Guenzet

Guenzet (en tifinagh: ⴳⵓⵏⵣⴻⵜ, en arabe قنزات), est le chef-lieu de commune et de daïra qui regroupe aussi la commune de Harbil, au nord-ouest de la Wilaya de Sétif en Algérie.

Guenzet
(ar) قنزات
Noms
Nom arabe قنزات
Nom berbère ⴳⵓⵏⵣⴻⵜ
Administration
Pays Algérie
Région Petite Kabylie
Wilaya Sétif
Daïra Guenzet[1]
Président de l'APC Bachir Sadoun [2]
2007-2012
Code postal 19026
Code ONS 1941
Démographie
Population 3 541 hab. (2008[3])
Densité 24 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 19′ 00″ nord, 4° 50′ 00″ est
Superficie 147 km2
Localisation

Localisation de la commune dans la wilaya de Sétif.
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Guenzet
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Guenzet

    Géographie

    Elle est située au nord ouest de Sétif dans la chaîne des Babors et entourée des communes de Harbil, Ain legradj (Setif) et El-Maïn, Tassamart, Zemmoura (Bordj Bou Arreridj) (BBA).

    Sur les 39 villages qui composent la daira de Guenzet, certains sont traversés par la route nationale, en particulier: Tizi Medjbar Timenkache, Taourirt Yacoub, Guenzet; d'autres sont desservis par des chemins rarement bitumés dont: Ighil lekhmiss, Taourirt thamelalt, Chréa, Foumlal, Aourir Ouelmi, Ighil Hammouche, Ighoudane, Bouadheltsen, Thamast, Aghda n'Salah, Ith Karri, Imesbahen, Thigherth, Sidi l'Djoudi, Issoumar, sans oublier le village de Ighdem, qui a été complètement détruit par l'armée coloniale en 1959.

    Toponymie

    Le nom de Guenzet est la forme arabisée de tagenza, dont l'une des variantes berbères est tawenza, front ; dans la toponymie : flanc de montagne, barrière montagneuse[4].

    Population

    Sa population est estimée à environ 3 541 habitants sur une superficie de 147 km2. La commune est très majoritairement berbérophone.

    Histoire

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    La région fait partie de la confédération des Ith Yâala (en kabyle: Aṭ Yeɛla) du nom du fondateur qui a occupé cette région avec les siens, fuyant sa Kalâa qui se trouve dans l’actuelle commune de Maadid dans la wilaya de M'Sila du fait de l’insécurité vers 1061.

    Elle a été une place forte du mouvement national en s’engageant, au début de la révolution du , dans la lutte armée. On cite trois batailles significatives : celles de Sidi m’Hand Ouyahia en 1955, de Adrar n’Thilla (ou opération Dufour) en 1956 et celle du « grand ratissage » en 1958. En 1959, le village de Ighdem composé d'un hameau 35 maisons fut complètement détruit par l'armée française et l'ensemble des habitants furent expulsés vers le chef-lieu de la daïra de Guenzet.

    A divers moments de l'histoire, cette région montagneuse fut le creuset d'insurrections, du militantisme et de la lutte armée[5].

    Guenzet Aṭ Yala s'est illustrée par sa contribution au mouvement national, depuis Arezki Kehal au Cheikh Youssef Yalaoui et autres combattants du maquis de l’Algérie qui contribuèrent à la Révolution de Novembre.

    Économie

    Autrefois prospère grâce à l'agriculture et l'élevage, la région est aujourd'hui l'une des plus pauvres de Kabylie. Le relief accidenté et la rudesse du climat (étés torrides, hivers rigoureux) ont en effet freiné le développement depuis la fin des années 1960.

    Les principales activités sont l’arboriculture de montagne (olivier, figuier, chêne vert), le petit commerce de détail, Guenzet étant à la frontière entre la Kabylie et le reste du pays, beaucoup d’arabophones des communes limitrophes viennent s'y approvisionner, notamment en matériel mécanique léger, ainsi que le tourisme, principalement soutenu par la diaspora originaire de la région. Le niveau de vie s'est un peu amélioré ces dernières années.

