Guerre de Bosnie-Herzégovine

La guerre de Bosnie-Herzégovine est un conflit armé international qui débute le avec la proclamation d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine et s'achève avec les accords de Dayton le . Cette guerre est liée à l'éclatement de la Yougoslavie.

Guerre de Bosnie-Herzégovine
À gauche : le parlement de Sarajevo en flammes après avoir été touché par un tir d'artillerie ; en haut, à droite : Ratko Mladić avec des soldats serbes en et en bas, à droite : un soldat norvégien de l'ONU à Sarajevo.
Informations générales
Date -
(3 ans, 8 mois et 8 jours)
Lieu Bosnie-Herzégovine
Issue Accords de Dayton
Belligérants
1992 :
République de Bosnie-Herzégovine
Croatie
1992-1994 :
République de Bosnie-Herzégovine
1994-1995 :
République de Bosnie-Herzégovine
Croatie
OTAN (en 1995)
1992-1994 :
République d'Herceg-Bosna
Croatie
Soutiens:
Vatican[1]
Argentine[2],[3],[4]
1992 :
République serbe de Bosnie
République serbe de Krajina
République fédérative socialiste de Yougoslavie
1992-1994 :
République serbe de Bosnie
République serbe de Krajina
RF Yougoslavie
Province autonome de Bosnie occidentale (à partir de 1993)
1994-1995 :
République serbe de Bosnie
République serbe de Krajina
Province autonome de Bosnie occidentale
Soutien:
Russie[5]
Commandants
Alija Izetbegović
Haris Silajdžić
Sefer Halilović
Rasim Delić
Leighton Smith
Franjo Tuđman
Gojko Šušak
Janko Bobetko
Mate Boban
Milivoj Petković
Dario Kordić
Slobodan Milošević
Radovan Karadžić
Ratko Mladić
Milan Babić
Goran Hadžić
Milan Martić
Momčilo Perišić
Vojislav Šešelj
Fikret Abdić
Forces en présence
100 chars
200 000 soldats
300 chars
200 pièces d'artillerie
70 000 soldats
650 chars
800 pièces d'artillerie
37avions
120 000 soldats
Pertes
31 270 soldats tués
34 555 civils tués
5 439 soldats tués
1 899 civils tués
20 649 soldats tués
2 145 civils tués

Guerre de Yougoslavie

La guerre oppose des forces serbes, croates et bosniaques. Les Bosniaques se battent aux côtés de la République de Bosnie-Herzégovine. Les Serbes de Bosnie sont soutenus par la Serbie (d'abord en tant que République fédérative socialiste de Yougoslavie puis en tant que République fédérale de Yougoslavie). Enfin, les Croates de Bosnie sont soutenus par la Croatie.

Dès , le Conseil de sécurité des Nations unies autorise le déploiement des casques bleus en Bosnie-Herzégovine au sein de la Force de protection des Nations unies. En , l'opération Deliberate Force de l'OTAN contre les Serbes de Bosnie permet la fin du conflit.

La guerre a fait près de 100 000 morts  dont la moitié sont des victimes civiles  et deux millions de réfugiés. Le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a prononcé quatre-vingt-dix condamnations pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide. Il s'agit du conflit le plus meurtrier en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Préludes

La guerre en Bosnie a pour cause la gestion par les pouvoirs politiques en place de la dislocation de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, elle-même liée à la chute des régimes communistes en Europe de l'Est en 1989. La renaissance des idées nationalistes en Yougoslavie a fragilisé le rôle central du Parti communiste. Les arrivées au pouvoir de Slobodan Milošević en Serbie en 1986, et de Franjo Tudjman en Croatie en 1990, accentuent la crise[6],[7]. En juin 1991, la Slovénie déclare son indépendance, et la Croatie en fait de même. Après un rapide conflit en Slovénie, l'Armée populaire yougoslave (JNA) sous commandement serbe, appuyée par les para-milices serbes, et les Serbes de Krajina en Croatie, attaque la Croatie. Le symbole du début de cette guerre est certainement la bataille de Vukovar.

