Gabriel Noradounghian

Gabriel Efendi Noradounghian (arménien : Գաբրիել Նորադունքեան, turc : Gabriyel Noradunkyan Efendi), né le à Constantinople et mort en à Paris, est un homme d’État et bureaucrate arménien ayant servi l'Empire ottoman. Il est Ministre du Commerce en 1908-1910 et Ministre des Affaires Étrangères de l'Empire Ottoman entre le et le , sous le règne de Mehmed V et dans les gouvernements d'Ahmed Muhtar Pacha et de Kâmil Pacha.

Biographie

Gabriel Noradounghian en costume diplomatique.

Gabriel Noradounghian est né le à Selamsız, quartier d'Üsküdar, un district de Constantinople. Il est le fils de Krikor Noradounghian, un boulanger local fournissant le Palais impérial[1],[2]. Sa famille est originaire du village d'Agn (aujourd'hui Kemaliye), près d'Erzincan. Ayant reçu son éducation primaire à la maison[2], Gabriel Noradounghian va ensuite au Lycée français Saint-Joseph dans le district de Kadikoy, lycée dont il est diplômé en 1869.

En 1870, après avoir obtenu son diplôme de l'Université Saint-Joseph, Gabriel Noradounghian continue ses études en droit et en science politique à l'Université de la Sorbonne à Paris[3]. Il profite de son séjour dans la capitale française pour suivre des cours au Collège de France et pour approfondir son cursus en science politique à l'Institut d'études politiques de Paris. Il est diplômé d'une licence de droit en 1875[4].

Il rentre à Istanbul en 1875 et devient professeur de droit au Mekteb-i Hukuk-ı Şahane. Il est ensuite nommé par Mahmud Nedim Pacha au poste de secrétaire au Ministère des Affaires Étrangères[5]. En 1877, il fait partie des négociateurs au sein des commissions établies par les gouvernements ottoman et russe pendant et après la guerre russo-turque (1877-1878)[2].

En 1883, Gabriel Noradounghian devient conseiller juridique du Ministre des Affaires Étrangères, poste qu'il tient pendant vingt-neuf ans.

Membre actif de la communauté arménienne de l'Empire, il devient le président de l'Assemblée nationale arménienne en 1894[6].

Gabriel Noradounghian publie Recueil d'actes internationaux de l'empire Ottoman, une compilation en quatre volumes de traités conclus entre l'Empire ottoman et ses voisins traduits en français[6].

Après la Révolution des Jeunes-Turcs en , Gabriel Noradounghian est nommé Ministre du Commerce et ce jusqu'en . En , il est aussi élu membre du nouvellement formé Sénat de l'Empire ottoman.

Gabriel Noradounghian devient ensuite Ministre des Affaires Étrangères de l'Empire ottoman entre le et le , sous le règne de Mehmed V et dans les gouvernements d'Ahmed Muhtar Pacha et de Kâmil Pacha.

Il s'installe en Europe en 1915 et prend la tête du Comité National arménien représentant les Arméniens à Lausanne. Après son arrivée en Europe, ses propriétés à Istanbul sont confisqués[7].

Gabriel Noradounghian est un ardent partisan de la création d'un État arménien indépendant en Anatolie. Après la signature du Traité de Lausanne, il s'installe à Paris, où il prend la tête d'une variété d'organisations humanitaires arméniennes. Il devient alors le vice-président de l'Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB).

Gabriel Noradounghian meurt à Paris en . Il avait auparavant dicté sa biographie, mais seuls des fragments nous sont parvenus[8].

Il parlait le turc ottoman, l'arménien, l'italien, le français et l'anglais.

Notes et références

  1. (tr) Pōghos Natʻanean, Sivas 1877 : Sivas marhasalığı ve Sivas vilâyetine bağlı birkaç önemli şehir hakkında rapor (Sivas, Tokat, Amasya, Merzifon), Fatih, İstanbul, Birzamanlar Yayıncılık, , 559 p. (ISBN 978-975-6158-07-4 et 975-6158-07-7, lire en ligne), p. 430
  2. Raymond H. Kévorkian, « Gabriel Noradounghian — Extraits des Mémoires recueillies par Aram Andonian », Revue d'histoire arménienne contemporaine, vol. 1, (lire en ligne)
  3. (tr) Taha Akyol, Ortak acı, 1915 : Türkler ve Ermeniler, Doǧan Kitap, (lire en ligne), p. 52
  4. « Noradounghian, Gabriel (1852-1936) », sur catalogue.bnf.fr
  5. Anahit Astoyan, « Armenians in the Service of the Ottoman State Apparatus » [archive du ], Hetq (consulté le )
  6. (en) Rouben Paul Adalian, Historical Dictionary of Armenia, Lanham (Md), Scarecrow Press, , 750 p. (ISBN 978-0-8108-6096-4, lire en ligne), p. 472-473
  7. (en) Fatma Müge Göçek, Denial of violence : Ottoman past, Turkish present and collective violence against the Armenians, 1789-2009, Oxford, Oxford University Press, , 656 p. (ISBN 978-0-19-933420-9 et 0-19-933420-X, lire en ligne), p. 277
  8. Rouben Paul Adalian, Historical dictionary of Armenia, Lanham, MD, 2nd, , 472 p. (ISBN 978-0-8108-7450-3 et 0-8108-7450-4, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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