Gail Halvorsen

Le colonel Gail S. Halvorsen, né le à Salt Lake City, Utah, est un officier de carrière dans l'aviation des États-Unis où il est devenu renommé sous les pseudonymes de « chocolat volant », de « bombardier aux bonbons » ou de « Onkel Wackelflügel » (« tonton qui bat des ailes ») à la suite des parachutages de bonbons qu'il fit dans Berlin-Ouest lors du blocus de Berlin en 1948–1949.

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Gail Halvorsen

Gail Halvorsen à Berlin en 1983

Surnom "Rosinenbomber" ("Candy Bomber")
"Onkel Wackelflügel" ("Uncle Wiggly Wings")
"Der Schokoladenflieger" ("Chocolate Flier")
Naissance
Salt Lake City, Utah
Allégeance États-Unis
Grade Colonel
Conflits Seconde Guerre mondiale
Blocus de Berlin
Distinctions Médaille d'or du Congrès
Commandeur de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
Famille Épouses :
  • Alta Jolley (1949–99; son décès)
  • Lorraine Pace (2004–présent)
Gail Halvorsen attache des bonbons à de petits parachutes. (Photo : US Air Force, 1940).

Opération Little Vittles

G. Halvorsen était dans le premier groupe d'aviateurs envoyés à Francfort-sur-le-Main pour aider les Allemands à faire entrer de la nourriture, des médicaments et d'autres produits de base par avion pendant le blocus de Berlin en 1948-1949. Les aviateurs ne restaient généralement à Berlin que pour décharger leur cargaison et refaire le plein de carburant pour leur avion. Pendant sa journée de congé, en s'approchant de la ville, Halvorsen trouva une barrière de barbelés qui le séparait de quelques enfants allemands qui jouaient.

« La plupart des enfants s'attroupaient autour de lui en criant et demandant des bonbons et des chewing-gums, dit-il, mais ceux-là étaient différents. Ces enfants avaient enduré tant de choses, leur ville avait été pratiquement détruite ; beaucoup d'entre eux avaient perdu des membres de leur famille pendant la guerre. Cependant aucun d'entre eux ne demanda de chewing-gums ou de bonbons ». Il passa à travers la barrière deux tablettes de chewing-gum qu’il avait en poche. Sans discuter, les enfants divisèrent les petits morceaux de chewing-gum en morceaux encore plus petits et quand il n'en resta plus à partager, ils se passèrent le papier d'emballage pour le sentir. Il dit aux enfants qu'il reviendrait le lendemain et que, s'ils voulaient bien se les partager entre eux, il lâcherait des bonbons de son avion en survolant la ville, qu'il inclinerait les ailes de son avion en signe de reconnaissance et qu'il lâcherait de petits parachutes faits de mouchoirs.

Le lendemain, Halvorsen lâcha trois parachutes chargés de bonbons aux enfants qui attendaient dessous. Pour s’identifier, il remuait les ailes de son avion, ce qui a conduit à son surnom de « Onkel Wackelflügel » (« tonton qui bat des ailes »). L'opération se poursuivit sur une petite échelle pendant plusieurs semaines. Halvorsen commença à lâcher non seulement ses rations de bonbons mais aussi celles que d'autres hommes de son unité donnaient. Un jour entrant à ses quartiers, il trouva un paquet de lettres adressées à « tonton qui bat de l'aile » et à « chocolat volant ». Il partit rapidement mais fut convoqué par son supérieur quelques jours après. Son supérieur lui expliqua qu'un bonbon était tombé à l'extrémité d'une piste, qu'il avait touché un reporter allemand à la tête et que l'histoire du « bombardement de bonbons » était maintenant à la une de tous les journaux de Berlin. Le lieutenant-général William H. Tunner l'approuva, lui permit de continuer à parachuter des bonbons, en ordonna même l’expansion et la nomma « Opération Little Vittles ».

Les militaires contribuaient en donnant leurs rations de bonbons mais aussi leurs mouchoirs, puis les manches de leurs chemises qui servaient de parachutes. Enfin ils commencèrent à joindre un mot pour demander de rendre les parachutes pour qu'ils servent à nouveau ; la plupart des parachutes furent rendus.