La Bosnie ne voulant pas participer à ce conflit contre la Croatie, décide de déclarer sa souveraineté en . Cependant, la commission Badinter précise alors qu'elle ne reconnaîtrait l'indépendance de la Bosnie que si un référendum était organisé à cet effet en Bosnie.

Un référendum d'autodétermination est alors organisé le . Il est boycotté par la plupart des Serbes de Bosnie, qui constituent 32 % de la population. Les Croates et les Bosniaques votent, à savoir 68 % de la population. Le résultat du référendum est de 99 % des voix en faveur de la Bosnie indépendante. L'indépendance de la Bosnie est en conséquence proclamée par le Parlement bosniaque le .

Comme il a été prévu par la commission Badinter, à la suite de ce référendum, la Communauté européenne reconnaît la Bosnie en tant qu'État indépendant, le . Cette reconnaissance est suivie de celle des États-Unis. La Bosnie adhère ainsi le à l'Organisation des Nations unies, avec la Croatie et la Slovénie.

La République serbe de Bosnie, l'entité des Serbes dirigée par Radovan Karadžić, déclare à son tour, mais sans aucune procédure constitutionnelle, son indépendance. Cette république ne sera jamais reconnue en tant que telle par la communauté internationale. Si, à la suite des accords de Dayton, il existe dans les faits une république serbe de Bosnie, aucune personnalité morale de droit international n'a été reconnue à cette dernière.

Tentatives de paix

En , le diplomate portugais José Cutileiro et le britannique Peter Carington proposent un projet de cantonalisation de la Bosnie-Herzégovine (sur le modèle suisse des cantons), où chaque canton se verrait attribuer une ethnicité croate, bosniaque ou serbe. Le , Alija Izetbegović pour les Bosniaques, Radovan Karadžić pour les Serbes et Mate Boban pour les Croates signent l’accord avant qu'Izetbegović ne retire sa signature le en déclarant son opposition à toute partition ethnique de la Bosnie-Herzégovine.

Le , la Serbie et le Monténégro, c'est-à-dire les deux seules républiques non-sécessionistes, forment la République fédérale de Yougoslavie, mais celle-ci n'est pas reconnue comme successeur et noyau restant de l'ancienne Yougoslavie (comme ce fut le cas pour la Russie lors de l'implosion de l'URSS), en vertu des conclusions de la commission Badinter. L'ONU tente de pacifier en vain la situation en dépêchant des Casques bleus. La Bosnie-Herzégovine connaît trois ans et demi d'une guerre d'agression et d'extermination des populations bosniaques, croates et serbes.

Le plan de David Owen et de Cyrus Vance connu sous le nom plan de paix Vance-Owen propose en janvier 1993 une partition de la Bosnie-Herzégovine en 10 régions semi-autonomes. Le plan est approuvé par Radovan Karadžić avant d'être rejeté par l’assemblée des Serbes de Bosnie le , et marquera la désolidarisation de Slobodan Milošević vis-à-vis du nationalisme serbe en Bosnie-Herzégovine[réf. nécessaire].

Opérations militaires

Organisation

L'ex-Yougoslavie, et surtout la Bosnie-Herzégovine, ont alors connu plusieurs années de guerre, marquées par des épisodes particulièrement violents : crimes de guerres, massacres, viols, déplacements forcés de populations, des crimes commis par chaque partie. Ces crimes de guerre ont pris une tournure raciste[réf. nécessaire][8],[9], selon le principe de purification ethnique. Toutefois, les déplacements de populations ont souvent été davantage un enjeu stratégique. En effet, ils désorganisaient notamment le camp adverse en lui imposant de prendre en charge des populations civiles supplémentaires et instauraient un climat de terreur. Dans bien des cas, cela a été suffisant pour faire fuir les populations locales avant l'arrivée des troupes ennemies.

Les dirigeants ont aussi fait appel à des groupes paramilitaires et des groupes du crime organisé, comme les Tigres du Serbe Arkan ou les Scorpions. De nombreux combattants étrangers ont aussi participé à cette guerre, notamment des Turcs et des Saoudiens venant aider les musulmans et des Russes, Grecs, mais également de pays comme la France[10],[11].

