Guglielmo della Scala

Guglielmo della Scala, né à Vérone autour de 1350[1] et mort à Vérone le , est un politicien italien rattaché à la famille Della Scala, dont il tente de relever le nom après leur éviction de Vérone.

Filiation

Guglielmo est un fils naturel de Cangrande II della Scala, seigneur de Vérone et de Vicence[2]. En l'absence d'héritier légitime, son père organise le futur de ses bâtards, dont Guglielmo, Tebaldo et Fregnanino. Dès 1355, il exige en effet de sa clientèle qu'elle leur jure fidélité. Il impose également Vérone, Vicence et leurs campagnes pour leur constituer un capital. Il laisse ainsi, par testament, 190 000 ducats à Tebaldo et à Fregnanino — qui ont sa préférence — en titres de la dette publique de Venise, ainsi que 60 000 ducats à Guglielmo. Il dote également ses fils de diverses prébendes[3].

Exil

En , après l'assassinat de son père, il disparaît des chroniques de Vérone et se soustrait à la vue de son oncle Cansignorio qui le considère comme un prétendant potentiel. On a peu de certitudes sur ses allées et venues, mais on le retrouve à Venise, où il voisine avec Fregnanino, qui y est traité en hôte de marque en raison des moyens financiers que lui a laissé leur père. Sa présence y est encore attestée en 1391[4], en 1392[5] et en 1393-1394[6],[3].

Tentative de restauration

Après la prise de Vérone par les Visconti, qui tiennent alors Milan et la fuite d'du dernier Della Scala, plusieurs membres de la famille en exil complotent pour restaurer le prestige de leur maison, et en premier lieu Samaritana de Polenta, la veuve d'Antonio, qui défend les droits de leur fils Canfrancesco. Quand celui-ci meurt empoisonné en 1399, Guglielmo réapparaît sur la scène politique et se rapproche de la Maison de Carrare[7], qui contrôle Padoue et le fait élire, en 1401, podestat de la ville[3].

L'année suivante, Guglielmo profite de la mort de Jean Galéas Visconti[8] et du mécontentement des Véronais pour assiéger et prendre la ville (). Il est fortement encouragé dans cette entreprise par Francesco II da Carrara, auquel il a promis Vicence. Guglielmo est désigné seigneur par acclamation, mais il décède le [9], très probablement empoisonné par Francesco da Carrara, qui l'a utilisé tout du long pour combattre Milan par procuration. Son fils Brunoro tente alors de prendre le pouvoir, mais il en est écarté par les Carrare[3].

Postérité

Les mémorialistes réservent à Guglielmo des éloges unanimes : « nobilis Venetus » et « gratus Venetis et vir dignus » selon un chroniqueur vénitien cité par Varanini, « religiosissimus spiritus », « clarissimus patrie sidus » selon Marzaglia, l'historien de la chute des Scaliger, qui rappelle que la brève restauration de 1404 se fit « subintegra populi alacritate » (avec la faveur du peuple unanime)[3].

Guglielmo a eu onze enfants :

Généalogie

Notes et références

  1. Sa date est naissance est déduite de celle de son père (1332) et de l'attribution à Guglielmo, en 1356, d'un siège de chanoine à la cathédrale de Vérone, charge pour laquelle il fallait alors être âgé d'au moins six ans. Varanini, Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 37 (1989).
  2. (it) « Guglielmo Della Scala nell’Enciclopedia Treccani », Treccani.it.
  3. Varanini, 1989
  4. Quand le Sénat lui concède une pension mensuelle de 40 ducats.
  5. Dans un acte du monastère San Mattia de Murano.
  6. Il agit alors par procuration pour deux compatriotes, Nicola Malerbi et Pietro de Broylo.
  7. En la personne de Francesco Novello da Carrara.
  8. 3 septembre 1402.
  9. On trouve également les dates du 21 et du 28 avril.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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