Georg Ritter von Schönerer

Georg Ritter von Schönerer (né le à Vienne — mort le au château de Zwettl) était un homme politique autrichien actif à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Fils d'un ingénieur des trains anobli par l'empereur d'Autriche, il est élu au Reichsrat d'Autriche en 1873 où il se situe alors à gauche de l'échiquier politique, et ce sur une base essentiellement anticléricale et impériale[1].

Il participe à la constitution de plusieurs organisations politiques, souvent subséquemment interdites [2]. Avec Victor Adler, Robert Pattai, Heinrich Friedjung, et Engelbert Pernerstorfer, il rédige le programme de Linz de 1882, d'inspiration sociale (instauration d'une sécurité sociale, retraite, impôt sur le revenu, impôt sur la fortune, nationalisation des chemins de fer et assurances) ; mais aussi nationaliste (préservation du caractère germanique, liens spéciaux avec l'Allemagne), tout en préservant des éléments d'inspiration libérale (suffrage universel, liberté de la presse)[3].

Schönerer développe un antisémitisme qui ira crescendo, notamment après la mort de son père, en 1881 [2]. Il fait ajouter en 1885 une clause au programme de Linz appelant au bannissement des Juifs de la vie publique et théorise un antisémitisme racial[4].

En 1886, l'expiration de la concession du chemin de fer connectant Vienne a la Bohême du Nord, Nordbahn, alors attribué au Credit Anstalt contrôlé par Salomon Rothschild, est l'occasion pour Schönerer de dénoncer "l'influence juive mettant les profits devant l’intérêt général" [2]. Il présente une pétition réunissant 33 896 signatures demandant la nationalisation du chemin de fer.

Ceci lui vaudra un succès d'estime aux élections de 1885, mais son antisémitisme virulent fait que nombre de ses compagnons de route le quittent : Victor Adler fondera le Parti social-démocrate d'Autriche en 1889, il sera rejoint par Pernerstorfer tandis que Pattai rejoindra le Parti chrétien-démocrate.

Son mouvement ne devient pas un mouvement de masse mais son idéologie est considérée comme ayant grandement influencé la pensée d'Adolf Hitler qui le cite dans Mein Kampf[5], ainsi le Parti nazi[4].


Références

  1. (en) Hannah Arendt, The origin of Totalitarianism, New York, Harvest Books, (1re éd. 1951), 378 p. (ISBN 978-0-15-670153-2), p. 42-50
  2. (en) Carl E. Schorske, Fin-De-Siecle Vienna : Politics and Culture, New York, Vintages, , 378 p. (ISBN 0-394-74478-0), p. 133-140
  3. (en) Peter Pulzer, The Rise of Political Anti-semitism in Germany & Austria, Cambridge, Massachusetts, Harvard university press, , 357 p. (ISBN 978-0-674-77166-6, lire en ligne)
  4. (en) Thomas Childers, The Third Reich : A History of Nazi Germany, New York, Simon & Schuster, , 357 p. (ISBN 978-1-4516-5113-3, lire en ligne), p. 9-11
  5. Mein Kampf (1924), Adolf Hitler, éd. Nouvelles Éditions latines, 1934, p. 112-113 lire sur Wikiquote.

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