De nombreux néonazis européens s’enrôlèrent du côté croate. Cela était dû, notamment, à la décision du gouvernement croate de reprendre comme emblèmes les symboles utilisés durant la Seconde Guerre mondiale par l'État indépendant de Croatie, régime fasciste inféodé au Troisième Reich. Des milliers de volontaires étrangers ont également rejoint le côté bosniaque, dont des vétérans du djihad mené en Afghanistan contre le communisme[12].

Déroulement

En 1992, les Serbes de Bosnie, qui ont pris pour capitale Pale, à proximité de Sarajevo, entreprennent donc un long et violent siège de la ville, le plus long que l'Europe moderne ait connu. Les premiers bombardements des forces serbes frappent la ville le , le lendemain de la déclaration d'indépendance. Sarajevo est soumise à un blocus complet. Les convois de nourriture et de médicaments sont bloqués sur les routes, l'eau et l'électricité sont coupés. Le siège de Sarajevo devient une guerre d'usure.

L'armée des Serbes de Bosnie est commandée par Ratko Mladić et principalement formée par les unités bosno-serbes de l'Armée fédérale yougoslave (JNA). Elle s'empare progressivement des principales villes (en dehors de Sarajevo) et des zones peuplées par des Serbes au début de la guerre et pratique une méthode dite d'épuration ethnique contre la population bosniaque.

Le , dans la déclaration de Petersberg, les ministres des affaires étrangères et de la défense de l'Union de l'Europe occidentale confirment leur volonté de participer dans des opérations de maintien de la paix sous l'autorité politique de la CSCE ou de l'ONU. Les efforts de la communauté internationale pour mettre fin au conflit et protéger les populations civiles sont sans résultats, malgré l'envoi de plus de 38 000 militaires aux couleurs de l'ONU. 167 hommes de la Forpronu sont tués et plus de 700 d'entre eux sont blessés, dont environ la moitié appartenant à l'armée française.

En mars 1994, un accord est signé entre les dirigeants croates et musulmans de Bosnie, sous la pression de la communauté internationale, surtout celle des États-Unis envers le président croate Tudjman. Opposées depuis près d'un an, d' (notamment lors des combats durant lesquels fut détruit le pont ottoman du XVe siècle de Mostar) à , les deux communautés forment dès lors un front commun contre les Serbes de Bosnie.

Caractéristiques

La guerre de Bosnie-Herzégovine a été caractérisée par des bombardements aveugles de villes et des villages[13],[14], des camps de concentrations[15],[16],[17], viols massifs systématiques[18],[19], des exécutions sommaire[20],[21],[22], et le nettoyage ethnique[23],[24],[25], principalement perpétré par les serbes[26], et dans une moindre mesure, les forces croates, et bosniaques[27]. Des événements tels que le siège de Sarajevo[28],[29],[30] et le génocide de Srebrenica[31],[32],[33] sont devenus emblématiques du conflit.

Prises de position internationales

Les déclarations d'indépendance de la Slovénie et de la Croatie en , pourtant annoncées six mois avant, prennent la diplomatie française au dépourvu. Cette dernière s'accroche au principe essentiel de la guerre froide : le statu quo, le refus de toute modification de frontières. L'attitude française envers la Bosnie-Herzégovine sera identique : le Quai d'Orsay parle toujours des « belligérants », montrant une volonté claire de les renvoyer dos à dos, de ne pas prendre parti. La France s'illustrera surtout par des discours humanitaires, par une volonté de protéger les populations en faisant abstraction de la guerre en cours. Cette position atteindra son paroxysme avec la visite du Président François Mitterrand aux Casques bleus français à Sarajevo lors de laquelle il prononcera sa célèbre phrase : « Il faut laisser du temps au temps. »