L’opération prenant de l'envergure, les stations de radio de toute la côte Est des États-Unis jouaient des airs pour les mouchoirs. Ils invitaient les gens à envoyer des mouchoirs dans des enveloppes à Francfort. Au plus fort de l'opération, il arrivait tous les deux jours en Allemagne cinq sacs postaux pleins de mouchoirs. Les habitants de Chicopee Falls (Massachusetts), envoyèrent de nombreuses boites en cartons pleines de bonbons et déjà fixées à des parachutes.

Le Weekly Reader, journal américain pour enfants, apporta également son appui. Il encouragea les enfants à l'école à envoyer de petites participations pour aider les enfants en Allemagne et la réaction fut massive. Les confiseurs aux États-Unis participèrent également. À la fin du pont aérien, environ 25 équipages avaient lâché plus de 23 tonnes de chocolat, gomme à mâcher, bonbons et autres sur différents endroits à Berlin, et la plupart furent gardés pour Noël et distribués aux enfants de Berlin-Ouest.

Carrière militaire

Halvorsen continua à remplir plusieurs missions nationales et internationales pendant le reste de sa carrière dans l’US Air Force. Il revint en Allemagne dans le début des années 1970, cette fois en tant que commandant de l'aéroport international de Tempelhof dans Berlin Ouest. À ce titre, Halvorsen accueillit des réceptions officielles chez lui. Étant un fervent mormon, il est devenu renommé pour ses cocktails non-alcoolisés servis lors de ces réceptions.

Relations germano-américaines

Les actions de Halvorsen comme « bombardier de bonbons » eurent un impact considérable sur la perception d'après-guerre des Américains en Allemagne et il est encore remarqué comme un symbole des relations germano-américaines. Il est apparu plusieurs fois à la télévision allemande au cours des années, souvent associé à certains de ces enfants, devenus adultes, qui ont reçu ses parachutes de bonbons.

En 1974, il fut décoré de la croix de commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne, l’une des Médailles les plus honorifiques d’Allemagne. Lors de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2002 le , G. Halvorsen porta la plaque nationale de l'équipe allemande lors des jeux olympiques de 2002 tenus au Rice-Eccles Stadium à Salt Lake City.

En 1989, Halvorsen s’est engagé dans une reconstitution historique des actions à Berlin pour le quarantième anniversaire du pont aérien. Au cours de l'Opération Provide Promise en Bosnie-Herzégovine, il a parachuté des bonbons depuis un C-130 Hercules du 435e Airlift Wing, volant depuis la Rhein-Main Air Base, en Allemagne. Il a également participé à la cérémonie de clôture de la base aérienne de Tempelhof en 1993 et aux célébrations du 50e anniversaire du pont aérien de Berlin en 1998. L'armée américaine a reproduit certaines des actions de Halvorsen en Irak en lachant des jouets, des ours en peluche et des ballons de football pour les enfants irakiens[1]

En 1995, G. Halvorsen et sa femme Alta se sont rendus à Saint-Pétersbourg en Russie pour servir en tant que missionnaires pour l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Leur tâche consistait à former les instructeurs, visiter les classes de l'institut de religion, ainsi que de travailler avec la jeunesse de l’Église. Ils ont également servi en tant que missionnaires de l'Église de Londres dans les années 1980.

En 2008, Halvorsen a été honoré Grand Maréchal de la Von Steuben Parade germano-américaine à New York. Il a été acclamé par des dizaines de milliers de spectateurs sur la Cinquième Avenue.

Héritage

L’US Air Force a scellé l’héritage du colonel Halvorsen en donnant son nom à sa prochaine génération d’avions de transport à capacité de chargement 5 tonnes. L’US Air Force a également nommé Colonel Gail Halvorsen Award le prix du transport aérien en soutien de préparation logistique. Son fils, le colonel Robert Halvorsen, fut pilote de l'USAF C-130 Hercules et est commandant de bord à Delta Air Lines.

Distinction

Notes et références

  1. .

Bibliographie

Liens externes

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