Fusillades d'Avrillé

Les fusillades d’Avrillé désignent l’exécution de plusieurs centaines ou milliers d’hommes et de femmes fusillés par les Républicains durant la guerre de Vendée. Elles se déroulent sous la Terreur pendant la Révolution française. Les victimes sont appelées les « martyrs d'Angers ».

Fusillades d'Avrillé

Vitrail de la chapelle du Champ des Martyrs d'Avrillé par Jean Clamens, 1894.

Date 12 janvier -
Lieu Avrillé
Victimes Prisonniers de guerre vendéens et chouans, civils vendéens
Type Exécutions par fusillades
Morts 863 à 2 480[1],[2]
Auteurs Républicains
Ordonné par Commission Parein-Félix
Guerre Guerre de Vendée
Coordonnées 47° 30′ 28″ nord, 0° 35′ 16″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : France

Déroulement des exécutions

À la suite de la défaite des Vendéens durant la Virée de Galerne, à la mise en place de la Terreur et au début des colonnes infernales, les Républicains font prisonniers des milliers de Vendéens.

À Angers, dirigés par les représentants en mission Nicolas Hentz et Adrien Francastel, les prisonniers passent en jugement sommaire devant les commissions militaires.

Les exécutions ont lieu au parc de la Haie-aux-Bonshommes à Avrillé, en Maine-et-Loire, le lieu sera par la suite rebaptisé « le Champ des Martyrs »[2]. Au total on relève neuf fusillades, du 12 janvier au [2],[3].

Origine géographique des victimes

Selon Pierre-Marie Gaborit et Nicolas Delahaye, l’origine géographique des victimes est la suivante[4] :

Bilan humain

Le nombre des victimes n’est pas connu avec précision. Selon l’abbé Gruget, prêtre réfractaire et contemporain des événements, 1 994 personnes au total sont fusillées au Champ des Martyrs[1]. D’autres auteurs vont jusqu’à 2 300, voire 3 000 morts[1]. Les recherches des abbés Uzureau et Houbedine[1] ont permis l’identification de 863 victimes. En confrontant les listes nominatives des condamnés, les extraditions des prisons et les séries lacunaires, Jacques Hussenet estime qu’un nombre de 1 200 à 1 400 victimes est vraisemblable mais sans certitude[1].

Selon Pierre-Marie Gaborit et Nicolas Delahaye qui arrivent à un total d’environ 2 480 morts, les exécutions se déroulent ainsi[2]  :

  • Le 12 janvier : 500 victimes, principalement des hommes, paysans et artisans.
  • Le 15 janvier : 300 victimes, des hommes âgés de 18 à 65 ans.
  • Le 18 janvier : 250 victimes, parmi lesquelles beaucoup de femmes, âgées de 19 à 63 ans.
  • Le 20 janvier : 400 victimes, des hommes âgés de 17 à 65 ans.
  • Le 21 janvier : 150 victimes, hommes et femmes.
  • Le 22 janvier : 80 victimes.
  • Le 1er février : 400 victimes, principalement des femmes, âgées de 18 à 72 ans.
  • Le 10 février : 200 victimes, des hommes et des femmes, âgés de 16 à 71 ans.
  • Le 16 avril : 200 victimes, hommes et femmes.

Pour Jean-Clément Martin, les neuf fusillades d'Avrillé font chacune entre 200 et 400 morts[3].

Quatre-vingt-dix-neuf victimes des fusillades d’Avrillé et de la guillotine de la place du Ralliement à Angers, sont béatifiées par l’Église catholique en 1984. Ce sont les martyrs d'Angers.

Mémoire dans l'art

  • Vitrail de la chapelle du Champ des Martyrs d'Avrillé par Jean Clamens.
  • Fresque de l'église Notre-Dame de la Charité, Saint-Laurent-de-la-Plaine, par Abel Pineau: La Vierge Marie emportant au ciel les âmes des trois femmes (les "trois Marie" de Saint-Laurent-de-la-Plaine) fusillées au Champ des Martyrs d'Avrillé le .
Intérieur de la chapelle du Champ des Martyrs d'Avrillé, à Avrillé.

Références

Bibliographie

  • Nicolas Delahaye et Pierre-Marie Gaborit, Les 12 Colonnes infernales de Turreau, Éditions Pays et Terroirs, , 159 p. 
  • Jacques Hussenet (dir.), « Détruisez la Vendée ! » Regards croisés sur les victimes et destructions de la guerre de Vendée, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 634 p.
  • Jean-Clément Martin, La guerre de Vendée 1793-1800, Points, coll. « Points Histoire », , 368 p. (ISBN 978-2757836569). 
  • V. Godard-Faultrier, ‘’Le Champ des Martyrs’’, Angers, 1852, 215 p.
  • S.Gruget (abbé), « Les fusillades du Champ des Martyrs », mémoire rédigé en 1816, Revue de l’Anjou, t.25-26, 1892-1893 (réédition 2003), 131 p.
  • Ch. Portais (abbé), « L’Abbé Gruget, curé de la Trinité d’Angers. Sa paroisse, son diocèse, son temps. 1751-1840 », Angers et Paris, 1896, VIII,-624 p., illustrations
  • François-Constant Uzureau (abbé), « Histoire du Champ-des-Martyrs », Angers, 1905 (réédition 1999), 227 p.
  • T-L. Houdeline (abbé), « Le Champ des Martyrs d’Avrillé », Angers, 1923, X-226 p., plans et illustrations.
  • François-Constant Uzureau, Histoire du Champ des martyrs, Angers, Impr. Siraudeau, 1905, 227 p
  • Job de Roincé, « Mémorial des Martyrs d’Avrillé », Rennes, 1979, 109 p.
  • Philippe Evanno, Dominique Lambert de La Douasnerie et Jean de Viguerie, Les martyrs d’Avrillé. Catholicisme et Révolution, Chambray-lès-Tours, CLD, 1983, 109 p. (ISBN 2-85023-078-2).
  • Le Livre d'Or des Martyrs d'Avrillé, nomenclature, et la cause de béatification : Guillaume Repin et 98 compagnons, L'enlumineur du Roi René, Angers.
  • Philippe de Maillard, La fleur de lys et le martyre : Les tribulations de la famille Turpault dans la tourmente révolutionnaire, Vendée, Les Bons Livres pour Tous, , 296 p. (ISBN 978-2916988115, lire en ligne) .
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