La Bosnie-Herzégovine attire l'attention des pays occidentaux. Certains intellectuels (comme Bernard-Henri Lévy) et hommes politiques présentent la Bosnie-Herzégovine comme un succès du multiculturalisme, et un exemple réussi d'intégration d'une population musulmane en Europe. À leurs yeux, soutenir la Bosnie-Herzégovine, c'est avant tout soutenir les musulmans, non pas les « musulmans », fidèles de l'islam, mais les « Musulmans » (ou Bosniaques), nationalité créée par Tito en 1971 pour atténuer le désir des intellectuels bosniaques, souhaitant que leur peuple puisse être enfin reconnu et revenir à son nom historique de « Bosniaques »[réf. nécessaire]. Les Musulmans deviennent en ces temps de guerre une nationalité à protéger. Il y a toutefois des nuances à apporter à cette description. La Bosnie-Herzégovine est partagée en communautés distinctes, malgré le nombre important de mariages mixtes (5,5 % de la population se déclarant « yougoslave » selon un recensement de 1991, le taux le plus élevé en Yougoslavie). Bernard-Henri Lévy reçoit Alija Izetbegović à Paris en [34] et est nommé avec Bernard Kouchner docteur Honoris causa de l'université de Sarajevo.

Le conflit attire des personnes de diverses nationalités venues défendre le camp musulman comme les djihadistes Khalid Cheikh Mohammed, Oussama Ben Laden ou Aimen Dean, dont certains formeront ensuite des cadres du mouvement terroriste al-Qaïda[35][source insuffisante].

Dénouement

Le dénouement du conflit intervient après un nettoyage ethnique mené par les Serbes de Bosnie et une reconquête menée par les Croates : le massacre de Srebrenica en juillet 1995 et l’opération Tempête en aout 1995.

Du 13 au , l'armée des Serbes de Bosnie, commandée par Ratko Mladić, s'empare de Srebrenica, une enclave bosniaque encerclée depuis le début du conflit où se sont réfugiés des milliers de personnes. Jusqu'à cette offensive serbe, Srebrenica était sous la protection des Casques bleus. Les forces serbes commettent un massacre (8 000 personnes massacrées). Devant l'inefficacité des Casques bleus, les forces de l'Alliance atlantique (OTAN) sont alors intervenues en 1995 directement contre les milices serbes de Bosnie. En août de cette même année, la Croatie reconquiert la Krajina lors d'une opération-éclair de trois jours, l'opération Tempête, appuyée par des bombardements de l'OTAN. L'opération fait un millier de victimes et 200 000 réfugiés serbes sont alors déplacés. Dans le même temps, les forces bosniaques et croates acculent les Serbes à la défensive et reprennent le contrôle d'importants territoires. Les accords de Dayton signés le par Izetbegovic (bosniaque), Tudjman (croate) et Milosevic (serbe), mettent fin au conflit. La Bosnie-Herzégovine devient une confédération de deux entités, la Fédération croato-bosniaque (51 % du territoire, 65 % de la population) et la République serbe de Bosnie (49 % du territoire, 35 % de la population). Le TPIY créé durant la guerre a arrêté tous les dirigeants serbes incriminés (Ratko Mladić étant le dernier et a été arrêté le ), jugé et condamné des criminels de guerre. Le massacre de Srebrenica est considéré comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ». Environ 400 Casques bleus néerlandais étaient sur place au moment du massacre, ceux-ci n'ont pas pu protéger les habitants comme ils le devaient, puisque le général français Bernard Janvier a refusé initialement le soutien aérien crucial pour les Néerlandais. En deuxième instance, quand il fut donné la permission pour les avions d'appui aérien en question, ils auraient déjà regagné leur base en Italie par manque de carburant. Pourtant, le , le tribunal de la Haye estime que l'État néerlandais est civilement responsable de 300 morts à Srebrenica. Aujourd'hui encore, des corps sont retrouvés en état de décomposition avancée sur les terres de Srebrenica. Ils sont examinés puis enterrés, chaque année à la même date, le 11 juillet, en présence de dizaines de milliers de personnes.

