Aéroport de Berlin-Tempelhof

L'aéroport international de Berlin-Tempelhof (code IATA : THF  code OACI : EDDI) était l'un des aéroports de Berlin. Il était situé dans le quartier de Tempelhof dans l'arrondissement de Tempelhof-Schöneberg. C'était le plus petit des trois aéroports berlinois. Il est fermé depuis le et depuis le , il est reconverti en un immense parc[1].

Aéroport de Berlin-Tempelhof
Flughafen Berlin-Tempelhof

Aéroport de Tempelhof lors d'une journée portes ouvertes en 1984
Localisation
Pays Allemagne
Land Berlin
Ville Berlin
Date d'ouverture
Date de fermeture
Coordonnées 52° 28′ 25″ nord, 13° 24′ 14″ est
Altitude 51 m (167 ft)
Géolocalisation sur la carte : Berlin
THF
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
THF
Pistes
Direction Longueur Surface
09L/27R 2 094 m asphalte
09R/27L 1 840 m asphalte
Informations aéronautiques
Code IATA THF
Code OACI EDDI
Type d'aéroport public
Gestionnaire Berliner Flughafen GmbH

Le terrain sur lequel il est construit a une forme ovale avec deux pistes d'atterrissage et est bordé par un complexe de bâtiments dont les plans devaient représenter un aigle en vol (emblème de l'Allemagne par excellence) : les hangars en demi-cercle mesurant 1 230 m de long formant les ailes déployées de l'oiseau.

Cet aéroport a servi de modèle pour de nombreux aéroports par la suite, son organisation avant-gardiste attribuant des niveaux distincts pour les départs, les arrivées et le fret.

Historique

Photographié en 1934 à Tempelhof par Willem van de Poll et embarquant du fret, le Junkers G 24 D-1089 Hestia de la compagnie aérienne Lufthansa, avant un vol pour Varsovie.

Créé en 1923, c'est, jusqu'à sa fermeture, le plus ancien aéroport commercial au monde et le premier à être desservi par un métro, en 1927. Durant la phase de réaménagement de Berlin sous la direction d'Albert Speer, le Troisième Reich décide en 1934 de remplacer l'aérogare. Le nouveau projet est réalisé par Ernst Sagebiel. Les travaux se déroulent entre 1936 et 1941.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Tempelhof accueille un camp de prisonniers composé de vingt baraquements entourés de barbelés. Les prisonniers travaillent à la construction d'avions civils et militaires[2].

Lors de la guerre froide, au moment du blocus de Berlin entre 1948 et 1949, Tempelhof est l'un des aéroports utilisés par les Américains et les Britanniques. Un pont aérien est mis en place vers l'aéroport pour acheminer le ravitaillement à Berlin-Ouest malgré le blocus. Les Berlinois appelaient ces appareils acheminant la nourriture les « bombardiers de friandises » (Rosinenbomber). Des vivres, du charbon et même une centrale électrique en pièces détachées sont livrés de cette manière à Berlin-Ouest. Pour y accéder, les avions occidentaux ont l'obligation de suivre les couloirs aériens de Berlin-Ouest.

Tempelhof accueille jusqu'à six millions de passagers par an, jusque dans les années 1970, capitalisant notamment sur la facilité du transport aérien par rapport aux difficultés administratives du transport terrestre entre la République fédérale d'Allemagne et Berlin-Ouest. À partir de 1972, les conditions de transport terrestre se simplifient dans le contexte de la détente et le nombre de passagers commence à décroître, tandis que le premier choc pétrolier de 1973 remet en cause le modèle économique de l'aéroport.

En 1975, la Pan Am et British Airways déplacent leur desserte de Berlin vers le tout nouvel aéroport de Tegel, et Tempelhof devient un aéroport quasi abandonné, utilisé essentiellement par l'armée américaine.

En 2007, l'aéroport ne voit passer que 350 181 passagers et a perdu 115 millions d'euros en dix ans. Les Boeing 747 et Lockheed C-5 Galaxy sont les plus gros avions à s'y être posés.

Le 26 juin 2010, un Socata TB 10 Tobago privé effectue un atterrissage d'urgence sur une piste de l'aéroport de Tempelhof, alors qu'il est déjà fermé. L'avion a une panne de moteur et son pilote est à la recherche d'une zone libre. Après consultation du contrôle aérien de l'aéroport international de Schönefeld, l'atterrissage de cet appareil en détresse est autorisé au Tempelhof. L'avion est occupé par trois personnes et vient de l'aéroport de Tegel. Personne n'est blessé lors de l'atterrissage d'urgence et les visiteurs du « Tempelhofer Park » ont fait de la place au TB 10[3].

Statistiques

Voir la requête brute et les sources sur Wikidata.

Fermeture

La fermeture de Tempelhof est plusieurs fois repoussée, notamment parce qu'une frange notable de Berlinois ainsi que SN Brussels Airlines veulent maintenir l'aéroport ouvert.

Un référendum à caractère consultatif sur l'avenir du site se tient le . Cependant, si environ 60 % des suffrages exprimés s'opposent à la fermeture de l'aéroport, le chiffre de participation minimal de 25 % n'est pas atteint, et les autorités berlinoises ne s'estiment donc pas liées par les résultats.

Par conséquent, il est fermé le . Dans un premier temps, le trafic est dévié vers Tegel, puis vers l'aéroport international de Berlin-Schönefeld, agrandi pour l'occasion.

Reconversion

Le samedi , jour commémorant le 65e anniversaire de la capitulation du IIIe Reich, le lieu rouvre au public sous forme d'un immense parc et espace public[4]. D'une superficie de 380 hectares, il est plus vaste que Central Park à New York[1]. Sa vocation d'espace public et non construit est confirmée en 2014, les Berlinois rejetant à 65 % par référendum un plan du gouvernement de Berlin visant à construire des logements et commerces sur le site[5].

Un circuit de sport automobile y est également en cours de construction, qui devrait accueillir le Deutsche Tourenwagen Masters (DTM) et la Formule E[6],[7]. À l'automne 2015, une partie des hangars de l'aéroport ont été transformés en logements provisoires pour environ 7 000 réfugiés[8]. En 2016, le gouvernement de Berlin autorise la construction de logements supplémentaires pour les réfugiés sur le site[9] et annonce son intention de cesser d'utiliser les hangars à cette fin durant l'année 2017. Ces deux annonces sont controversées, car la construction de nouveaux logements à Tempelhof va à l'encontre des résultats du référendum de 2014[10].

Au cinéma

Galerie

Sources

Notes et références

Documentaires télévisés

  • Les bunkers secrets d'Hitler, de George Pagliero, sur National Geographic.
  • milieu du 6e épisode : Un bunker dans Berlin de la série Nazi Mégastructures, sur National Geographic.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes


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