Guillaume Dubufe

Guillaume Dubufe[1], né à Paris le , et mort en mer au large de Buenos Aires le , est un peintre et illustrateur français.

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Biographie

Tombe de Guillaume Dubufe, Paris, cimetière du Père-Lachaise (division 10).

Fils du peintre Édouard Louis Dubufe[2] et de la sculptrice Juliette Dubufe née Zimmerman[3], Guillaume Dubufe voit le jour à Paris, entouré de son grand-père paternel Claude-Marie Dubufe, également peintre, et de son oncle maternel le compositeur Charles Gounod[4].

Issu d'une famille d'artiste, il est d'abord élève de son père et de sa mère, qui lui enseigne la sculpture. Sa mère meurt en couches après avoir donné naissance à une fille deux ans après sa naissance.

Il poursuit sa formation sous la direction d'Alexis-Joseph Mazerolle et d'Alexandre Cabanel à l'École des beaux-arts de Paris.

En 1875 il épouse Cécile Woog. Le couple aura cinq enfants, dont Juliette Dubufe-Wehrlé, qui deviendra également artiste peintre.

Il est suffisamment fortuné pour racheter l'hôtel particulier que son confrère Roger Jourdain venait de faire construire. Édifié dans le quartier de la Plaine-de-Monceaux alors à la mode, l'hôtel, construit en 1878, est situé au no 43 avenue de Villiers[5],[6].

En 1885, Guillaume Dubufe décore le plafond du foyer de la Comédie-Française[7].

La famille fait de longs séjours dans sa grande villa d'Anacapri dans l'île de Capri en Italie, où Dubufe réalise des tableaux représentant sa maison et qui seront exposés en 1906 à la galerie Georges Petit à Paris. Il semble qu'il y travaille également de 1888 à 1890 à une série de grands tableaux sur la Vierge Marie.

En 1891, il réalise la décoration des plafonds de la galerie Lobau à l'hôtel de ville de Paris, de la salle des fêtes du palais de l'Élysée en 1894 et de la bibliothèque de la Sorbonne en 1896. Cette même année, il conçoit et réalise le décor pour le Salon national des beaux-arts de Paris.

Guillaume Dubufe a été membre de la délégation de la Société Nationale des Beaux Arts de 1901 à 1905[8].

En 1900, il peint le panneau Lyon pour la grande salle du restaurant Le Train bleu de la gare de Lyon à Paris.

Le peintre Lorrain Émile Friant (1863-1932), son confrère et ami, exécute son portrait en 1905[9]. Ce tableau est conservé au musée d'Orsay.

Guillaume Dubufe réalise de 1906 à 1909 la décoration de l'hôtel de ville de Saint-Mandé en collaboration avec son condisciple de l'atelier Cabanel aux Beaux-Arts, le peintre Édouard Rosset-Granger[10]. Il expose cette année-là l'aquarelle L'Amour et Psyché au Salon de la Société nationale des beaux-arts[11].

Nommée commissaire du deuxième Salon des peintres français à Buenos-Aires, Guillaume Dubufe meurt subitement le , au large des côtes du Brésil à bord du paquebot transatlantique qui l'y emmenait[12]. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (10e division), où sa tombe est réalisée par l'architecte Jean Camille Formigé (1845-1926)[13]. Le comité s'occupant de l'érection du tombeau de l'artiste commande à son ami le sculpteur Albert Bartholomé (1848-1928) les deux bas-reliefs qui ornent sa sépulture[14],[15].

Œuvre

Œuvres sur papier

  • Limoges, préfecture du Limousin : L'Éveil, 1910, pastel.
  • Troyes, musée des beaux-arts :
    • Nu féminin, 1882, fusain, craie blanche sur papier bleu ;
    • Portrait de Madame Roger Ballu, 1884, fusain, craie sur papier bleu.
  • Paris, musée du Louvre, département des arts graphiques :
    • La Maison de la Vierge, 1889, mine de plomb, étude pour le tableau éponyme. Reprise sous le titre L'Enfant, lithographie, dans L'Estampe moderne en 1897 ;
    • Portrait de Mademoiselle Claire du Loche, épouse de Charles Grandjean, 1883, aquarelle ;
    • Portrait en frise des cinq enfants de l'artiste, vus en buste à Capri, vers 1890, aquarelle ;
    • Sainte-Cécile sous les traits d'une jeune fille vêtue d'une tunique ;
    • Les Heures de la Vierge, encre noire et couleur ;
    • Prière ;
    • Tonnelle ensoleillée, avec un chien dormant, mine de plomb ;
    • Escalier passant entre deux murets, mine de plomb.