Du 4 au , sur décision du président de la Croatie, Franjo Tudjman, l’armée croate placée commandée par les généraux Ivan Cermak, Mladen Markac et Ante Gotovina reprend la Krajina au cours de l’opération Tempête (Oluja en croate). De 1991 à 1995, 250 000 Croates et non-serbes avaient été chassés d'un tiers du territoire croate par les milices alliées de l’armée serbe[36], provoquant des représailles commises par des irréguliers croates dont le résultat fut de faire fuir 80 000 serbes de la région[37]. La préparation de l’opération est assurée par la société militaire privée Military Professional Resources Incorporated (MPRI) qui forme officiers et personnel de l’armée croate pendant quatorze semaines de janvier à , leur enseignant les derniers développements tactiques tirés de la guerre du Golfe par l’armée américaine[38]. En moins de 100 heures que dure l’opération Tempête, l'arc formé du sud au nord par la Lika, la Dalmatie septentrionale, la région de Kordun et la Banovine (une dizaine de milliers de km2) est conquis et nettoyé, moyennant des pertes peu importantes pour l’armée croate : 200 soldats tués et environ un millier de blessés sur 100 000 engagés. Mais au cours de cette offensive et dans les semaines suivantes, des exactions sont commises par des membres de l’armée et de la police croates. Selon les sources, le bilan est de 324 (selon l’acte d’accusation du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie dans les affaires Gotovina et Markac), 677 (selon lpar la section croate du Comité Helsinki)[39] ou 1 200 civils tués (associations serbes de victimes) et de 150 000 à 250 000 personnes déplacées[40] soit l’intégralité de la population serbe de Krajina désormais dispersée entre la Slavonie orientale et la Voïvodine[37]. La condamnation des responsables militaires serbes par le TPIY après le massacre de Srebrenica et l’acquittement[41],[42],[43] des généraux croates de l’opération Tempête en Krajina suscite la polémique, la communauté internationale étant accusée par les Serbes d’avoir pris parti pour les croates[40]. Cette polémique est ravivée chaque année dans un combat mémoriel, les deux évènements étant commémorés à des dates proches l’une de l’autre[39],[44].

Victimes et bilans

À la fin de la guerre, la plupart des estimations quant au nombre de victimes oscillent entre 200 000 et 260 000 morts. Ces chiffres ont depuis été revus à la baisse.

Selon le Centre de documentation et de recherche de Sarajevo, en , le conflit en Bosnie-Herzégovine a coûté la vie à 96 175[45],[46] personnes (dont 38 645 civils), se répartissant ainsi :

  • Bosniaques : 64 995 ;
  • Serbes de Bosnie : 30 100 ;
  • Croates : 7 338.

En janvier 2007, le Centre a revu ses chiffres légèrement à la hausse, annonçant le chiffre de 97 901 tués[47].

En novembre 2015, le Parlement européen annonce que le bilan définitif de la guerre de Bosnie est de quelque 99 100 morts, le seuil des 100 000 morts n'étant pas dépassé. Ce chiffre est le résultat d'études des sources médicales émanant d'hôpitaux et autres structures médicales, d'une étude démographique des communes de Bosnie-Herzégovine, et de sources sanitaires à propos des inhumations. Le conflit a aussi fait quelque 250 000 blessés, dont 55 000 blessés graves[réf. nécessaire]. Pour le pays, le bilan est énorme, car environ 2 % de la population fut victime du conflit, d'après l'estimation de la population de 1995.

Dispositif des forces de paix après 1995

  • Sous commandement de l'OTAN
    • IFOR : opération « Joint Endeavour » de à (60 000 hommes).
    • SFOR : opérations « Joint Guard » et « Joint Forge » jusqu'en (de 32 000 à 7 000 hommes).
  • Sous commandement de l'Union européenne
    • EUFOR : opération « Althea » (7 000 hommes). 33 nations participent à l'opération Althea, dont onze nations hors Union européenne. La France est le 5e pays contributeur, avec 460 hommes[48].

