Gilles Carrez

Gilles Carrez, né le à Paris, est un homme politique français, membre du parti Les Républicains. Député élu sans interruption depuis 1993 (RPR) et président de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire à l'Assemblée nationale entre 2012 et 2017, il est principalement connu pour être l'auteur de la loi Carrez et pour son engagement en faveur de l'assainissement des finances publiques. En 2016 il devient vice-président de la nouvelle Métropole du Grand Paris responsable de la commission des finances[1].

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Gilles Carrez
Fonctions
Député
En fonction depuis le
(28 ans, 5 mois et 13 jours)
Élection 28 mars 1993
Circonscription 5e du Val-de-Marne
Législature Xe, XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe
Prédécesseur Michel Giraud
Président de la commission des
Finances de l'Assemblée nationale

(4 ans, 11 mois et 23 jours)
Législature XIVe législature
Prédécesseur Jérôme Cahuzac
Successeur Éric Woerth
Rapporteur général du budget de l'Assemblée nationale

(10 ans et 1 jour)
Législature XIIe et XIIIe
Prédécesseur Didier Migaud
Successeur Christian Eckert
Maire du Perreux-sur-Marne

(24 ans, 7 mois et 18 jours)
Prédécesseur Michel Giraud
Successeur Christelle Royer
Conseiller général du Val-de-Marne

(8 ans, 1 mois et 23 jours)
Circonscription Canton du Perreux-sur-Marne
Prédécesseur Michel Giraud
Successeur Jacques Loison
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR
UMP
LR
Diplômé de HEC
ENA
Profession Fonctionnaire de l'État en disponibilité

Biographie

Gilles Carrez a étudié à HEC et à l'ENA (promotion Guernica, 1976)[2]. Il intègre le ministère de l'Équipement en tant qu'administrateur civil, au bureau des villes nouvelles[3]. Il devient par la suite secrétaire général de l'EPA de Marne-la-Vallée de 1980 à 1982, puis chargé de l'aménagement, du plan et des contrats régionaux du conseil régional d'Île-de-France de 1983 à 1986. Il est secrétaire du groupe central des villes nouvelles (GCVN) de 1990 à 1993[4].

Depuis 1993: Député

Conseiller général du Val-de-Marne à partir de 1985 et maire du Perreux-sur-Marne de 1992 à 2016, il est élu député de la cinquième circonscription du Val-de-Marne en 1993, et est constamment réélu depuis.

1996: loi Carrez

En 1996, il est à l'origine de la loi améliorant la protection des acquéreurs de lots de copropriété. Au moment du « rapport Carrez » sur l'exécution du budget 2006[5], il décrit la situation de la fiscalité française de manière imagée : « Dans chaque niche [fiscale], il y a un chien qui mord »[6].

2002 à 2012: rapporteur général du budget

Gilles Carrez est le rapporteur général du budget de l'Assemblée nationale pendant dix ans, de 2002 à 2012, ce qui ne s'était jamais produit sous la Cinquième République. À ce titre, il a accès, en , avec Didier Migaud, alors président (socialiste) de cette même commission, aux listings des contribuables français détenant un compte en Suisse, dont Éric Woerth, ministre du Budget, avait dévoilé l'existence[7]. Gilles Carrez est également vice-président du Comité des finances locales, après en avoir été le président de à , date à laquelle il est remplacé par André Laignel. Il préside le Conseil d'orientation des finances publiques depuis sa création, en .

D'après une enquête de L'Expansion, il est le député le plus présent et le plus actif de l'Assemblée nationale[8]. Le , il se voit décerner, par un jury de journalistes, le prix Trombinoscope, qui désigne le meilleur député de l’année[9] : il est récompensé pour être le député ayant la meilleure participation, avec 743 interventions en commission et 1208 interventions longues en hémicycle ; il est également celui qui a écrit le plus de rapports avec 18 rapports en 2001[10].

Il est considéré par les médias et par la classe politique, tous horizons politiques confondus, comme l'un des meilleurs connaisseurs du budget de l'État et des finances publiques. Son nom a souvent été cité comme possible ministre du Budget, mais, considéré comme indispensable en tant que Rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale par le Président Nicolas Sarkozy, il n'a pas été intégré au gouvernement[11]. Après sa cinquième élection consécutive dans la cinquième circonscription du Val-de-Marne avec 54,06 % des suffrages au second tour[12], il est élu, le , président de la commission des Finances, de l'Économie générale et du Contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale, devenant ainsi l'un des plus influents membres de l'opposition au gouvernement Jean-Marc Ayrault[13].

En 2011, Gilles Carrez, rapporteur du budget, se voit allouer 3 850 000  issus de la réserve parlementaire, soit plus que tout autre député à l'exception du président de l'Assemblée Bernard Accoyer (UMP), qui en reçoit près de douze millions. La réserve parlementaire sert au financement par les députés de diverses associations ou collectivités de leur choix. Carrez reverse « la quasi-totalité » de cette somme à la ville dont il est le maire, Le Perreux-sur-Marne ; Hervé Lebreton le décrit comme le cas « le plus caricatural » des dérives de l'utilisation de cette réserve[14],[15]. Médiapart interroge alors le député-maire quant à un potentiel « problème d’équité par rapport aux autres villes de la circonscription », Le Perreux n'étant que l'une des quatre communes composant la cinquième circonscription du Val-de-Marne. Gilles Carrez répond : « Le Perreux est dans le Val-de-Marne, et le Val de Marne est communiste. Je n’ai aucune subvention du département. Je n’ai pas non plus de subventions de la région Ile-de-France, dirigée par un socialiste. Il faut donc compenser car Le Perreux n’est pas particulièrement riche, on n’a pas d’entreprise »[16]. (Parmi les autres villes de la circonscription, Nogent-sur-Marne avaient un maire UMP, tandis que Champigny-sur-Marne avait un maire communiste et Bry-sur-Marne un maire divers droite). En 2013, après réforme de l'attribution des sommes de la réserve parlementaire, Gilles Carrez obtient 786 500 , plus que tout autre député ; le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS), arrive deuxième avec une enveloppe de 520 000 . Carrez alloue un demi-million de cette somme au financement de projets au Perreux-sur-Marne[17].

