Franz Fühmann

Franz Fühmann né le à Rochlitz an der Iser, Tchécoslovaquie (aujourd'hui Rokytnice nad Jizerou, République tchèque) et mort le à Berlin-Est, est un écrivain allemand, poète, nouvelliste, auteur d'ouvrages pour enfants, essayiste, de l'ancienne République démocratique allemande (RDA).

Biographie

Buste de Franz Fühmann par Wieland Förster (1989)

Le père de Franz Fûhmann est pharmacien. Franz obtient son diplôme d'études secondaires à Liberec (Reichenberg), dans le nord de la Bohême. Lors de l'annexion des Sudètes par l'Allemagne nazie, il rejoint les SA. En 1941, il est enrôlé dans la Wehrmacht[1].

En 1945, il est fait prisonnier en U.R.S.S.. En 1946, il est affecté à l'école antifasciste où, une fois le cursus terminé, il enseigne lui-même. De retour en Allemagne, en 1949, il s'installe en République démocratique allemande et adhère au Parti national-démocrate d'Allemagne (NDPD). Il assure des responsabilités culturelles au sein du parti.

Ses poésies des années 50 montrent ses doutes croissants face au stalinisme, à la suite de la répression de la révolte ouvrière de juin 1953, puis de l'insurrection de Budapest de 1956. L’affaire Biermann le rend définitivement critique envers le régime[2]. Il meurt à l'âge de 62 ans, d'un cancer[3].

Œuvres

Ses publications et travaux sont très divers : livres pour enfants, contes, nouvelles, poésies, récits de voyage, correspondance, essais, émissions de radio, de télévision, participation à des films, ballet. Il a reçu de nombreux prix dont, en 1956, le prix Heinrich Mann, en 1957 et 1974 avec le Prix National d'Allemagne de l' Est, le Prix de la critique allemande, en 1982 le Prix Scholl.

Publications traduites en français

  • Vingt-deux jours ou la moitié d'une vie traduit de l'allemand par Philippe Préaux, ed. Flammarion, 1988, 255 p. C'est un récit de voyage à Budapest en 1972 ; l'auteur confronte les cultures de l’Europe et s'interroge sur les choix qu'il a faits dans sa vie (nazi, communiste...). Dans un article de la revue Études[4], il est fait référence à ce livre : "Ce sont des livres comme ceux de Franz Fühmann qui ont levé le voile du mensonge idéologique du régime et commencé à remplir les pages que l'histoire officielle avait laissé blanches."
  • Une bagatelle en tous points positive et autres récits traduit de l'allemand par Jean-Marie Angelès et Jacqueline Grenz ed. Alinea 1984, 177 p.
  • L'auto des juifs traduit de l'allemand par Alain Lance, ed. Les Éditeurs français réunis, 1975 rééd. Le temps des cerises 2016 214 p. Dans ce livre autobiographique il relate son long aveuglement face au régime nazi en évoquant les quatorze journées qui furent les dates marquantes de l'histoire contemporaine, au cours des décennies, de 1929 à 1949[5].
  • La fée qui crachait du feu, illustrations Annegert Fuchshuber, ed. Casterman ; coll. Funambule, 1987

Œuvres en allemand

  • Marsyas. Mythos und Traum, Leipzig, Reclam, 1993. 480 p. Ce livre est la "somme" des principaux écrits de Fühmann relatifs à la mythologie grecque [6]. « Après une série de récits pleins de vivacité et de justesse, inspirés chacun de sources antiques prennent place une variation en forme de comédie-ballet sur le thème d'Ulysse et Circé et une série de "rêves" fantastiques. »
  • Erzählungen 1955-1975, Rostock, Hinstorff, cop. 1993 551 p.
  • Essays, Gespräche, Aufsätze 1964-1981, Rostock, Hinstorff, cop. 1993 528 p.
  • Gedichte und Nachdichtungen, Rostock, Hinstorff , cop. 1993 340 p.
  • Monsieur, wir finden uns wieder 1968-1984, Berlin, Aufbau, 1995 223 p.
  • Reineke Fuchs ; Märchen nach Shakespeare. - Das Niebelungenlied. - Märchen auf Bestellung, Rostock, Hinstorff , cop. 1993 320 p.

Bibliographie

  • Richard Blanchet Le mythe dans l'oeuvre de Franz Fühmann (1922-1984) 1993 226 p. (Thèse de doctorat en Études germaniques).
  • Hans Richter Franz Fühmann Aufbau-Verlag, 1992 - 407 pages

Notes et références

  1. (de) « Fühmann, Franz », sur bundesstiftung-aufarbeitung.de.
  2. En 1976, il est un des premiers à signer une lettre qui proteste contre l'exil de Wolf Biermann, auteur-compositeur.
  3. « Deux disparitions Franz Fühmann », sur lemonde.fr, (consulté le )
  4. Études, mai 1990, lire sur BNF/Gallica ark:/12148/bpt6k4420802
  5. Suzanne Rossat-Mignot Franz Fhumann : l'auto des juifs, présentation et critique du livre comprenant citations et éléments biographiques in La Pensée : revue du rationalisme moderne avril 1976 sur BNF/gallica ark:/12148/bpt6k6202151z 
  6. Somville Pierre, « Franz Fühmann, Marsyas. Mythos und Traum » (compte rendu)

Liens externes

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