Grand-Hôtel du Cap-Ferrat

Le Grand hôtel du Cap-Ferrat est un hôtel de luxe de Saint-Jean-Cap-Ferrat[1].

Historique

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Depuis ses origines dans la première moitié du XIXe siècle et jusqu’aux années 1930, la Côte d'Azur était presque exclusivement fréquentée par le tourisme de luxe. Ses visiteurs étaient essentiellement de riches oisifs, voire des têtes couronnées descendues des régions du nord : Angleterre et Russie particulièrement. Ils ne venaient que l’hiver pour de longs séjours. La reine Victoria avec sa cour, de nombreuses familles aristocratiques, la princesse Louise, le duc de Connaught, le président Paul Deschanel ainsi que maints hommes politiques de la IIIe République, la pianiste Marguerite Long, le violoniste Jacques Thibaud, des acteurs comme Charles Boyer et Charlie Chaplin s’y succédèrent.

C’est seulement vers 1930 que quelques originaux, écrivains ou artistes d’avant-garde pour la plupart, se risquèrent à « descendre » l’été sur la Côte. Ils en espéraient tous l’isolement, presque personne n’y venait en cette période de l'année, souvent caniculaire. De ce fait, un snobisme de l’originalité entourait ces vacances à contre-courant. S’agissant du Cap-Ferrat, l’instauration d’habitudes nouvelles se fit de façon tout à fait fortuite. Au cours de l’été 1933, le cinéaste autrichien Georg Wilhelm Pabst convainquit Chaliapine de jouer le rôle-titre du film Don Quichotte. N’ayant pas les moyens de filmer en Espagne, le metteur en scène s’avisa que les landes du Cap-Ferrat conviendraient parfaitement. Ainsi, l’équipe des cinéastes vint un beau jour frapper à la porte de l’hôtel alors fermé. Un hébergement fut improvisé pour quelques semaines. Acteurs et techniciens repartirent enchantés de ce séjour dans un lieu qui leur sembla paradisiaque. L’année suivante, plusieurs d’entre eux souhaitèrent y revenir à titre personnel. C’est ainsi que, timidement, apparut la saison d’été. Plus jeunes et sportifs que les prédécesseurs, ces vacanciers de la génération nouvelle réclamaient d’abord du soleil et de l’eau. L’extrémité rocheuse du Cap rendait la mer difficilement accessible. À coups de dynamite, une crique fut aménagée.

La construction d’une piscine d’eau de mer fut donc décidée, à proximité immédiate du rivage, elle se devait d’être de dimensions olympiques, d’emblée plus grande et plus belle que sa devancière piscine de l'Eden-Roc du Cap d’Antibes. Les entrepreneurs de maçonnerie, seuls constructeurs d’alors, hésitaient à se lancer dans le coffrage d’une cuve de béton armé de plus de trente mètres de longueur et d’une douzaine en largeur, à plus forte raison si ce bassin devait être exposé aux différences de températures et autres aléas du plein-air. Plusieurs d’entre eux n’osèrent pas accepter cette commande, flatteuse, mais risquée.

Après quelques recherches, le choix se porta sur une entreprise nouvellement installée dans le Cap par un italien plein d’entregent. Ce simple maçon avait des connaissances théoriques très supérieures à ce que pouvait laisser croire la taille de son établissement : tel fut, après avis des architectes, le jugement des maîtres d’œuvre. Il emporta le marché. Sacrifiant à l’anglomanie déjà ambiante, l’ensemble reçut le nom de Sun Beach inauguré au début en présence du gratin départemental. Mais la guerre éclatait.

En juin, ce fut l'amère défaite et le « coup de poignard dans le dos » de Mussolini, immédiatement suivi de l’occupation de toute la Côte par les troupes du dictateur. Le Cap ne fut pas épargné. Dans l’émotion et l’immense remue-ménage consécutifs à l’armistice, le directeur de l’hôtel voit arriver un officier du génie italien qui, avec force démonstrations d’amitié lui déclara : « Me reconnaissez-vous ? Je suis l’entrepreneur qui a construit votre piscine. Heureux de constater qu’elle a tenu le coup ». Quelques semaines après cet intermède, le Grand-Hôtel se barricadait et passait ses vitres au bleu pour s’enfermer dans la nuit de six années. Le , toute la presqu’île fut évacuée et truffée de mines en prévision d’un débarquement. La population n’eut que quelques heures pour rassembler un maigre bagage et fuir.

La suite se confond avec l’histoire tout court, si ce n’est que l’hôtel et la piscine ne furent touchés par aucun des obus tombés à proximité, ni par l’explosion qui détruisit le phare. Dans les années 1960, après la retraite d’André Voyenne et le décès de M. Flandin, la famille de ce dernier céda ses parts. L’affaire changea alors de mains à plusieurs reprises. Elle passa d’abord à un industriel suisse, Monsieur Rosenstein, qui devait la céder à Monsieur et Madame Saul Steinberg. Ces milliardaires américains de l’immobilier y firent de très importants investissements puis revendirent eux-mêmes l’hôtel peu de temps après - pour 23 millions de dollars, dit-on - au consortium nippon Sazalé. Également propriétaire du célèbre palace des stars hollywoodiennes, le « Bel Air Los Angeles », le groupe imposa un temps le nom de « Bel Air Cap-Ferrat ».

En 2007, le milliardaire Leonard Blavatnik achète l'hôtel[2].

En 2009, le Grand-Hôtel a réalisé un important projet de rénovation et d’extension, la partie architecturale a été dirigée par Luc Svetchine et le décorateur d’intérieur Pierre-Yves Rochon. Il propose à présent 73 chambres dont 24 suites et 8 suites avec piscine privée à débordement ; un spa de 750 m² et son jardin donnant sur la mer Méditerranée ; 3 restaurants : le restaurant Gastronomique Le Cap, le restaurant « All Day Dining » La Véranda et le restaurant du Club Dauphin avec sa piscine olympique.

Rebaptisé Grand-Hotel du Cap-Ferrat, a Four Seasons Hotel, il appartient à la chaîne Four Seasons Hotels and Resorts.

En , il fait partie des huit premiers hôtels français de grand luxe (4 à Paris et 4 en province), et le premier situé sur la Côte d’Azur, à recevoir la nouvelle distinction de « palace »[3].

Le , premier jour de deuil national consécutif à l'attentat de la Promenade des Anglais à Nice, un feu d'artifice tiré depuis l'hôtel provoque indignation et colère sur les réseaux sociaux[4].

Un de ses restaurants, sur la terrasse, Le Cap .

Notes et références

  1. Marc Brunoy, Hôtels. Provence et Côte d’Azur, Nice, Gilletta, 2011, p. 108-113.
  2. Godfrey Deeny, « Len Blavatnik, milliardaire philanthrope », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 10 / dimanche 11 décembre 2016, page 39.
  3. Il y a désormais huit palaces en France, article sur le site Quotidien du Tourisme.com 5 mai 2011.
  4. « Colère des internautes après le maintien d'un feu d'artifice à Saint-Jean-Cap-Ferrat samedi soir » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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