2014: élections municipales

En 2014, il est réélu maire du Perreux-sur-Marne dès le premier tour avec 69,44 % des voix.

ISF

Le , la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a épinglé le député et président de la commission des finances, Gilles Carrez, car son patrimoine justifiait le paiement de l'ISF. En effet, il utilisait à tort une disposition fiscale pour sortir de son patrimoine sa résidence principale ce qui lui permettait d'être sous le seuil de l'ISF. Le député plaide sa bonne foi[18].

Métropole du Grand Paris

En 2016, il souhaite briguer la présidence de la Métropole du Grand Paris, mais Patrick Ollier lui est préféré lors d'une primaire interne à la droite[19]. Il est néanmoins élu le vice-président de la métropole[20].

présidentielle 2017

Il soutient François Fillon pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[21] mais parraine Nathalie Kosciusko-Morizet[22].

Depuis 2017: XVe législature

Il est réélu aux élections législatives de 2017. Il parraine Maël de Calan pour le congrès des Républicains de 2017, scrutin lors duquel est élu le président du parti[23].

Après la révélation de surcoûts et de retards dans le projet Grand Paris Express, Gilles Carrez est choisi par la ministre des transports Élisabeth Borne pour présider un groupe de travail pour chercher à augmenter les ressources de la Société du Grand Paris, dossier qu'il maîtrise pour avoir conduit en 2009 une mission sur le financement des transports dans le cadre du Grand Paris auprès du Premier ministre de l’époque, François Fillon[24].

Détail des mandats et fonctions

Notes et références

  1. « 7 élus du Val de Marne au bureau de la métropole du Grand Paris | 94 Citoyens », sur 94 Citoyens (consulté le )
  2. Gilles Carrez, le Sisyphe du budget (site du Nouvel Observateur)
  3. Sylvie Pierre-Brossolette, « Gilles Carrez, l'homme qui a fait tomber les 75 % », sur Le Point, (consulté le )
  4. « Campagne d'archives orales menée auprès des acteurs de la genèse des villes nouvelles françaises », sur Archives du ministère de l'écologie
  5. [PDF]Rapport Carrez, site de l'Assemblée nationale
  6. Patrick Roger, « Les chiens de garde des niches fiscales », Le Monde, (lire en ligne)
  7. Article du quotidien Le Monde sur la consultation de la liste des 3000 comptes suspects en Suisse par les deux parlementaires
  8. « Le Top 20 des députés les plus sérieux », sur L'Expansion, (consulté le )
  9. Gilles Carrez, élu député de l’année 2011
  10. La meilleure participation pour Gilles Carrez
  11. La relève : les 50 qui vont prendre le pouvoir à gauche et à droite après le 6 mai, Le Point, no 2068, 3 mai 2012
  12. Résultats officiels de la 5e circonscription du Val-de-Marne, sur le site officiel du ministère de l'Intérieur.
  13. http://www.assembleenationale.fr/qui/xml/organe.asp?id_organe=/14/tribun/xml/xml/organes/59048.xml
  14. « Sept choses à retenir sur la réserve parlementaire 2011 », France Télévision, 11 juillet 2013
  15. « Réserve parlementaire : le député Gilles Carrez fait le bonheur du maire Carrez », Sud-Ouest, 26 juin 2013
  16. « Réserve parlementaire : Carrez (député) a donné plus de 3 millions d’euros à Carrez (maire) », Médiapart, juillet 2013
  17. « Comment les députés ont utilisé les 81,6 millions d'euros mis à leur disposition », Le Monde, 29 juillet 2014
  18. « Gilles Carrez risque un redressement fiscal pour non-paiement de l'ISF ».
  19. Emmanuel Galiero, « Métropole du Grand Paris : Patrick Ollier investi par les Républicains », lefigaro.fr, (consulté le )
  20. Laurent Terrade, « Métropole du Grand Paris : "Nous avons tout à construire" : Patrick Ollier, député-maire (LR) de Rueil-Malmaison a été élu vendredi 22 janvier président de la Métropole du Grand Paris (MGP). Il devient ainsi le premier président de cette nouvelle collectivité née le 1er janvier 2016. Retour sur la mise en place et la gouvernance d'une entité aussi inédite que complexe avec ses douze "territoires" se substituant aux anciens EPCI. », Localtis Info, (lire en ligne).
  21. Ludovic Vigogne, « Primaire à droite: la liste des premiers soutiens parlementaires », lopinion.fr, 20 avril 2016.
  22. « Le Perreux : Gilles Carrez parraine NKM pour les primaires », leparisien.fr, 4 septembre 2016.
  23. Ludovic Vigogne, « Les Républicains : souffrances, frayeurs et bonnes surprises de Maël de Calan », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
  24. Shahinez Benabed, « Le député Gilles Carrez va présider un groupe de travail sur le Grand Paris Express », acteurspublics.com, (consulté le )
  25. Article du quotidien Le Parisien du 22 octobre 2009 (consulté le 7 décembre 2009)

Liens externes

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