Georgia Guidestones

Les Georgia Guidestones, appelées aussi le « Stonehenge américain », est un monument en granite érigé le aux États-Unis, en Géorgie, près d'Elberton. Il a été construit par la firme Elberton Granite Finishing Company sur commande d'un anonyme s'étant présenté sous le nom de R. C. Christian (pseudonyme allégorique pour Christian Rosenkreutz ou Christian Rose-Croix[1]).

Ne doit pas être confondu avec Stonehenge américain.

Histoire et objectif

L'histoire de ce monument débute en 1979, lorsque celui qui se fait appeler Robert C. Christian se rend à Elberton au siège d'une entreprise de taille du granite Elberton Granite Finishing. Il veut faire construire un monument de dimensions inhabituelles, et il est persuadé que les carrières de la région délivrent le plus beau granite du monde. Elberton est appelée la « capitale mondiale du granite »[1],[2]. Il demande à ce que soient extraits des carrières des blocs de granite d'une dimension jamais atteinte dans le comté, et qu'elles forment une structure comportant des inscriptions écrites dans huit langues : anglais, espagnol, russe, chinois, arabe, hébreu, hindi et swahili. L'ensemble doit pouvoir résister aux plus grandes catastrophes et servir de guide à l'humanité qui serait décimée par ces catastrophes pour reconstruire une civilisation meilleure que celle qu'il juge sur le point de s'autodétruire[1].

Pour pouvoir construire le monument, Robert C. Christian achète une propriété de deux hectares, donnant le droit à vie à son ancien propriétaire d'y faire paître son bétail. Quelques semaines après, il donne la propriété au comté d'Elbert, estimant que ce dernier protégera les Guidestones. Il les conservera effectivement, car celles-ci deviennent une attraction touristique dès leur inauguration le , attirant des curieux du monde entier[1]. L'acte de propriété interdit de faire payer la visite du monument, ainsi que la construction de bâtiments permanents sur le site[3].

Le site connaît un regain d'intérêt en 2005, après que Mark Dice a publié son ouvrage The Resistance Manifesto [Le manifeste de la résistance]. Depuis cette date, l'auteur demande que les Guidestones soient « brisées en des millions de morceaux », estimant que ces pierres ont « une origine satanique profonde ». Les pierres ont fait l'objet de nombreuses théories, notamment par Jay Weidner, animateur radio à Seattle ayant beaucoup travaillé sur le sujet et produit l'une des théories les plus populaires sur les commanditaires du monument, qui pourraient être selon lui les rosicruciens, membres d'un ordre mystique apparu en Allemagne au XVe siècle qui auraient prétendu posséder des connaissances ésotériques échappant aux communs des mortels[1].

Le monument a été construit dans la région américaine dite du Bible Belt, dans laquelle vivent de nombreux fondamentalistes chrétiens. Il suscite des réactions très diverses. Ses admirateurs, dont Yoko Ono, y voient un appel au rationalisme, tandis que ses détracteurs pensent qu'il s'agit des commandements de l'Antéchrist[1].

Le monument fait l'objet de nombreuses théories du complot[4],[5].

Selon une théorie, la construction du bâtiment aurait été ordonnée par la société Elberton Granite Finishing elle-même, afin de faire de la publicité pour la principale activité de la ville[3].

En 2008, le monument est vandalisé par des graffitis. En 2009, une encoche est pratiquée dans le coin supérieur droit d'une des faces. Le , une nouvelle pierre est insérée à cet endroit, portant les inscriptions MM, 16, 20, 14, 8, JAM. Elle est retirée quelques jours après son installation par les services d'entretien du monument.

Description

Plaque sur le sol.

L'œuvre fait référence à Stonehenge, toutes les informations et descriptions ayant été fournies par les commanditaires dans une documentation.

Six blocs de granite de 5,87 mètres de haut pour un poids total de 237 746 livres[3] (soit presque 108 tonnes), affichent un message en plusieurs langues. La plaque du haut comporte des inscriptions en quatre langues sur ses côtés : babylonien, grec ancien, sanskrit et hiéroglyphe égyptien, qui définissent l'objectif de la structure : « Que ces pierres nous guident vers un âge de la raison »[1]. Un trou dans la pierre horizontale du haut donne la date à midi. Un trou montre l'étoile polaire dans la colonne centrale.