    Culture

    Guenzet se trouvait autrefois au cœur d'une "montagne savante"[6] caractéristique de la diffusion des sciences dans le Maghreb central.

    Guenzet est l'héritière de la tradition intellectuelle de la Kalâa dont provient la tribu des Beni Ya'la, installée dans la région depuis le XIe siècle comme en atteste Ibn Khaldoun dans son Histoire des Berbères et des Dynasties musulmanes. Elle a par la suite profité durant l'époque d'Al-Andalus de l'émergence de Béjaïa comme centre intellectuel de première importance en Méditerranée. Cette région montagneuse a probablement servi de refuge aux savants bougiotes à la suite de la prise de Béjaïa en 1510 par les Espagnols puis lors de son occupation par les Ottomans.

    Son territoire est maillé depuis plusieurs siècles[7] par des zaouïas, centres d'études religieuses et de diffusion du savoir[8] comme l'école “Oukari” édifiée en 1680 par Cheikh Mohand Okari. La région de Guenzet a vu naître de nombreux “oulamas”, ce qui a forgé l'adage : « au pays des Béni Ya’la poussent les oulémas comme pousse l’herbe au printemps ».

    Les Aṭ Yala furent un berceau de l’islamité au fil des siècles. De l'école de Constantine de Cheikh Abdelhamid Ben Badis sortirent les éminents Cheikh El-Fodhil El-Ourtilani de Ith Ourthirane, Cheikh El-Hachemi Belmouloud de Guenzet, cheikh Haneche Said de Issoumar ou Cheikh Saïd Salhi, sans oublier cheikh Sidi El-Djoudi du village qui porte son nom.

    Guenzet est l'agglomération la plus au sud de la Kabylie orientale, à la frontière avec les régions arabophones. C'est de ce fait un point de rencontre, aussi bien commercial que humain, avec les populations arabophones de Sétif.

    Le Lycée de Guenzet accueille d'ailleurs de nombreux élèves arabophones.

    Les guenzetiens parlent avec un accent particulier le dialecte Kabyle, celui des Aït Yaâla.

    Références

    1. « Décret executif n° 91-306 du 24 août 1991 fixant la liste des communes animées par chaque chef de daïra. 19 - Wilaya de Sétif », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1304
    2. F. T., « Bachir SADOUNE, président de l’APC de Guenzet (Sétif) : « Priorité à l’écotourisme » », El Watan, no 5395, , p. 17 (ISSN 1111-0333).
    3. « Wilaya de Sétif : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
    4. « Catalogue SUDOC », sur www.sudoc.abes.fr (consulté le )
    5. Mouloud Gaïd, Les Beni-Yala, Alger, Office des publications universitaires, (lire en ligne)
    6. Jacques/Jawhar Vignet Zunz, « Montagnes savantes : une récapitulation », Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, no 53, , p. 95–114 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.12927, lire en ligne, consulté le )
    7. Djamil Aissani et Djamel Mechehed, « Usages de l’écriture et production des savoirs dans la Kabylie du xixe siècle », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, nos 121-122, , p. 239–259 (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.4993, lire en ligne, consulté le )
    8. Nedjma Abdelfettah Lalmi, « Du mythe de l’isolat kabyle », Cahiers d’études africaines, vol. 44, no 175, , p. 507–531 (ISSN 0008-0055, DOI 10.4000/etudesafricaines.4710, lire en ligne, consulté le )

    Bibliographie

    • Gaïd Mouloud, Les Béni Yala (Office des publications universitaires (OPU)-01/90. 180 pages)
    • Rachid Lahmar, La monographie des Béni Yala (ANEP/Rouiba-Alger, 2004; 189 pages. Voir en particulier les pages de 148 à 189)
    • Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des Dynasties musulmanes
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