Bibliographie

Sources universitaires

  • Marianne Ducasse-Rogier, A la recherche de la Bosnie-Herzégovine, Presses Universitaires de France – PUF, 2003, (ISBN 978-2130532873)
  • Paul Garde, Vie et mort de la Yougoslavie, Fayard, 1992 (ISBN 2-213-02914-8)

Sources journalistiques

  • Roy Gutman, Bosnie: Témoin du génocide, Desclée de Brouwer, 1994, (ISBN 978-2220035512)
  • Florence Hartmann, Paix et châtiment, Flammarion, 2007, (ISBN 978-2081206694)
  • Sylvie Matton, Srebrenica un génocide annoncé, Flammarion, 2005, (ISBN 2080687905)
  • Isabelle Wesselingh, Arnaud Vaulerin , Bosnie , la mémoire à vif, Buchet Chastel, 2003, (ISBN 978-2283019801)

Essais

  • Jacques Julliard, Pour la Bosnie, Le Seuil, 1996, (ISBN 978-2020287722)
  • Nikola Kovac, Bosnieː le prix de la paix, Michalon, 1997, (ISBN 978-2841860234)
  • Bernard-Henri Lévy, Le Lys et la Cendre, Grasset, 1996, (ISBN 978-2246523017)
  • Jacques Massé, Nos chers criminels de guerre : Paris, Zagreb, Belgrade en classe affaires, Flammarion, 2006, (ISBN 978-2080687296)
  • Jean-Franklin Narodetzki, Nuits serbes et brouillards occidentaux : Introduction à la complicité du génocide, L'Esprit Frappeur, 1999, (ISBN 2844050921)
  • Andrée Michel, Justice et vérité pour la Bosnie-Herzégovine, Editions L'Harmattan, 2001, (ISBN 978-2747517539)
  • Mirko Grmek, Le Nettoyage ethnique : Documents historiques sur une idéologie serbe, Seuil, 2002, (ISBN 2020541114)
  • Juristes Sans Frontières, Le Tribunal Pénal International de la Haye: Le droit à l'épreuve de la purification ethnique, Editions L'Harmattan, 2000, (ISBN 978-2738495259)
  • L'ex-Yougoslavie en Europe: De la faillite des démocraties au processus de paix, Collectif, L'Harmattan, 1997, (ISBN 978-2738450760)
  • RSF, Le livre noir de l'ex-Yougoslavie : Purification ethnique et crimes de guerre, documents, Arléa, 1993, (ISBN 978-2869591646)

Romans et bandes dessinées

  • Hermann, Sarajevo-Tango, bande dessinée, 1995.
  • Christophe Girard, Pays Kaki 92/08, bande dessinée, édition Les enfants Rouges, 2008
  • Zlata Filipović, Le journal de Zlata (journal intime), Robert Laffont, 1993.