La plaque sur le sol donne les explications avec des références astronomiques, et promet une capsule temporelle enterrée, « à ouvrir le » sans date précisée[6].

Aux équinoxes et aux solstices, on peut voir le soleil se lever dans la fente de la colonne centrale[1].

(1) Maintenez l'humanité en dessous de 500 millions d'individus en perpétuel équilibre avec la nature.

(2) Guidez la reproduction intelligemment en améliorant la forme physique et la diversité

(3) Unissez l'humanité avec une nouvelle langue mondiale.

(4) Traitez de la passion, de la foi, de la tradition et de toutes les autres choses avec modération.

(5) Protégez les personnes et les nations avec des lois et des tribunaux équitables.

(6) Laissez toutes les nations régler leurs problèmes externes et internes devant un tribunal mondial.

(7) Évitez les lois et les fonctionnaires inutiles.

(8) Équilibrez les droits personnels et les devoirs sociaux.

(9) Faites primer la vérité, la beauté, l’amour en recherchant l’harmonie avec l’infini.

(10) Ne soyez pas un cancer sur la terre, laissez une place à la nature.

Critiques et théories

Le premier commandement suscite de nombreuses théories du complot au sujet d'un plan secret pour la réduction de la population mondiale à 500 millions d'individus.

Le deuxième commandement, en parlant de « guider » la reproduction, semble parler de pratiques eugénistes intrusives.

Selon le magazine américain Wired, le troisième commandement peut déplaire aux chrétiens, car d'après le dernier chapitre de la Bible, l'Apocalypse, l'Antéchrist établira une langue commune à toute l'humanité dans le cadre d'un gouvernement mondial. Et le quatrième commandement peut lui aussi leur déplaire, car il ne donne pas la priorité à la foi[1].

Le sixième semble être un « principe de non-ingérence », mais il peut être pris pour son contraire par les anti-mondialistes.

Le septième recommande l'instauration d'une caste qui désignerait une personne utile par son travail administratif, ou inutile.

Le huitième peut être pris comme l'asservissement du citoyen à un État socialiste autoritariste.

Le dixième et dernier commandement est un peu une redite du premier sous une autre forme.

L’œuvre fait aussi référence au monolithe noir dans le film 2001, l'Odyssée de l'espace en 1968, d'après l'œuvre d'Arthur C. Clarke.

Un documentaire controversé d'Alex Jones en 2007 Endgame: Elite's Blueprint For Global Enslavement a eu pour conséquence les dégradations de 2008 sous la forme d'inscriptions dirigées contre le président Barack Obama, le satanisme ou le « nouvel ordre mondial ».

Un ouvrage est paru sur le sujet, dont l'auteur prétend être le fameux R. C. Christian[7] en donnant des détails sur les coûts. Il est dédié à Thomas Paine, auteur de l'ouvrage Le Siècle de la raison.

Notes et références

  1. « Dix commandements pour l’après-catastrophe », Courrier international, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Shannon Dell, « One of the US' greatest mysteries », sur BBC,
  3. (en) « A Monument’s Mysteries Include Whether It Can Draw Tourists », New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  4. (en-US) « FACT CHECK: Were the Georgia Guidestones Stolen and Moved to New Hampshire? », Snopes.com, (lire en ligne)
  5. (en) « Mysterious monument ‘predicts’ 6 BILLION of us will be wiped out in bleak future », Dailystar.co.uk, (lire en ligne, consulté le )
  6. « Astronomic Features
    1. channel through stone
    indicates celestial pole.
    2. horizontal slot indicates
    annual travel of sun.
    3. sunbeam through capstone
    marks noontime throughout
    the year
    Author: R.C. Christian
    (a pseudonyn)  [sic]
    Sponsors: A small group
    of Americans who seek
    the Age of Reason
    Time Capsule
    Placed six feet below this spot
    On
    To Be Opened on
     »

    Les mots se présentent tels que retranscrits sous le titre de la capsule temporelle ; aucune date n'est gravée.
  7. Ouvrage présenté comme de l'initiateur des Georgia Guidestones

Voir aussi

Bibliographies

  • (en) The Georgia Guidestones: America's Most Mysterious Monument, Raymond Wiley, KT Prime, 2012 (The Disinformation Company/Kindle).
  • (en) Mysteries and Secrets of the Templars, R. Lionel Fanthorpe, 2005 (Toronto: Dundurn Group).

Liens externes

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