosphorus, peinture de Joseph Wright, 1771

En 1691 l'Abbé Bignon le fait entrer à l'Académie Royale des Sciences. Il y obtient le laboratoire de l'Académie, ce qui lui laisse une grande liberté de recherche. Il collabore avec Étienne-François Geoffroy et Louis Lémery.

Guillaume Homberg construit ses propres microscopes et ses propres machines pneumatiques, Il invente un instrument pour mesurer la gravité spécifique des fluides. Il a découvert l'acide borique, qui s'appelait "Sal Sedativum Hombergi", et une espèce de chlorure de calcium phosphorescent appelé "Phosphore d'Homberg".

Le duc d'Orléans en fait son protégé en 1702, lui offre une pension et un merveilleux laboratoire. Homberg lui donne des cours particulier de Chimie. En 1704 il est gratifié par le Prince du titre de Premier Médecin.

Publications

  • Wilhelm Homberg, Essays de Chimie : Des principes de la Chimie en general, Mémoires de l’Académie Royale des Sciences (MARS) 4, 1702
  • Disputatio juridica de diffidationibus, vulgo "vom Befehden", praeside D. Bartholomaeo Leonhardo Schwendendörffero,... publico eruditorum examini submittit Wilhelmus Homberg,... ad diem 9. martii 1676. Editio 2a, Lipsiae recusa, 1716

Notes et références

Sources contemporaines

  • Fontenelle, "Éloge de Monsieur Homberg", Œuvres de Monsieur de Fontenelle, vol. 5, 1785[1].

Bibliographie

  • Rémi Franckowiak, Luc Peterschmitt, « La chimie de Homberg : une vérité certaine dans une physique contestable », Early Science and Medicine 10/1 (2005): 65-90.
  • Lawrence M. Principe, « Wilhelm Homberg et la chimie de la lumière », Methodos, vol. 8, (lire en ligne)

Références

  1. Bernard Le Bouyer de Fontenelle, Eloge de Monsieur Homberg, Paris, B. Brunet, (lire en ligne), Tome 5, p. 406 des Œuvres complètes
  2. « The Galileo Project », sur galileo.rice.edu (consulté le )
  3. (en) Richard S. Westfall Department of History and Philosophy of Science Indiana University, « The Galileo Project », sur galileo.rice.edu (consulté le )
  4. « Salle des inventaires virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )

Liens externes

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