Grenier à sel de Pouancé

Le grenier à sel de Pouancé est un ancien grenier à sel situé à Pouancé, en France[1]. Probablement institué dès le XIVe siècle, le grenier à sel de Pouancé étend sa juridiction sur 21 paroisses angevines. Situé sur la frontière entre l'Anjou et la Bretagne, le territoire se prête à une contrebande très active par les faux-sauniers. En plus de la présence de gabelous, Pouancé possède également une prison pour les crimes de faux-saunage. L’institution et le grenier à sel disparaît à la Révolution française.

Localisation

Le grenier à sel est situé dans le département français de Maine-et-Loire, sur la commune de Pouancé.

Par sa proximité géographique avec la Bretagne, Pouancé est considéré comme une paroisse traditionnellement faux-saunière. Elle s'inscrit dans un triangle Ancenis-Pouancé-Angers, propice au recrutement des contrebandiers[2].

Historique

Vers 1669, une troupe de cinq faux-sauniers et soldats, se faisant appeler cadets de Bretagne, forcent les prisons de Pouancé pour libérer un ou plusieurs des leurs. Ils tentent également de piller la recette des gabelles et commettent plusieurs excès, attaquant notamment un archer de la gabelle avant de s'enfuir[3],[4]. Aux environs de 1697, le grenier à sel de Pouancé consomme 27 muids de sel par an[5].

C'est au cours du XVIIIe siècle que l'actuel bâtiment nommé grenier à sel est construit à l'entrée du château de Pouancé[6].

Au mois de , un edit du roi confirme la liste des paroisses sous la responsabilité du grenier à sel de Pouancé: Armaillé, Bouillé, Bourg-l'Évêque, Carbay, Chanveaux, La Chapelle-Hullin, Chazé-Henry, Combrée, Congrier, Grugé, L'Hôpital-de-Bouillé, Noëllet, Noyant, Pouancé, La Prévière, Renazé, La Rouaudière, Saint-Erblon, Saint-Michel-et-Chanveaux, Senonnes et Vergonnes[7]. Le prix est fixé à 39 livres le minot de sel d'impôt, et 38 livres pour le sel de vente volontaire[8].

Le , un Arrêt de la cour des aides infirme une sentence du grenier à sel de Pouancé du et défend aux employés de faire des visites domiciliaires chez les particuliers sans permission[9]

En 1761, la consommation de sel dans le grenier de Pouancé s'établit à 175 setiers pour l'ensemble de 21 paroisses concernées[10]. En 1772, le grenier de Pouancé entretient 11 brigades pour un total de 69 gabelous pour un coût de 20 580 livres. Malgré cela, la moitié du marché du sel du territoire est alimenté par la contrebande[11].

L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1996[1].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. « Ancien grenier a sel », notice no PA49000004, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Faux-saunage et faux-sauniers dans la France de l'Ouest et du Centre à la fin de l'Ancien Régime (1764-1789), Micheline Huvet-Martinet, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1978 Volume 85 Numéro 3 pp. 377-400; p.388
  3. Encyclopédie Méthodique, Finance, Tome premier, 1784, p.506
  4. La France conteste: De 1600 à nos jours, Charles Tilly, Fayard, 1986 - 622 pages
  5. Mémoire de la Généralité de Tours, dressé par ordre de Monseigr le Duc de Bourgogne en l'an 1697, par Mr. de Miromenil, Intendant
  6. « Ancien grenier a sel », notice no IA49001240, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. Supplément à la topographie du diocèse du Mans, Thomas Cauvin, Monnoyer, 1843, p.154
  8. Supplément à la topographie du diocèse du Mans, Thomas Cauvin, Monnoyer, 1843, p.157
  9. Arrêt de la cour des aides qui infirme une sentence du grenier à sel de Pouancé du 12 février 1738, en ce qu'elle défend aux employés de faire des visites domiciliaires chez les particuliers sans permission, France. Cour des aides (Paris), Imp. roy (Paris), 1741
  10. Le roi, le marchand et le sel: actes de la Table ronde L'Impôt du sel en Europe, XIIIe-XVIIIe siècle, Saline royale d'Arc-et-Senans 23-25 septembre 1986, Jean Claude Hocquet, Presses Univ. Septentrion, 1987, p.230
  11. Le roi, le marchand et le sel: actes de la Table ronde L'Impôt du sel en Europe, XIIIe-XVIIIe siècle, Saline royale d'Arc-et-Senans 23-25 septembre 1986, Jean Claude Hocquet, Presses Univ. Septentrion, 1987, p.227
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