Peintures

Tableau Titre Date Dimensions Notes Lieu de conservation
La mort d'Adonis1877Localisation actuelle inconnue, autrefois à Rouen, musée des Beaux-Arts
Étude de jeune fille nuevers 1877195 x 103 cmRouen, musée des Beaux-Arts
L'Atelier de la rue d'Aumale 1878 38 x 27 cm Galerie de Bayser
Sainte Cécile1878298 x 170 cmClermont-Ferrand, musée d'art Roger Quilliot
Madame Guillaume Dubufe188149,5 x 35 cmParis, musée d'Orsay
Portrait de Gabrielle Dubufe v. 1882 49 x 39 cm Coll. part.
Musique sacrée et Musique profane (diptyque)1882
La Musique sacrée1882577 x 400 cmAmiens, musée de Picardie
La Musique profane1882577 x 400 cmAmiens, musée de Picardie
La Vérité entourée du Drame, de la Comédie, de la Tragédie, et de la Poésie (esquisse)1885124 x 63 cmEsquisse pour le plafond de la Comédie Française Paris, musée d'Orsay
La Vérité entourée du Drame, de la Comédie, de la Tragédie, et de la Poésie (esquisse) 1885 71 x 43 cm Esquisse pour le plafond de la Comédie Française Moulins, musée départemental Anne-de-Beaujeu
Femme à Anacapri 1886 39 x 29 cm Coll. part.
Diane, reine de la nuit (esquisse)188792,5 x 60 cmParis, musée du Petit-Palais
Cyprisvers 1889Localisation actuelle inconnue
Petite fille à Capri vers 1890 70 x 43 cm Coll. part.
La Maison de la Vierge1890294,5 x 201 cmParis, musée d'Orsay
Cypris (variante)vers 1891Localisation actuelle inconnue
L'Eau et Le Feu 1892 127 x 68 cm Coll. part.
Portrait de Mme de Beauchamp et ses enfants 1895 211 x 141 cm Poitiers, musée Sainte Croix
Et Scientia quoque poesis erit1897Plafond de la Salle de lecture de la bibliothèque de la SorbonneParis, Université Paris Sorbonne
Portrait de Juliette et Mireille Dubufe 1898 Coll. part.
La Ville de Lyon (esquisse)189982,4 x 82,4 cmEsquisse pour le buffet de la gare de Lyon, Paris Paris, musée du Petit-Palais

Photographies

Ensemble de photographies réalisées à Capri vers 1890, conservées au musée d'Orsay à Paris :

  • Trois petites filles sous une treille ;
  • Petite fille tenant un panier et paysanne assise devant une maison ;
  • Treille à Capri ;
  • Deux enfants assis sur un mur dans une oliveraie ;
  • Petites paysannes avec des cruches.

Illustrations

  • L'Aventurière, comédie en vers d'Émile Augier, compositions de Guillaume Dubufe, eaux-fortes d'A. Morse, Éditions Calmann-Lévy, 1892.
  • La Ciguë, comédie en vers d'Émile Augier, compositions de Guillaume Dubufe, et eaux-Fortes de A. Morse, Éditions Calmann-Lévy, 1893.
  • Gabrielle d'Émile Augier, eaux-fortes d'après les compositions de Guillaume Dubufe, Paris, Éditions Calmann-Lévy, 1894.
  • Sapho, opéra d'Émile Augier, compositions de Guillaume Dubufe, et eaux-Fortes d'A. Morse, Éditions Calmann-Lévy, 1897.
  • Le Joueur de flûte, comédie en un acte en vers illustrée avec six compositions à l'eau-forte par A. Morse d'après Guillaume Dubufe, 1897.
  • Un homme de bien, comédie en vers d'Émile Augier, compositions de Guillaume Dubufe, et eaux-fortes d'A. Morse, Éditions Calmann-Lévy, 1897.

