Georges Groussard (résistant)

Georges Groussard, né le à Saint-Martin-lès-Melle (Deux-Sèvres) et décédé le à Opio (Alpes-Maritimes), plus connu sous le nom de colonel Groussard, est un militaire et résistant français.

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Georges Groussard

Le colonel Georges Groussard, vers la fin des années 1930.

Naissance
Saint-Martin-lès-Melle (Deux-Sèvres)
Décès
Opio (Alpes-Maritimes)
Origine Français
Allégeance République française
 État français (1940-1941)
Grade Colonel
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Croix de guerre 1914-1918
Commandeur de la Légion d'honneur

Officier d’active dans les années 1930

Saint-Cyrien de la promotion des "Marie-Louise" (1911-1913), officier de « la Coloniale », Georges Groussard avait été très actif avant la Seconde Guerre mondiale dans les réseaux anticommunistes de l'armée (Réseaux Corvignolles) liés à ce que l'on appelle la Cagoule militaire[1]. Il est chef d'état-major de la région de Paris en .

Résistant vichyssois

Le colonel Groussard, vers 1940.

Il rejoint l'armée d'armistice de Vichy et rêve, avec Loustaunau-Lacau de construire une armée clandestine à partir de ceux qu'il appelle les Vichyssois anti-nazis. Il crée, dans le cadre des services de Vichy, le Centre d'informations et d'études, service de renseignement groupé d'un service action, les Groupes de protection. C'est à ce titre qu'il est chargé, le , de procéder à l'arrestation de Pierre Laval, mais le régime nazi n'accepte pas cette intervention qu'il considère comme une tentative pour s'emparer du pouvoir, et envoie ses troupes le libérer. Les groupes de protection sont officiellement dissous, Groussard est désavoué[2].

En , Groussard part à Londres pour tenter de convaincre Winston Churchill de signer des accords secrets avec Vichy. Il est arrêté à son retour, le , sur ordre de Darlan[3]. Libéré, à nouveau arrêté au retour de Laval puis relâché, il passe en Suisse où il réactive des réseaux de renseignements militaires baptisés pour l'occasion « Réseaux Gilbert » et qu'il fait travailler pour l'Intelligence Service[4].

Après-guerre

À la Libération, il refuse le grade de général que lui propose Charles de Gaulle. Il quitte l'armée et reste un antigaulliste viscéral. Il prend parti pour le général Salan en 1962.

Il sera mis en cause par Maîtres Maurice Garçon et Chadirat, défenseurs de René Hardy, sur son rôle dans la police de Vichy. Groussard les défiera en duel et adressera deux lettres aux avocats[5].

En 1964, il publie ses mémoires de guerre : Service secret 1940-1945, aux Éditions de la Table ronde ( (ISBN 2710316544)). Au-delà de la relation de sa résistance, l'argument du livre est de démontrer que Salan en 1962 était dans la même situation que De Gaulle en 1940.

Vie privée

Il se marie en avec Véra Bernstein (1892-1971). Ils auront 5 enfants, leur fils Serge sera arrêté par la Gestapo et déporté. Après le décès de Véra Bernstein le [6], le colonel Groussard épouse en en secondes noces Suzanne Kohn, sœur d'Antoinette Sasse, ancienne compagne[réf. nécessaire] et collaboratrice de Jean Moulin. Suzanne avait été sa compagne et secrétaire dans la Résistance.

Publications

  • Chemins secrets, Bader-Dufour, 1948 (2 tomes).
  • Service secret 1940-1945, La Table ronde, 1964. In-8, broché, 606 pages.
  • L'armée et ses drames, La Table Ronde, 1968.

Notes et références

  1. Dominique Venner, Histoire critique de la Résistance, Pygmalion/ Gérard Watelet, 1995.
  2. Bernert 1975, p. 17.
  3. Marc Ferro, Pétain, éd. Fayard, Paris, 1987, 789 p. (ISBN 2213018332 et 978-2213018331) ; rééd. Hachette littérature, coll. « Pluriel », Paris, 2009, 789 p. (ISBN 978-2-01-270518-0), p. 319.
  4. Les réseaux Gilbert, Archives d'État de Genève.
  5. Gelin 2013, p. ?.
  6. La Revue du Bas-Poitou et des Provinces de l'Ouest,1971, p. 311.

Voir aussi

Bibliographie

Le colonel Groussard, commandant en second de Saint-Cyr, lors d'une cérémonie dans la cour de l'école militaire en mars 1938.
  • Robert Belot, article « Georges Groussard », dans Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006.
  • Robert Belot, La Résistance sans de Gaulle : politique et gaullisme de guerre, Paris, Fayard, , 668 p. (ISBN 2-213-62954-4, présentation en ligne).
  • Philippe Bernert, Roger Wybot et la bataille pour la D.S.T., Presses de la Cité, , 543 p.
  • (en) Valerie Deacon, The Extreme Right in the French Resistance : Members of the Cagoule and Corvignolles in the Second World War, Baton Rouge, Louisiana State University Press, , 240 p. (ISBN 978-0-8071-6362-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Simon Epstein, Un paradoxe français : antiracistes dans la collaboration, antisémites dans la résistance, Paris, Albin Michel, , 622 p. (ISBN 978-2-226-17915-9, LCCN 2008444505), p. 395-399.
  • Jacques Gelin, L'affaire Jean Moulin : trahison ou complot ?, Paris, Gallimard, , 595 p. (ISBN 978-2-07-013943-9).
  • Paul Racine, J'ai servi Pétain, Le Cherche-midi, 2014.
  • Bénédicte Vergez-Chaignon, Les vichysto-résistants de 1940 à nos jours, Paris, Perrin, , 775 p. (ISBN 978-2-262-01993-8).
    Édition revue et augmentée : Bénédicte Vergez-Chaignon, Les vichysto-résistants, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 655), , 910 p., poche (ISBN 978-2-262-06662-8).
  • Georges Vidal (préf. Olivier Forcade), L'armée française et l'ennemi intérieur : 1917-1939. Enjeux stratégiques et culture politique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 264 p. (ISBN 978-2-7535-3620-3, présentation en ligne).

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