Films et documentaires

Notes et références

  1. « Le Vatican et l’ex-Yougoslavie »
  2. « Militares Argentinos por el mundo, los héroes no reconocidos »,
  3. « Las armas Argentinas pararon la guerra de Croacia »,
  4. « Cómo se usaron los FAL en Croacia »,
  5. Hunter 2016, p. 119.
  6. Rémy Ourdan, « Le journal de guerre de Mladic, document exceptionnel sur la guerre de Bosnie », sur lemonde.fr,
  7. Marc Semo, « La Yougoslavie ne pouvait pas être sauvée », sur liberation.fr,
  8. « « Ce fascisme qui vient... », de Jacques Julliard »,
  9. Jacques Julliard, Ce fascisme qui vient..., Seuil, (ISBN 978-2020221474)
  10. Georges Moréas, Dans les coulisses de la lutte antiterroriste, Paris, First, , page 261 à 280.
  11. « France : il y a vingt ans, les « islamo-braqueurs » du « Gang de Roubaix » », rfi.fr, 29 mars 2016.
  12. « L'extrémisme de droite d'aujourd'hui s'est forgé dans les Balkans durant les années 1990 », sur Slate.fr,
  13. « Communiqué de la CEE, sur les bombardements serbes en Bosnie Herzégovine, Bruxelles le 14 juillet 1992 »,
  14. « Le conflit dans l'ex-Yougoslavie Investie par les Serbes, Bihac est menacée de famine »,
  15. « Nations Unies, Conseil de Sécurité, Rapport final de la Commission d’experts constituée conformément à la Résolution 780, S/1994/674, p.41-43 »,
  16. « Le Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie inculpe 21 Serbes pour des atrocités commises à l’intérieur et à l’extérieur du camp de la mort d’Omarska »,
  17. Roy Gutman, Bosnie : Témoin du génocide, Desclée de Brouwer, (ISBN 978-2220035512), p96-136, 158-178, 216-236, 267-281
  18. « Nations unies, résolution du Conseil de sécurité, 1034(1994) »,
  19. Ina Histoire, « Viols, Bosnie, Simone Veil, 16 juil. 2012, Ina Histoire »
  20. TPIY, « Résumé du jugement rendu dans l’affaire Radovan Karadžić »,
  21. « Srebrenica : quand les bourreaux parlent », sur nouvelobs.com, 27mai 2011
  22. RSF, Le livre noir de l'ex-Yougoslavie : Purification ethnique et crimes de guerre, Arléa, (ISBN 978-2869591646), p.10,11
  23. « Nations unies, Commission des droits de l’homme E/CN.4/1992/S-1/10 »,
  24. « Nations Unies, Résolution A/RES/47/121 »,
  25. « Bosnie : « Le nettoyage ethnique n’était pas la conséquence de la guerre, mais son objectif » »,
  26. (en) Roger Cohen, « C.I.A. Report on Bosnia Blames Serbs for 90% of the War Crimes »,
  27. Yves Ternon, Guerres et génocides au XXe siècle, Odile Jacob, (ISBN 978-2738118653), p.101,[lire en ligne]
  28. TPIY, « Stanislav Galić (IT-98-29) fiche informative »,
  29. Yves-Michel Riols, « Sarajevo, quatre ans de bombes et de résistance », sur lemonde.fr,
  30. lemonde.fr, « La barbarie d'un siège »,
  31. IRMCT, « Le TPIY se souvient : Le génocide de Srebrenica 1995-2015 »
  32. Stéphanie Maupas, « Génocide en Bosnie : Radovan Karadzic condamné en appel à la prison à vie », sur lemonde.fr,
  33. (en) Norman Cigar, Genocide in Bosnia: The Policy of "Ethnic Cleansing", Texas A & M University Press, (ISBN 978-1585440047), p. 3,4
  34. « IZETBEGOVIC » [vidéo], sur Ina.fr (consulté le ).
  35. (en) Karen Lajon, « Une taupe chez Al-Qaïda, l’incroyable récit », sur lejdd.fr, (consulté le )
  36. « Milosevic: Important New Charges on Croatia », Human Rights Watch, 29 octobre 2001.
  37. Nicolas Lejeau, « Le nettoyage ethnique en ex-Yougoslavie : le cas de la Krajina de Knin », Revue géographique de l'Est, vol. 45, no 1, , p. 45-53 (ISSN 0035-3213, lire en ligne, consulté le ).
  38. (en-US) Leslie Wayne, « America's For-Profit Secret Army », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  39. « Hommage rendu aux victimes civiles de l'opération Tempête, au centre de Zagreb », sur serbie-droitshumains.blogspot.fr (consulté le ).
  40. Pierre Jova, AFP, AP, Reuters, « Radovan Karadzic condamné à 40 ans de prison par le tribunal pénal international », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  41. « L'ex-général croate Ante Gotovina condamné à 24 ans de prison », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  42. « Ex-Yougoslavie : l'ancien général franco-croate acquitté », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  43. (en) « UN war crimes court frees Croatian generals », ABC News, (lire en ligne, consulté le ).
  44. Jean-Christophe Buisson, « Opération Tempête : quand la Croatie célèbre le nettoyage ethnique des Serbes de Krajina », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  45. AFP, « Crimes/Serbie: Tadic veut des excuses », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
  46. « Le spectre du nationalisme plane sur la Bosnie, en plein scrutin », euronews, (lire en ligne, consulté le )
  47. Base de données du Centre de recherche et de documentation de Sarajevo.
  48. Rapport de M. Wilkinson – commission de la défense de l'UEO (décembre 2004).

Voir aussi

Yougoslavie "Suicide d'une nation européenne" Un film de Brian Lapping, production BBC, sorti en 1995, part: 1, 2, 3, 4, 5, 6,

Articles connexes

Liens externes

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