Publications

Œuvres exposées au Salon

Expositions

  • 1894 : 1re « Exposition d'art photographique », galerie Georges Petit, Paris.
  • Exposition universelle de 1900 à Paris : Portrait de Mme Guillaume Dubufe née Cécile Woog et La Maison de la Vierge, laquelle lui vaut une médaille.
  • Exposition universelle de 1904 à Saint-Louis : La Maison de la Vierge.
  • 1906 : « Paysages de Capri », du 17 au , galerie Georges Petit, Paris.
  • 1908 : « Portraits d'hommes et de femmes célèbres », pavillon du parc de Bagatelle, Paris.
  • 1910 : « Exposition rétrospective de l’œuvre de Guillaume Dubufe à la Société nationale des Beaux-Arts en 1910 », Paris.
  • 1988 : « Claude-Marie, Édouard et Guillaume Dubufe : portraits d'un siècle d'élégance parisienne », Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, mairies des 9e et 16e arrondissements de Paris.
  • 2018 : « Claude-Marie, Édouard et Guillaume Dubufe (1790-1909), la peinture en héritage », du au , musée des Avelines, Saint Cloud.

Notes et références

  1. Né Guillaume Édouard Marie Dubufe. Son nom est parfois orthographié « Dubuffe ».
  2. Généalogie de l'artiste sur Geneanet
  3. Fille du compositeur Pierre Zimmerman.
  4. Qui avait épousé en 1852 Maria Zimmermann, la sœur de sa mère.
  5. Historique de l'hôtel particulier sur le site du musée Henner Marie Henner, veuve du neveu de Jean-Jacques Henner, fera l'acquisition de cette demeure et la transformera en musée en 1921, avant d'en faire don à l'État en 1926.
  6. Musée Henner.
  7. Musée d'Orsay Guillaume Dubufe Esquisse du plafond du foyer de la Comédie Française, à Paris (La Vérité un miroir à la main, au milieu de sujets ailés, le Drame, la Poésie, la Tragédie et la Comédie).
  8. G.Dugnat, L'échelle de Jacob
  9. Notice de l'œuvre sur le site du musée d'Orsay.
  10. Mairie de Saint-Mandé
  11. En compagnie de sa fille Juliette Dubufe-Wehrlé qui présente trois œuvres miniatures et pastels.
  12. Necrologie, Journal des débats politiques et littéraires du 29 mai 1909.
  13. Domenico Gabrielli, Dictionnaire historique du cimetière de Père-Lachaise (XVIIIe et XIXe siècles), Éd. de l'Amateur, 2002.
  14. Exécutée de juillet 1910 à mars 1912, sur
  15. Correspondance du sculpteur Bartholomé, sur traces-ecrites.com.
  16. Ministère de la Culture Base Arcade

Annexes

Bibliographie

  • Isabelle Compin et Anne Roquebert, Catalogue sommaire illustré des peintures du Musée du Louvre et du Musée d'Orsay, Paris, 1986.
  • Isabelle Compin, Geneviève Lacambre, Anne Roquebert, Catalogue sommaire illustré des peintures, Paris, 1990.
  • Collectif, Le Train Bleu, éditions Presse Lois Uni Service Paris, 1990 (ISBN 2-908557-01-0).
  • « Guillaume Dubufe », Joseph Uzanne, dans Angelo Mariani (dir.) Figures Contemporaines tirées de l'Album Mariani, éditions Henri Floury, tome 5, Paris, 1990, lire en ligne sur Gallica.
  • Armand Dayot, Le Salon de 1890, Paris, 1890, Lacambre Thiébaut, no 38, 1893, p. 80.
  • Collection Félix Potin, Album de 500 célébrités contemporaines, photographie de Pierre Petit.
  • « La mort de M. Guillaume Dubufe », La Vie parisienne, 1909[réf. incomplète].

Liens externes

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